Alors que l’Impact a fait durer le suspense jusqu’à la toute fin en quart de finale, c’est en début de match que les Montréalais ont fait le travail mercredi soir. Frank Klopas avait dit vouloir démarrer la rencontre en force et après un quart d’heure de jeu la marque était de 2-0. En ce sens, mission accomplie!

Un crochet avec ça?

Après un début de saison décevant, Igniacio Piatti a offert 45 minutes d’anthologie en première demie. Ses permutations avec Dilly Duka ont laissé la défense costaricaine sans réponse. Oubliez les passements de jambe et les gestes techniques complexes, Nacho fait dans la simplicité. Le crochet est peut-être la première feinte qu’on enseigne aux jeunes joueurs et joueuses, mais c’est tout ce dont il a eu besoin pour faire danser ses adversaires et marquer un but qui a enflammé le Stade olympique. Parfois un peu trop gourmand avec le ballon, Piatti a tout de même été largement au-dessus du lot. La saison du joueur désigné est officiellement lancée.

Seul devant

Frank Klopas a pris un pari en titularisant Cameron Porter devant Jack McInerney et il a vu juste. Il y aura peut-être des pots cassés à réparer avec Jack Mac, mais Porter a encore une fois démontré qu’il apporte plus à l’équipe que son coéquipier lorsqu’on lui donne sa chance. En plus de la volonté et de l’énergie qui accompagnent généralement l’enthousiasme d’une recrue, il a démontré une sagesse digne d’un joueur beaucoup plus expérimenté. Confiant avec la balle au pied et intelligent dans ses déplacements, l’ex-attaquant de Princeton a déjà conquis le cœur des partisans. C’est d’ailleurs à lui que les supporters ont réservé l’ovation la plus bruyante de la soirée après celle pour Patrice Bernier. Le capitaine est entré pour ses premières minutes de la saison en deuxième demie.

Une foule cultivée

Lors d’une table ronde avec les médias plus tôt cette année, Joey Saputo a dit se demander si Montréal est véritablement un bon marché de soccer. Son interrogation était basée sur les chiffres de ventes décevants, qui ont bien changé depuis avec deux foules consécutives de plus de 30 000 spectateurs.

Au-delà du nombre, il y a cependant la qualité. Mercredi soir, les applaudissements de la foule n’étaient pas réservés aux actions spectaculaires et aux consignes d’un écran géant qui dicte aux supporters de « faire du bruit ». On a aussi salué des actions qui pourraient paraître anodines pour un amateur novice. Que ce soit l’Impact qui se sort de situations difficiles en maintenant la possession, ou Cameron Porter qui gagne une rentrée de touche alors qu’il est embouteillé au drapeau de coin par deux adversaires, l’œil aiguisé de la foule l’a reconnu et les applaudissements ont suivi. À mon sens, il n’y a que dans un bon marché de soccer que l’on retrouve des partisans de cette qualité.

La peau de l’ours

Une victoire de 2-0 place le onze montréalais en très bonne position en vue du match retour, mais l’avance n’est toujours pas confortable. Un troisième but aurait probablement scellé le tout. L’Impact espèrera marquer au Costa Rica, ce qui obligerait Alajuelense à battre Evan Bush au minimum à quatre reprises. Le cauchemar de 2009 nous a appris qu’il faut bien se garder de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, mais cette demi-finale est prenable pour les troupes de Frank Klopas. Histoire de rêver un peu, je me permets donc de vous poser une question.

L’Impact de Montréal en finale de la Ligue des Champions... y croyez-vous?