Je ne suis pas un spécialiste, je regarde les matchs de l'Impact ou ceux des ligues européennes à l'occasion. Comme des millions de personnes dans le monde, mon intérêt augmente lors des grands rendez-vous comme la Coupe du monde ou l'Euro.
 
Mardi, je n'ai pu m'empêcher de jeter un coup d'oeil sur le match France-Ukraine. Je connaissais l'enjeu de ce match retour. Quand j'ai quitté la maison pour le Centre Bell, la France venait de prendre les devants 2-0 pour créer l'égalité 2-2 au cumulatif. Et plus tard, j'apprends la victoire des « Bleus » 3-0.
 
À la radio mercredi matin, on s'est bien amusé en diffusant des extraits du match. Ceux qui accusent les commentateurs d'ici de partisanerie n'ont rien entendu. C'est vrai que l'enjeu du match a certainement rendu les commentateurs plus émotifs. Comme nous le faisait remarquer un auditeur français, c'est pas mal moins dynamique lors d'un match de saison régulière.
 

Mais en même temps, je n'ai pu m'empêcher de me laisser emporter par ce débordement d'enthousiasme. C'était un grand moment pour la France qui obtenait son billet pour le Brésil l'an prochain. Il y avait le contexte : après avoir perdu le premier match 2-0, bien peu de gens croyaient aux chances des Français. Surtout qu'une défaite n'aurait été que la suite logique des choses après la débâcle en Afrique du Sud.
 
En 2010, la France avait été éliminée rapidement, sans avoir remporté une seule victoire et après une rébellion de ses joueurs qui avaient boudé une séance d'entraînement. On avait accusé les joueurs français d'être égoïstes et incapables de former une équipe. Cela avait mené à la démission de l'entraîneur et à une réorganisation de la Fédération sous un nouveau président. 
 
Mais le doute subsistait toujours.  Après la défaite à Kiev, un journaliste de L'Équipe a écrit que « cette équipe est à l'image de la France, malade ».  Et il avait ajouté : « la France a de meilleurs joueurs, mais l'Ukraine est une meilleure équipe.  Les Français n'ont aucun esprit collectif.  Ils sont le reflet de la société moderne, des individualistes ».
 
Aussi, cette victoire a déclenché un grand sentiment de fierté en France. C'est le propre de ces grandes victoires. Souvenez-vous de la Série du siècle en 1972, des médailles d'or du Canada en hockey à Salt Lake City et Vancouver ou des grandes conquêtes de nos athlètes sur la scène internationale. Le sport a ce côté rassembleur qu'on ne trouve nulle part ailleurs.
 
Cependant, tous n'ont pas été convaincus. Pour le journaliste Vincent Duluc, la France a évité le pire, mais attendons les résultats au Brésil avant de parler de réconciliation.
 
Va jouer dehors!
 
Vendredi, ce sera le 10e anniversaire de la première édition de la Classique Héritage, entre le Canadien et les Oilers d'Edmonton, au Stade du Commonwealth devant 65 000 spectateurs. L'évènement a inspiré la LNH qui a ensuite lancé la Classique hivernale (Winter Classic) que l'on connaît aujourd'hui. Personnellement, cette Classique Héritage reste un des beaux souvenirs de ma carrière.
 
José ThéodoreLes deux équipes s'étaient entraînées par un froid sibérien le vendredi. Le samedi soir, le mercure avait légèrement grimpé.  Mais assister à un match de la LNH en plein air, les deux pieds dans la neige, « sur le bord de la bande », sous un ciel étoilé avait quelque chose de magique. Qui n'avait pas joué dans sa jeunesse un match de hockey sur la patinoire de la paroisse en se prenant pour Guy Lafleur?

Dans une entrevue qu'il accordait cette semaine, Patrick LaForge, président et chef des opérations des Oilers, raconte qu'au départ, l'idée était de jouer un match sur le lac Louise. C'est en apprenant que Michigan et Michigan State allaient s'affronter au « Big House » en 2004 qu'on a décidé de déplacer l'évènement au domicile des Eskimos.

En apprenant la nouvelle, Gary Bettman s'était montré plutôt sceptique et avait demandé à LaForge de le rappeler si une équipe acceptait de relever le défi.  Sur la liste des Oilers, il y avait trois équipes : les Rangers, les Flames et le Canadien. On contacte d'abord Pierre Boivin qui accepte aussitôt l'invitation. « The rest is history », comme on dit. La Classique hivernale est devenue le plus important évènement de la saison de hockey. Cet hiver, on présentera six matchs en plein air, dont un à Los Angeles!
 
Mais qui a oublié la tuque à Théo...