IRENE - L'Italie a beau être championne du monde en titre, les interrogations sont nombreuses avant ses débuts contre le Paraguay lundi au Cap, en raison du vieillissement de ses cadres, l'inattendue fragilité de sa défense et l'absence du meneur Pirlo.

Tout un pays s'embrase pour les Bafana Bafana, les médias se passionnent pour l'Argentine de Maradona et Messi ou l'Espagne de Torres. L'Italie, elle, n'est pas attendue et ne suscite pas vraiment l'enthousiasme. Et la plupart du temps, c'est comme une équipe de "vieux" bons pour la retraite qu'elle est dépeinte.

Mais il en faudrait bien plus pour troubler des Azzurri qui assurent être capables de faire le doublé, exploit que le Brésil fut le dernier à réaliser (1958-1962). Au contraire même, ils ne se sentent jamais aussi forts que lorsque personne ne croit en eux. Un peu comme en 2006, soulignent-ils.

"Nous partons avec mille critiques, nous sommes habitués maintenant, ça ne nous affecte pas, note le défenseur latéral Zambrotta. Cela nous unit encore plus".

"On a des joueurs un peu âgés certes, mais l'ancienneté ça ne veut pas dire avoir les "jambes molles", cela signifie charisme, personnalité, habitude des grandes rencontres", assure le sélectionneur Marcello Lippi, qui ne cesse de répéter que son équipe, malgré des matches amicaux décevants, sera prête le "jour J".

Le Paraguay optimiste

Au-delà de l'âge, les motifs de douter des champions du monde ne manquent pourtant pas. La défense, notamment, n'affiche plus la superbe d'il y a quatre ans (deux buts encaissés seulement en sept matches), à l'image du capitaine Cannavaro qui sort d'une saison très médiocre à la Juventus. Un comble pour une sélection qui a fondé ses succès sur la solidité de son arrière-garde.

Et au milieu, la blessure au mollet gauche de Pirlo, qui rentrera au mieux pour le troisième match, prive la Nazionale de son stratège. Il devrait être remplacé par Montolivo, talentueux mais inexpérimenté au très haut niveau.

Du côté du Paraguay, l'optimisme est de mise. "Nous avons l'équipe la plus complète que nous ayons jamais eue lors d'un Mondial, notamment offensivement", assure l'attaquant Roque Santa Cruz.

A l'image des Uruguayens contre les Français vice-champions du monde (0-0) vendredi, les Paraguayens sont parfaitement armés pour perturber les Azzurri. "Ils se battent sur tous les ballons. On devra être comme eux", note le milieu Gattuso.