GENÈVE - L'ancien vice-président de la FIFA et ex-président de la CONCACAF Jack Warner s'est retrouvé dans l'eau chaude, jeudi, quand on lui a demandé d'expliquer ce qui est arrivé à l'aide financière qui n'a jamais trouvé son chemin jusqu'en Haïti à la suite du tremblement de terre de 2010.

La Fédération de football de Trinité-et-Tobago (TTFF) a déclaré que Warner, son ancien «conseiller spécial», contrôlait un compte de banque en son nom. Ce compte devait recevoir une somme de 750 000 $ promise par la FIFA et le dirigeant du foot sud-coréen Chung Mong-joon dans le but de mener à bien des projets de reconstruction d'installations de football.

Des intervenants en Haïti ont dit au journal britannique The Sunday Times qu'ils n'avaient reçu que 60 000 $, et la FIFA a fait savoir qu'elle avait interrompu tout financement en direction de Trinité-et-Tobago jusqu'à ce qu'on lui fournisse des réponses.

La TTFF a reconnu qu'elle avait «renoncé à ses pouvoirs» au profit de Warner, qui a été l'homme fort du football des Caraïbes et un négociateur important pour la FIFA pendant près de 30 ans. Il a démissionné l'an dernier afin d'éviter de faire l'objet d'une enquête pour corruption.

« Le comité exécutif actuel ne sait pas de quelle façon ces fonds ont été dépensés ou utilisés et il attend que M. Warner lui fournisse les documents officiels, a déclaré la fédération dans un communiqué. Malheureusement, M. Warner ne semble pas enclin à vouloir se conformer à nos requêtes répétées. »

La FIFA ne peut imposer des sanctions à Warner — qui est ministre au sein du gouvernement de Trinité-et-Tobago — pendant qu'il est suspendu de toute activité de football. La FIFA a toutefois fait savoir qu'elle a décidé de retenir les rentes qu'elle devait commencer à verser à Warner en janvier.

La FIFA peut aussi menacer de suspendre la TTFF, qui était considérée comme le bastion de Warner jusqu'à ce qu'il quitte son poste en juin dernier.

Les relations financières nébuleuses qu'entretenait Warner avec la TTFF ont été détaillées par la Cour supérieure du pays, quand 13 joueurs de la sélection nationale qui ont disputé la Coupe du monde de 2006 ont décidé de poursuivre Warner en cour. Ces joueurs tentent toujours de mettre la main sur les millions de dollars en bonis qui, selon eux, leur ont été promis par Warner — mais jamais payés.