Japon-Corée du Sud: le Mondial a rapproché les ennemis d'hier
Soccer mardi, 2 juil. 2002. 16:38 mercredi, 11 déc. 2024. 04:25
TOKYO (AFP) - La première Coupe du monde de soccer tenue en Asie et co-organisée par les anciens frères ennemis Japon et Corée du sud a créé un sentiment de proximité et approfondi l'intérêt pour la culture de leurs voisins chez les Japonais, selon des témoignages recueillis lundi.
Ce qui a peut-être été le plus surprenant c'est le soutien apporté par beaucoup de Japonais aux Sud-Coréens lors de leur match historique de demi-finale contre l'Allemagne, après l'élimination de la sélection japonaise en huitièmes de finale.
"Je pense qu'à travers cette compétition, l'amitié entre les deux pays s'est approfondie", a estimé Yukiko Sumi, 31 ans, femme au foyer à Tokyo.
"Cela nous a permis de les connaître, de découvrir leurs caractéristiques nationales, leur culture, leurs manières de se réjouir", a-t-elle dit. "Je pensais que les Sud-Coréens étaient des gens durs et sérieux mais j'avais tort", a-t-elle ajouté.
Hideto Ishihama, un chômeur de 28 ans, avait la même impression des Sud-Coréens dont ils pensaient qu'ils étaient des gens "difficiles". "Mais en voyant les images à la télévision, j'ai découvert qu'ils sont très intéressés par notre culture et notre pays". "Maintenant je sais qu'ils sont des gens ordinaires comme nous et je m'en sens plus proche", a-t-il ajouté.
Une génération entière de Japonais a grandi avec un sentiment de supériorité vis-à-vis des Coréens, héritage de l'occupation de la péninsule coréenne par les troupes impériales japonaises de 1910 à 1945.
La génération d'après a toujours pensé que les Coréens détestaient le Japon en raison de la brutalité de la colonisation nippone et des vives réactions coréennes à chaque fois qu'un dirigeant japonais justifiait les agressions militaires du passé.
Un grand pas
La co-organisation est un grand pas dans l'amélioration des relations bilatérales alors que les deux pays envisagent de se rapprocher économiquement à travers un accord de libre-échange, selon Masao Okonogi, professeur de politique internationale à l'Université Keio de Tokyo.
Selon lui, les Coréens eux-mêmes ont été surpris de voir les supporteurs japonais soutenir leur équipe après l'élimination du Japon.
"Dès le début, la Corée ne voulait pas être distancée par le Japon. Initialement, les Coréens soutenaient les équipes adverses du Japon comme la Turquie et la Tunisie. Mais quand le Japon a perdu et que beaucoup de fans ont dit soutenir la Corée, les Coréens ont changé d'attitude et ont eu des remords vis-à-vis des Japonais", a estimé M. Okonogi.
Kang Soon-il, directeur de la branche de Tokyo de Mindan, une association qui représente les 630.000 Coréens qui habitent au Japon et forment la plus grande minorité du pays, a estimé que les performances coréennes ont hissé le pays du matin calme au même niveau que son voisin aux yeux des Japonais.
"Je crois que le comportement des Japonais à l'égard de la Corée a vraiment changé. Ils n'ont pas soutenu une Corée faiblarde et tristounette mais une Corée très forte", a noté ce jeune homme de 33 ans né au Japon.
"La Corée a toujours été dans la position d'être traitée de haut par le Japon mais je pense qu'avec cette Coupe du monde, les Japonais ont compris qu'ils ne peuvent plus se moquer de la Corée", a-t-il estimé.
Chung Dakyun, un professeur de l'Université métropolitaine de Tokyo spécialisée dans les relations nippo-coréennes, a estimé que les relations entre les deux pays restent toutefois tendues.
"Les médias japonais se sont maîtrisés mais beaucoup de Japonais critiquent la fierté et le nationalisme des Coréens", a-t-il dit.
"Ne me demandez quoi que ce soit sur le Mondial. Je ne pense pas que la co-organisation a eu un quelconque effet sur la relation entre Coréens et Japonais", a indiqué un homme de 60 ans en bougonnant.
Ce qui a peut-être été le plus surprenant c'est le soutien apporté par beaucoup de Japonais aux Sud-Coréens lors de leur match historique de demi-finale contre l'Allemagne, après l'élimination de la sélection japonaise en huitièmes de finale.
"Je pense qu'à travers cette compétition, l'amitié entre les deux pays s'est approfondie", a estimé Yukiko Sumi, 31 ans, femme au foyer à Tokyo.
"Cela nous a permis de les connaître, de découvrir leurs caractéristiques nationales, leur culture, leurs manières de se réjouir", a-t-elle dit. "Je pensais que les Sud-Coréens étaient des gens durs et sérieux mais j'avais tort", a-t-elle ajouté.
Hideto Ishihama, un chômeur de 28 ans, avait la même impression des Sud-Coréens dont ils pensaient qu'ils étaient des gens "difficiles". "Mais en voyant les images à la télévision, j'ai découvert qu'ils sont très intéressés par notre culture et notre pays". "Maintenant je sais qu'ils sont des gens ordinaires comme nous et je m'en sens plus proche", a-t-il ajouté.
Une génération entière de Japonais a grandi avec un sentiment de supériorité vis-à-vis des Coréens, héritage de l'occupation de la péninsule coréenne par les troupes impériales japonaises de 1910 à 1945.
La génération d'après a toujours pensé que les Coréens détestaient le Japon en raison de la brutalité de la colonisation nippone et des vives réactions coréennes à chaque fois qu'un dirigeant japonais justifiait les agressions militaires du passé.
Un grand pas
La co-organisation est un grand pas dans l'amélioration des relations bilatérales alors que les deux pays envisagent de se rapprocher économiquement à travers un accord de libre-échange, selon Masao Okonogi, professeur de politique internationale à l'Université Keio de Tokyo.
Selon lui, les Coréens eux-mêmes ont été surpris de voir les supporteurs japonais soutenir leur équipe après l'élimination du Japon.
"Dès le début, la Corée ne voulait pas être distancée par le Japon. Initialement, les Coréens soutenaient les équipes adverses du Japon comme la Turquie et la Tunisie. Mais quand le Japon a perdu et que beaucoup de fans ont dit soutenir la Corée, les Coréens ont changé d'attitude et ont eu des remords vis-à-vis des Japonais", a estimé M. Okonogi.
Kang Soon-il, directeur de la branche de Tokyo de Mindan, une association qui représente les 630.000 Coréens qui habitent au Japon et forment la plus grande minorité du pays, a estimé que les performances coréennes ont hissé le pays du matin calme au même niveau que son voisin aux yeux des Japonais.
"Je crois que le comportement des Japonais à l'égard de la Corée a vraiment changé. Ils n'ont pas soutenu une Corée faiblarde et tristounette mais une Corée très forte", a noté ce jeune homme de 33 ans né au Japon.
"La Corée a toujours été dans la position d'être traitée de haut par le Japon mais je pense qu'avec cette Coupe du monde, les Japonais ont compris qu'ils ne peuvent plus se moquer de la Corée", a-t-il estimé.
Chung Dakyun, un professeur de l'Université métropolitaine de Tokyo spécialisée dans les relations nippo-coréennes, a estimé que les relations entre les deux pays restent toutefois tendues.
"Les médias japonais se sont maîtrisés mais beaucoup de Japonais critiquent la fierté et le nationalisme des Coréens", a-t-il dit.
"Ne me demandez quoi que ce soit sur le Mondial. Je ne pense pas que la co-organisation a eu un quelconque effet sur la relation entre Coréens et Japonais", a indiqué un homme de 60 ans en bougonnant.