Pour les deux dernières équipes du groupe C, l’Algérie et la Slovénie, c’était le match à prendre, celui qui pouvait mousser leurs espoirs de tenter de sortir de ce groupe où ils auront à affronter l’Angleterre et les États-Unis. Les deux équipes arrivaient sur le terrain avec une certaine similitude, les 23 joueurs de leur effectif sont disséminés un peu partout à travers l’Europe. L’Algérie par exemple, a 21 équipes de représentées dans ses rangs, tandis que la Slovénie en a 18. Ce ne sont pas là des cas exceptionnels, plusieurs formations de cette Coupe du Monde se retrouvent dans cette même situation. Mais comme par hasard, les plus fortes sont formée autour d’une ossature commune, soit par plusieurs joueurs venant de la même équipe, soit par des joueurs évoluant dans un même championnat. Impossible pour les « petits pays » direz-vous, qui doivent faire face à l’exode de leurs meilleurs éléments vers des clubs qui leur offrent un avenir doré. Simplement, ceci explique cela. Par exemple, à l’issue de la victoire en match amical opposant le Mexique à la Gambie, les journaux mexicains titraient : « Chivas 5, Gambie 1 ». L’entente des trois buteurs évoluant dans la même équipe aura eu tout son poids dans le résultat. L’Algérie et la Serbie ont de bons éléments, mais il leur manque ce petit quelque chose qui fait que les centres arrivent bien sur le pied de l’attaquant sans que celui-ci ait à ajuster à la réception, que l’on puisse faire une passe à l’aveugle en sachant que le partenaire est déjà en course et sera au bout de la trajectoire du ballon. Les manquements techniques ne sont pas individuels, mais collectifs.

Finalement, c’est la Slovénie qui aura fait la meilleure affaire. Courte victoire de 1–0 (on ne s’en va pas vers une Coupe du Monde de buteurs : 8 buts en 6 matchs à ce moment…c’est le total des deux premiers matchs de la C du M 2006!) qui lui donne la tête provisoire du groupe C. J’ai beaucoup aimé le gardien Slovène Handanovic, grand gaillard de 1m93 qui évolue avec Udinese dans le championnat italien. Bonne prise de balle, bon leadership, il devra être au sommet de son art dans les prochaines rencontres.

On avait toujours associé le « hara-kiri » au Japon…les Serbes le pratiquent aussi. Lukovic , expulsé sur un deuxième carton jaune, une faute imbécile où il a retenu de façon évident le bras d’un adversaire, oblige son équipe à poursuivre à 10. Puis Kuzmanovic pose la main sur le ballon, de façon tout aussi évidente et non accidentelle, pour concéder un penalty aux Ghanéens qui avaient raté quelques occasions mais profitent à plein de celle-là. La Serbie, qui s’annonçait pour être une potentielle surprise de cette Coupe s’est plutôt préparé un parcours bien difficile pour la suite. Le Ghana est devenu la première équipe africaine à gagner un match sur ce continent.

Allemagne-Australie était bien attendu. On gardait de bons souvenirs des « Socceroos » qui ramènent dans cette édition leur capitaine Lucas Neill, leurs attaquant Cahill et Culina, les milieux Emerton et Grella, les défenseurs Wilkshire et Chipperfield, en plus du gardien Schwarzer. Mais les Allemands, l’équipe la plus convaincante qu’on a vue sur le terrain jusqu’à maintenant étaient, pour utiliser une expression consacrée, « dans une ligue à part ». De plus, dans la veine des propos entamés plus haut, quatre des partants jouent avec le Bayern Munich et tous évoluent en Allemagne…

Il n’en fallait pas plus pour qu’ils donnent une démonstration de savoir-faire sur le terrain. La première mi-temps fut vibrante et vivante. La deuxième par contre laisse un gout un peu amer. L’arbitre de la rencontre, le Mexicain Marco Rodriguez, a sorti l’attaquant australien Cahill sur un carton rouge direct pour un tacle agressif. Décision très sévère alors que le joueur avait visiblement tenté d’amoindrir son geste. Le jaune aurait été suffisant. Réduits à 10 et privés de leur meilleur attaquant pour le prochain match, les Australiens se sont retrouvés à la peine. Puis, main de Klose dans la surface de réparation et le penalty qui aurait pu les remettre sur les rails n’est pas venu. Cependant, je dois dire que cette fois j’étais d’accord avec l’arbitre. Le ballon est arrivé à bout portant sur Klose, après avoir légèrement dévié sur l’épaule d’un défenseur. Il n’y avait nulle intention dans ce geste qui, contrairement à celui de Kuzmanovic, n’était pas délibéré. Le corner était tout indiqué. Mais si les Australiens avaient peine à contenir les Allemands avec une formation complète, ça devenait impossible avec un joueur en moins. L’Allemagne est en grande forme et l’absence de Ballack ne s’est nullement fait sentir sur le terrain.

Demain l’entrée des Pays-Bas et de l’Italie, deux équipes que j’ai très hâte de voir, opposées respectivement au Danemark et au Paraguay. Suivront-elles les traces de l’Allemagne, ou seront-elles en demi-teintes comme la France et l’Angleterre. Vraiment, la Coupe du Monde de soccer est la plus fascinante télé-réalité qui soit.