Pif! Paf! Pouf! Trois buts que le Real a mis au Barça. Trois onomatopées pour les illustrer. La victoire de Madrid face au FC Barcelone dans la dernière mouture du Clasico une demifinale retour de Copa del Rey en l‘occurrence – est sans équivoque.

Je n'ai jamais prétendu être impartial dans les duels opposant Blaugranas et Merengues. Pas la peine de faire appel à un détective privé pour mettre la main sur un cliché compromettant ou dénicher une lecture un peu trop suggestive. En dépit du parti pris, il faut savoir reconnaître la supériorité de l‘ennemi quand celui-ci domine comme le Real de Cristiano vient de le faire au Camp Nou.

Satisfaction de Cristiano après qu'il eut marqué



Cette défaite du Barça rappelle l'humiliation subite à la fin de l'ère Rijkaard à l'occasion du derby del pasillo ainsi nommé après que les Catalans se furent inclinés face aux Madrilènes le jour où ils firent la haie d‘honneur à leurs éternels rivaux, d‘ores et déjà champions cette année-là.

L'onde de choc d'hier fut si puissante que le règne actuel et virtuel des Catalans semble tirer à sa fin. L'avenir nous dira si Barcelone pourra préserver l'avance acquise en Liga Mais le Barça aura beau rafler le titre des mains des champions madrilènes, il n‘y a plus de doute que l‘aura de l‘ère Guardiola s‘est maintenant dissipée.

Comme si le grand écart désespéré de Puyi n'était pas assez, les explications misent en vitrine par Jordi Roura l'entraîneur ad hoc du Barça en l'absence de Tito Vilanova révèlent une forme d'aveuglement volontaire. Car le véritable constat, c'est que les Blaugranas n'ont pas seulement perdu à cause de leur faiblesse au marquage sur les corners. Qu'on désire le voir ou non, le manque de vitesse (et jeunesse) en défense s'est cruellement fait sentir lorsque Ronaldo et Di Maria s'amenaient en contre. Et que dire de Varane, le Real ne s‘est pas trompé avec ce garçon…

Enfin, même en dehors du terrain, la bataille tactique des généraux est aussi allée à Mourinho. Bref, comme le dit Pete Jenson, ce Clasico rappelle à quel point le Portugais est bon et combien le Barça soufre du départ de Guardiola.

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Bon, bon, allons donc... Entre deux Clasicos, tu pourrais faire que'que chose me susurre cette petite voix intérieure qui aime bien paraphraser les chansonniers québécois. J'ai beau critiquer le timonier du Barça, la douleur du trépas blaugrana m'en a aussi fait perdre des bouts. D'abord cette défaire du Canada contre les USA. Et même ce _terremotto_ dans les médias sociaux. J‘estime qu‘il m‘aura fallu au moins trois heures avant que je saisisse que Ryder revenait en ville (pas d‘hyperlien ici).

Parlons donc de l'Impact qui effectuait un retour sous la toiture du centre Marie-Victorin après son long séjour en Floride. Un camp printanier un peu long au goût des principaux intéressés, à en croire le directeur sportif Nick De Santis. Selon De Santis, la MLS s'efforce de reproduire l'atmosphère du camp d'entraînement au baseball majeur, mais les joueurs finissent rapidement par tourner en rond entre les séances d'entraînement. Or, il semble que la fameuse Ligue des Pamplemousses soit une formule qui réussisse mieux aux joueurs de balle, eux qui ont l'habitude et les moyens d‘y emmener la petite famille.

Bref, le retour au bercail a tout de même permis aux journalistes de la métropole de renouer avec les joueurs du onze montréalais, dont certains apparaissent nettement revigorés par le supplément de vitamine C qu‘on est allé chercher au pays de Mickey.

À titre d'exemple, prenons Justin Mapp, le mal-aimé de plusieurs supporters qui pourrait bien être en voie de se réhabiliter. Après son but gagnant à la Classique Disney, la cote de l‘Américain est en hausse. Auteur de quelques bons flashs en première mi-temps du match contre Columbus, Mapp n‘a pas diminué son rythme au retour de la pause, ce qui n‘a pas manqué de surprendre les amateurs accoutumés à le voir regagner le vestiaire une fois l‘heure de jeu arrivée.

Mars commence et le Justin Mapp nouveau est arrivé



Il faut dire que les substitutions répétitives de Mapp sous le règne de Jesse Marsch ont alimenté la croyance qu‘il n‘était pas en mesure d‘aider le XI montréalais une fois le match bien avancé. C‘est toutefois faire abstraction du fait que Mapp a parfois été remplacé prématurément alors qu‘il semblait sur le point de trouver un second souffle.

En vérité, le joueur originaire du Mississippi est à son mieux lorsqu‘il bénéficie d‘un peu d‘espace pour démarrer sa conduite de balle, et ces espaces sont toujours plus fréquents lorsque la fatigue s‘installe – chez l‘adversaire, de préférence. Or, il reste encore à Mapp à démontrer qu‘il possède les ressources pour être efficace toute la durée du match.

“J‘ai souvent eu le sentiment que je pouvais jouer plus longtemps que le temps qu‘on m‘allouait,“ reconnaît Mapp par rapport à la saison passée. “Je suis satisfait de mon rendement durant les matchs préparatoires. Je me sens fort physiquement, même en 2ème mi-temps. Il y a toujours plusieurs variables qui entrent en jeu. Mais c‘est vrai que le match peut s‘ouvrir davantage en 2ème mi-temps et ça peut aider.”

La relation de travail entre Mapp et son entraîneur suisse semble également plaire au gaucher blondinet. “Il a mis en place une ambiance légère et ça fait mon affaire. En même temps, je pense qu‘il cherche toujours à me mettre au défi, comme avec d‘autres joueurs.”

Parlant de défi, celui qui attend Mapp et ses coéquipiers en début de calendrier est de taille. Les Sounders de Seattle constituent une équipe redoutable qui compte sur l‘appui exceptionnel de ses partisans. Seattle possède de plus un avantage particulier sur son gazon synthétique ultra-rapide. Il s‘agit d‘une surface sur laquelle le temps d‘exécution a tendance à diminuer, ce qui surprend les visiteurs. Si ce n‘est pas déjà fait pour certains, le onze montréalais ferait mieux de descendre rapidement du nuage qu‘il occupe depuis le triomphe à la Classique Disney. Autrement, la chute sur terre risque d‘être brutale.