JOHANNESBURG - L'Afrique du Sud semble plus satisfaite de son match nul (1-1) contre le Mexique que son adversaire: les Bafana Bafana, en progrès, y puisent de l'espoir quand les Aztèques se disent qu'ils ont peut-être manqué leur entrée dans la compétition.

Même s'ils ont perdu 2 points en se faisant rejoindre dans le dernier quart d'heure, les Bafana Bafana (les garçons, en zoulou) ont affiché de réels progrès contre le Mexique par rapport à leur dernière compétition, la Coupe des Confédérations 2009.

Symbole de ces progrès, l'attaquant Siphiwe Tshabalala, brouillon, égoïste et vite fatigué l'an dernier, a épuré son jeu, dribblé à bon escient, et surtout il a marqué un but plein de sang-froid, trompant sans trembler Oscar Perez.

Le milieu Teko Modise, lui, a encore un jeu trop marqué par le championnat sud-africain, où l'action individuelle prime sur la discipline tactique, mais son compère de l'entre-jeu Reneilwe Letsholonyane a montré, comme Tshabalala, qu'il avait appris tactiquement.

Le travail de Carlos Alberto Parreira se fait sentir. Le sélectionneur qui dispute sa 6e Coupe du monde sur le banc (record absolu) a cadré ses joueurs. Il a admis sans fard qu'il avait décidé de laisser le ballon aux Mexicains, très joueurs. "Mais ils n'ont que rarement réussi à pénétrer, nous savions comment les contrôler", a-t-il dit.

Mentalement, ses joueurs ont aussi surmonté leur trac, patent en première période. Normal pour une équipe formée essentiellement de joueurs locaux, peu habitués au juge de paix du football mondial: la Ligue des champions européenne. A confirmer contre l'Uruguay, mercredi à Pretoria.

Le Mexique doit être plus réaliste

"On fait match nul contre la plus faible équipe du groupe", a pesté le milieu de terrain Efrain Juarez. Il résume le sentiment des Aztèques, qui ont tenu la balle tout le match et dominé nettement la première période, sans marquer.

Le toque (jeu à une touche de balle) mexicain est très joli, mais il ne griffe pas beaucoup. Les rugueuses défenses françaises et uruguayennes seront sans doute moins complaisantes que le côté gauche des Bafana-Bafana. Le trio d'avant-centres du Tricolor, Franco-Vela-Dos Santos n'aura peut-être pas autant de latitude contre les Bleus et la Celeste.

"Maintenant, nous sommes obligés de battre la France", a regretté Javier Aguirre, le sélectionneur du Mexique. Mais il jure qu'il ne reniera pas ses convictions: "Oui, le Mexique jouera de la même façon au prochain match".

"C'est l'équipe la plus audacieuse de la Coupe du monde, elle joue avec trois attaquants et deux véritables joueurs de couloir", a complimenté Parreira. Mais pour passer le premier tour pour la cinquième fois d'affilée (depuis 1994 le Mexique est toujours allé en 8e de finale), il faudra concrétiser ses périodes de domination.