Le Ghana avait toute l’Afrique et ses vuvuzelas derrière lui. Seule équipe du continent hôte à se retrouver en huitième de finale, il avait une urgence de gagner qu’il a su transposer sur le terrain. Dès les premières minutes on a senti l’importante présence physique des puissants Ghanéens. Les États-Unis devant avaient de la difficulté à trouver leurs repères, et encore plus après que le Ghana eut pris les devants à la 6e minute de jeu, sur un but de Prince Boateng.

Les « Black Stars » faisaient de l’ombre à la bannière étoilée. Partout sur le terrain, ils empêchaient systématiquement toute construction de jeu de l’adversaire, un adversaire très désorganisé. Mais encore dans ce match, la mi-temps a permis aux Américains de renverser la vapeur. Revenus en force, inspirés par des changements réussis (Edu pour Clark à la 31e, Feilbaher pour Finley à la mi-temps), leur engagement est total. Oui, ils peuvent. La pression incessante force le Ghana à se défendre mais aussi à commettre des fautes, et lorsque que le pénalty est sifflé, personne n’est surpris. London Donovan, l’inspiration de cette équipe, transforme la sanction en but. Il reste une demi-heure. Une demi-heure où on aura quelques chances de part et d’autre mais qui amènera tranquillement vers la prolongation.

On sent que le match basculera pour celui qui en prendra l’initiative. C’est ce que font les Ghanéens. Le but marqué par Asamoah Gyan, l’attaquant le plus dangereux de son équipe, écrase les Américains qui n’arriveront pas à s’en relever. Déçus, les États-Unis se font sortir de la Coupe du Monde encore une fois par le Ghana. En 2006, dans le match décisif de classement du groupe, le Ghana avait battu les États-Unis…2 à 1! Les ghanéens ont mérité la victoire. Plus actifs dans le jeu, ils ont une présence impressionnante sur le terrain. Et impressionnante dans les gradins puisque tout un continent s’est rallié derrière eux. Ils arriveront gonflés à bloc dans un quart-de-finale qui sera à leur portée.

En début de journée, l’Uruguay arrivait dans le match avec une fiche enviable en défense; aucun but accordé alors que la Corée du Sud en avait laissé passer six. La force de l’un est la faiblesse de l’autre. Et c’est justement la défense qui fait défaut sur le but de Suarez marqué tôt dans la rencontre. Forlan déboule sur la gauche et passe à Suarez seul è l’autre poteau. Les trois défenseurs restent comme des statues de sel devant leur gardien qui a mal évalué le centre de Forlan et Suarez n’a qu’à pousser devant.

Se contentant de cette avance, l’Uruguay s’assoit quelque peu. Muslera, qui n’a accordé encore aucun but dans cette Coupe du Monde fait l’essentiel pour l’instant. Ça ira en première mi-temps, mais pas en seconde. Les Sud-Coréens ont entamé la reprise avec beaucoup plus d’agressivité et bousculent quelque peu l’Uruguay. Reculés dans leur zone, les Uruguayens en ont plein les bras avec des Sud-Coréens mieux déployés, plus rapides, plus vifs, plus explosifs. À tel point que le but de l’égalisation devenait prévisible. C’est Chung Yong qui le marquera à la 68e. L’Uruguay continue de reculer. Ce pourrait être catastrophique pour les Sud-Américains si Juarez n’arrivait pas en sauveur. Alors qu’il reste dix minutes à faire au temps réglementaire, il s’écarte légèrement de la défense dans la surface de réparation, enroule sa frappe et marque un des beaux buts de cette Coupe du Monde.

Comme s’il n’avait pas compris la leçon, l’Uruguay recule à nouveau…et passe bien près de s’en aller en prolongation. Il pleut depuis le début du match et cette pluie a des effets sur le ballon et la pelouse. Dong Cook, entré à l’heure de jeu, frappe une belle balle dans les derniers instants, mais pas aussi fort qu’il l’aurait souhaité. Le ballon mouillé glisse entre les mains du gardien, mais la pelouse détrempée en ralentit la course derrière. La Corée est passée à une goutte d’égaliser…

L’Uruguay gagne donc sa première qualification en quart de finale depuis 40 ans. La Celeste est aux anges, mais avant d’atteindre le 7e ciel, il lui faudra vaincre le puissant Ghana.

Demain, c’est un programme que personne ne voudra rater. D’abord un huitième de finale avec des odeurs de demi-finale. Deux géants européens qui s’affrontent, L’Angleterre et l’Allemagne. Ce sera dommage de perdre l’un des deux si tôt dans la compétition. C’est l’Angleterre, en finissant deuxième derrière les États-Unis, qui a changé la donne. C’est donc à elle de se reprendre. Mais si l’Allemagne retrouve sa forme affichée devant l’Australie, ça va sentir la choucroute pour les Anglais.

Le Mexique et l’Argentine ont des comptes à régler. Ils s’étaient rencontrés à cette même étape en 2006 et l’Argentine l’avait emporté 2 à 1. Elle est à nouveau favorite, mais le Mexique ne manque pas de ressources. Seulement, il lui faudra lui-même croire en ses chances. Deux Européens, deux Américains, la Coupe du Monde ne manque pas de suite dans ses idées!