KLAGENFURT - L'Allemagne, qui figure parmi les favoris de l'Euro 2008, a battu la Pologne 2-0 sans trembler, dès son premier match dans le tournoi, grâce à un doublé de Lukas Podolski, son attaquant d'origine polonaise, dimanche à Klagenfurt.

"Prinz Poldi" était assez ému après ses buts, qu'il a fêtés sans fioritures. Le premier était facile, à la réception d'un centre de Miroslav Klose, lui aussi germano-polonais (et peut-être hors-jeu), mais le second, une frappe dans l'axe et sous la barre, ne doit rien à personne. Il s'est juste, alors, autorisé un poing rageur à la Rafael Nadal, le joueur de tennis.

Enfin vainqueur d'un match de Championnat d'Europe, près de 12 ans après la finale victorieuse de l'Euro 1996 à Wembley (2-1 b.e.o. contre la République tchèque), l'Allemagne a confirmé et affirmé ses prétentions. Elle prend d'ores et déjà la tête du groupe B devant la Croatie (vainqueur de l'Autriche 1-0).

L'équipe de Joachim Löw, articulée autour de Michael Ballack, distributeur de bons ballons, a mieux joué que la Pologne et mérité sa victoire.

La Mannschaft a solidement défendu, contraignant les Polonais a frapper souvent de loin, en général par Mariusz Lewandowski ou Jacek Krzynowek, et Jens Lehmann, son gardien très critiqué, a sobrement endigué les vagues rouges. Mais il n'a jamais été mis en réelle difficulté et a quand même opéré une sortie un peu curieuse au quart d'heure de jeu.

La Pologne de Leo Beenhakker n'a pas démérité, mais elle n'était pas de taille, dimanche, à bousculer durablement une Mannschaft si solide. En début de seconde période, l'excellente entrée de Roger Guerreiro, à la place du capitaine Maciej Zurawski, a produit quelques fruits, mais les Polonais ne les ont pas cueillis lors de cette bonne séquence.

L'attaquant du Legia Varsovie, Polonais d'origine brésilienne, a aéré le jeu de son équipe et trouve des décalages, notamment un centre en retrait à l'heure de jeu, il a même placé quelques frappes, mais sans réel danger.

Les Polonais n'ont toujours pas battu l'Allemagne en 16 confrontations (12 défaites et 4 nuls), et les supporteurs allemands ont pu faire ravaler au public polonais ses "Auf wiedersehen! (Au revoir!)" entonnés en début de partie. Une attitude de chambreurs bon enfant dans un match qui s'est déroulé dans un excellent esprit, sur le terrain et dans les gradins, malgré les craintes qu'il avait suscité, et terminé sous les chants des deux camps de fans.

Les déclarations du match

Michael Ballack (capitaine de l'équipe d'Allemagne): "Nous avons été très concentrés et nous avons commis très peu de fautes. Et puis, surtout, nous sommes parvenus à marquer des buts. C'est toujours important de gagner le premier match d'une compétition comme celle-là".

Joachim Löw (sélectionneur de l'équipe d'Allemagne): "Toute l'équipe, pas seulement Lukas Podolski, a bien joué. Nous savons que Lukas est un attaquant très dangereux pour n'importe quel gardien, mais Mario Gomez et Miroslav Klose l'ont énormément aidé. Je pense que, d'un point de vue tactique, notre défense a très bien fonctionné. Nous n'avons pas commis beaucoup d'erreurs défensives. Nous voulions absolument commencer par une victoire et nous pouvons être très contents du résultat."

Leo Beenhakker (sélectionneur néerlandais de l'équipe de Pologne): "Vous pouvez imaginer combien nous sommes déçus, mais nos adversaires ont joué à un très haut niveau. Sur le premier but, la finition était bonne. Je ne suis pas étonné par le deuxième but. Nous avons essayé d'accroître notre pressing et nous nous sommes plus découverts, ce qui a amené le deuxième but. Après, tout était fini."