FRANCFORT (AFP) - L'Angleterre aborde avec une confiance exacerbée par l'annonce de la participation presque assurée de Wayne Rooney au Mondial-2006 de soccer son premier match face au Paraguay, samedi à Francfort, tout en ayant conscience que l'histoire ne parle pas pour elle.

L'Angleterre est convaincue de posséder enfin l'assemblage susceptible de lui apporter le titre mondial, 40 ans après son unique succès. Dans toutes ses lignes, elle compte des joueurs à classer parmi les meilleurs au monde à leur poste.

Et quatre ans après son échec en quarts de finale face au Brésil (1-2), elle en est à considérer son heure venue. A défaut d'avoir encore résolu tous ses problèmes tactiques, le sélectionneur Sven-Goran Eriksson a réussi à insuffler un esprit conquérant à ses joueurs.

Issus d'un Championnat qui a placé une équipe en finale des deux dernières Ligues des champions (Liverpool vainqueur en 2005, Arsenal en 2006), qui dispose en Chelsea d'un club éliminé par les deux derniers champions d'Europe (Liverpool et le FC Barcelone), les Anglais ont conscience de leur valeur.

Mais ils doivent aussi composer avec le poids des attentes et le rappel des échecs passés d'une sélection qui n'a, depuis 1966, connu qu'une demi-finale mondiale en 1990. Ce match d'ouverture pourrait pour eux, plus que pour quiconque, conditionner la suite.

Une victoire avec la manière les placerait sur les meilleurs rails, avant une rencontre a priori aisée le 15 juin devant Trinité-et-Tobago et le dernier match face à la Suède, le 20 juin, une équipe qu'ils n'ont plus battue depuis 38 ans.

Spécifité

Cette hypothèse leur donnerait aussi l'opportunité de finir en tête du groupe, évitant sans doute un choc prématuré en 8e de finale avec l'Allemagne. Elle permettrait aussi à Eriksson de ne pas précipiter le retour de Rooney, dont la fracture du pied droit est guérie, mais qui doit encore retrouver la condition et qui ne jouera de tpute façon pas le premier match.

Un nul ou une défaite face à un Paraguay toujours solide défensivement et habile en contre -il avait été éliminé difficilement en 8e de finale en 2002 par l'Allemagne (0-1), comme en 1998 par la France (0-1 b.e.o.)- ferait immédiatement retomber la douce euphorie qui semble entourer l'équipe.

Or l'Angleterre n'est pas réputée pour ses départs tonitruants dans les grandes compétitions. En neuf Coupes du monde et Championnats d'Europe depuis le Mondial 1986 au Mexique, elle n'a enregistré qu'une victoire: au Mondial 1998 en France face à la Tunisie (2-0).

Le capitaine David Beckham compte sur la spécificité du jeu anglais pour perturber le Paraguay. "Je pense que l'aspect physique effraie toujours les équipes sud-américaines et peut-être d'autres équipes en Europe quand nous jouons contre elles", estime-t-il.

Interrogation

"Je dirais que sur ces cinq dernières années, techniquement, la Premier League est maintenant au niveau de tous les autres Championnats, juge le milieu de terrain. La combinaison des deux fait peur. Et si nous jouons sur ces forces, nous pouvons aller loin."

L'Angleterre devra aussi pouvoir s'appuyer sur un Peter Crouch performant. Longtemps critiqué, il a séduit sur les derniers matches de préparation. Mais l'attaque, avec un Michael Owen toujours pas à son meilleur niveau, reste le point d'interrogation.

"Crouch ne ressemble à rien que nous ayons déjà vu, particulièrement en terme de menace dans les airs, a reconnu le sélectionneur du Paraguay, Anibal Ruiz. Il est d'évidence dans une très bonne forme en ce moment et nous devrons gérer son cas."

Ruiz devait décider vendredi soir s'il alignerait l'attaquant Roque Santa Cruz, qui avait dû écourter sa séance d'entraînement mercredi à Oberaching (sud de Munich) après avoir de nouveau souffert de son genou droit opéré en novembre. Le joueur du Bayern Munich s'est dit optimiste sur ses chances de jouer.