L'argent fait le bonheur de Chelsea
Soccer dimanche, 1 mai 2005. 14:07 samedi, 14 déc. 2024. 16:01
LONDRES (AFP) - Deux ans après sa prise de contrôle du club en juillet 2003, le milliardaire russe Roman Abramovitch a été récompensé des millions dépensés, par le deuxième titre de champion d'Angleterre de soccer conquis par Chelsea, 50 ans après le premier et l'année même de son centenaire.
Jouant placé depuis plusieurs années, le club londonien, racheté au Britannique Ken Bates, n'aurait sans doute jamais franchi le pas supplémentaire sans les près de 400 millions de livres (579 millions d'euros) injectés par Abramovitch.
Réduire l'ascension de Chelsea au simple pouvoir de l'argent serait cependant simpliste. "Les finances ne sont pas le facteur le plus important", jure Jose Mourinho, l'entraîneur le mieux payé d'Angleterre (salaire estimé à 7 millions d'euros annuels), double champion du Portugal et vainqueur de la Coupe de l'UEFA et de la Ligue des champions en 2003 et 2004 avec le FC Porto.
"C'est une grande aide, mais ce qui compte c'est plus créer un groupe, une équipe, ajoute celui qui s'était proclamé +The Special One+ cet été à son arrivée à Londres. L'argent achète des joueurs, pas une équipe."
Vraie âme
Même les opposants les plus ardents au Portugais, insolent, dédaigneux et mégalomane, ne peuvent qu'admettre ses qualités. Le Portugais, que ses joueurs soutiennent sans faille, a foi en le collectif. Aussi, plutôt que de dépenser à tort et à travers, a-t-il construit un groupe soudé, complémentaire, doté d'une vraie âme.
"Je pense que l'esprit d'équipe que nous avons dans ce club cette année est la clé, a argumenté le défenseur capitaine John Terry. Nous n'avons pas de superstar, mais chacun respecte l'autre, sur et hors du terrain. Nous avons de grands joueurs et un grand manageur qui a fait des miracles."
Mourinho a su faire partager son ambition sans bornes. Fondant sa réussite sur la discipline -en témoigne le licenciement d'Adrian Mutu après son contrôle positif à la cocaïne- et l'organisation, il a bâti une machine à gagner (seulement 5 défaites cette saison, dont 1 en Championnat à Manchester City 1-0).
Son infranchissable défense (13 buts encaissés en Championnat) a porté Chelsea toute la saison. Dénoncés en début de saison pour leur jeu ennuyeux, les "Blues" ont commencé à prendre leurs aises offensives sous l'influence du Néerlandais Arjen Robben, de retour de blessure fin octobre.
Pulsions
Avec sa variété d'options, son adaptabilité et son intelligence tactique, Chelsea -emmené par deux joueurs anglais à l'exceptionnel talent, Frank Lampard et John Terry, nommé meilleur du Championnat-, a commencé à tirer parti des faiblesses de Manchester United et Arsenal, pour prendre la tête dès la 12e journée et ne plus la quitter.
Arsenal, le tenant, a craqué après sa défaite à Manchester United (2-0) en octobre, qui mettait fin à son invraisemblable série de 49 matches sans défaite. Après avoir remporté la Coupe de la Ligue, Chelsea a encore les moyens de réussir un étonnant triplé avec la Ligue des champions, dont il dispute les demi-finales retour mardi à Liverpool (aller: 0-0).
Le club londonien inscrirait alors pour de bon son nom dans les livres d'histoire. Mais les "nouveaux riches" de l'ouest londonien ne cesseront d'être stigmatisés tant que courront les rumeurs évoquant des prises de contact illégales avec Steven Gerrard (Liverpool), Ashley Cole (Arsenal) ou Rio Ferdinand (Manchester United).
Tant que la puissance financière d'Abramovitch les autorisera à faire monter les enchères, à déréguler le marché. Tant également que Mourinho ne maîtrisera pas les pulsions qui l'ont conduit à franchir la ligne jaune avec son doigt sur la bouche provocateur adressé au public de Liverpool en finale de la Coupe de la Ligue, ou ses propos déplacés sur Anders Frisk, l'arbitre du match de C1 à Barcelone.
Jouant placé depuis plusieurs années, le club londonien, racheté au Britannique Ken Bates, n'aurait sans doute jamais franchi le pas supplémentaire sans les près de 400 millions de livres (579 millions d'euros) injectés par Abramovitch.
Réduire l'ascension de Chelsea au simple pouvoir de l'argent serait cependant simpliste. "Les finances ne sont pas le facteur le plus important", jure Jose Mourinho, l'entraîneur le mieux payé d'Angleterre (salaire estimé à 7 millions d'euros annuels), double champion du Portugal et vainqueur de la Coupe de l'UEFA et de la Ligue des champions en 2003 et 2004 avec le FC Porto.
"C'est une grande aide, mais ce qui compte c'est plus créer un groupe, une équipe, ajoute celui qui s'était proclamé +The Special One+ cet été à son arrivée à Londres. L'argent achète des joueurs, pas une équipe."
Vraie âme
Même les opposants les plus ardents au Portugais, insolent, dédaigneux et mégalomane, ne peuvent qu'admettre ses qualités. Le Portugais, que ses joueurs soutiennent sans faille, a foi en le collectif. Aussi, plutôt que de dépenser à tort et à travers, a-t-il construit un groupe soudé, complémentaire, doté d'une vraie âme.
"Je pense que l'esprit d'équipe que nous avons dans ce club cette année est la clé, a argumenté le défenseur capitaine John Terry. Nous n'avons pas de superstar, mais chacun respecte l'autre, sur et hors du terrain. Nous avons de grands joueurs et un grand manageur qui a fait des miracles."
Mourinho a su faire partager son ambition sans bornes. Fondant sa réussite sur la discipline -en témoigne le licenciement d'Adrian Mutu après son contrôle positif à la cocaïne- et l'organisation, il a bâti une machine à gagner (seulement 5 défaites cette saison, dont 1 en Championnat à Manchester City 1-0).
Son infranchissable défense (13 buts encaissés en Championnat) a porté Chelsea toute la saison. Dénoncés en début de saison pour leur jeu ennuyeux, les "Blues" ont commencé à prendre leurs aises offensives sous l'influence du Néerlandais Arjen Robben, de retour de blessure fin octobre.
Pulsions
Avec sa variété d'options, son adaptabilité et son intelligence tactique, Chelsea -emmené par deux joueurs anglais à l'exceptionnel talent, Frank Lampard et John Terry, nommé meilleur du Championnat-, a commencé à tirer parti des faiblesses de Manchester United et Arsenal, pour prendre la tête dès la 12e journée et ne plus la quitter.
Arsenal, le tenant, a craqué après sa défaite à Manchester United (2-0) en octobre, qui mettait fin à son invraisemblable série de 49 matches sans défaite. Après avoir remporté la Coupe de la Ligue, Chelsea a encore les moyens de réussir un étonnant triplé avec la Ligue des champions, dont il dispute les demi-finales retour mardi à Liverpool (aller: 0-0).
Le club londonien inscrirait alors pour de bon son nom dans les livres d'histoire. Mais les "nouveaux riches" de l'ouest londonien ne cesseront d'être stigmatisés tant que courront les rumeurs évoquant des prises de contact illégales avec Steven Gerrard (Liverpool), Ashley Cole (Arsenal) ou Rio Ferdinand (Manchester United).
Tant que la puissance financière d'Abramovitch les autorisera à faire monter les enchères, à déréguler le marché. Tant également que Mourinho ne maîtrisera pas les pulsions qui l'ont conduit à franchir la ligne jaune avec son doigt sur la bouche provocateur adressé au public de Liverpool en finale de la Coupe de la Ligue, ou ses propos déplacés sur Anders Frisk, l'arbitre du match de C1 à Barcelone.