ROSARIO - Une Coupe du monde sans l'Argentine: le cauchemar n'a jamais été aussi proche de la réalité pour les hommes de Diego Maradona, après la leçon reçue samedi à domicile contre le Brésil (3-1), lors de la 15e journée des qualifications Amsud.

Les Argentins peuvent remercier la Colombie qui, en battant l'Equateur (2-0), leur a permis de conserver la 4e place de la zone, la dernière offrant un billet direct pour l'Afrique du Sud.

Mais avec seulement deux longueurs d'avance sur les Colombiens et les Equatoriens, l'albiceleste possède une marge de manoeuvre limitée, surtout avant de se rendre au Paraguay (3e), mercredi, et chez le voisin uruguayen (7e), pour un "derby du rio de la Plata" qui s'annonce explosif lors de la dernière journée.

Heureusement, ces deux parties auront lieu au niveau de la mer, car l'Argentine s'était retrouvée asphyxiée sur les hauteurs de Bolivie (défaite 6-1) et d'Equateur (revers 2-0) lors de ces deux derniers déplacements durant ces qualifications.

13 buts encaissés en cinq matches

Mais cela ne suffit pas à rassurer les supporters interrogés par le principal quotidien du pays, Clarin, sur son site internet. Deux tiers des plus de 45 000 internautes qui ont répondu estiment que l'Argentine n'ira pas au Mondial. Ce serait une première depuis 1970!

A Rosario, "l'Argentine a montré toutes ses faiblesses", déplore Clarin, qui pointe notamment "le manque de concentration et de repères sur les coups de pied arrêtés".

Ils ont coûté deux buts à l'albiceleste, dont le premier sur lequel Luisao a bénéficié d'une énorme erreur de marquage pour ajuster Andujar de la tête.

La nouvelle formule essayée par Maradona avec la charnière de Velez Sarsfield, vainqueur du tournoi de clôture en juillet, a été un échec. Dominguez, qui honorait sa première sélection, et Otamendi, sa quatrième, manquaient trop d'expérience à ce niveau.

La perméabilité défensive est un mal récurrent pour l'Argentine, qui vient d'encaisser 13 buts lors des cinq derniers matches.

L'absence de fonds de jeu en est un autre. Une fois menée au score, "l'Argentine a terminé en jouant avec un trio d'attaquants (Tevez-Messi-Agüero) qui n'arrive jamais à se trouver", déplore le quotidien sportif Olé.

Le problème Messi

Messi a multiplié "les tentatives à un contre onze pour sauver la patrie", ajoute Olé, à propos du Barcelonais, aussi impuissant en sélection qu'il est décisif en club.

Maradona a cependant refusé de jeter la pierre à ses joueurs. "Je suis le seul et unique responsable de cette défaite", a déclaré le sélectionneur.

Moins d'un an après sa prise de fonctions début novembre 2008 son bilan est négatif: trois victoires en amical, mais seulement deux pour trois défaites en qualifications.

Dont celle contre le Brésil, qui est la première à domicile en qualifications pour l'Argentine depuis celle concédée un autre 5 septembre, en 1993, contre la Colombie (5-0).

A l'époque, ce revers n'avait pas empêché l'équipe de Maradona, joueur, de disputer la Coupe du monde aux Etats-Unis, un an plus tard.

Mais le sélectionneur reconnaît cette fois-ci que "la qualification va être compliquée pour l'Argentine". "Nous devons continuer à travailler et aller au Paraguay pour aller chercher les trois points", a-t-il ajouté.

Sans quoi, l'Argentine, double championne du monde, devra sans doute se battre pour la 5e place, synonyme de barrage contre le 4e de la zone Concacaf (Amérique du nord, centrale et Caraïbes), pour espérer voir l'Afrique du Sud.