MARSEILLE (AFP) - Marseille croyait avoir fait signer le futur David Trezeguet en recrutant, à l'été 1999, l'Argentin Pablo Calandria, mais s'est en réalité fait "arnaquer", selon le président du tribunal mercredi, au 8e jour du procès des transferts douteux au sein du club de 1re division française de soccer.

Pourtant, tous les renseignements pris par l'OM en Argentine, auprès notamment de l'ancien sélectionneur Daniel Passarella, concordaient. À 17 ans, cet attaquant du club de Huracan Buenos Aires était "un phénomène", comme l'explique à la barre Robert Louis-Dreyfus, l'actionnaire majoritaire du club poursuivi pour abus de biens sociaux.

Les conditions d'acquisition par l'OM de ce joueur en lequel l'ex-entraîneur Rolland Courbis voyait le futur David Trezeguet, demeurent nébuleuses.

D'abord sur la forme. Contrairement à la loi, Marseille a contractualisé en mai 1999 avec une société, alors que les personnes morales, dans le cadre des transferts internationaux, ne sont pas autorisées à négocier pour le compte de joueurs, sauf à disposer d'un intermédiaire en France.

Un flop sportif

L'OM a signé avec la société argentine Back Sport, qui affirme être représentant du joueur. Selon elle, c'est la société Quadris Sports qui est propriétaire des droits de ce même joueur.

Quadris Sports est en réalité une société de domiciliation, dont le siège est à Londres et les ayants-droit suisses.
Un cas d'école pour le juge Vincent Turbeaux, qui a lancé à Denys Angeloglou, avocat de l'OM poursuivi dans ce dossier: "vous signez avec une société anglaise qui serait propriétaire d'un mineur argentin, et cela ne vous fait pas tilter?"

Mais ce qui fait dire au juge que l'OM "s'est fait arnaquer comme au coin d'un bois", c'est qu'au moment où Marseille signe le contrat, moyennant 3 millions de dollars, Quadri Sports n'est pas encore propriétaire du joueur.
Elle ne le deviendra que plus d'un mois plus tard, le 22 juin. Et pour 1,5 million de dollars payé au club d'Huracan.

L'OM paiera donc 3 millions de dollars à Quadris, en juillet et août 1999. Et cette acquisition s'avèrera un flop sportif. Calandria fera quelques matches, sans briller, puis sera transféré en Espagne lors de la saison 2000-2001 où il joue encore, en 2e division à Gijon.