VIENNE, Autriche - Forte d'un premier titre en 44 ans après des victoires contre l'Italie et l'Allemagne à l'Euro 2008, l'Espagne peut dorénavant se débarrasser de son étiquette de nation de football incapable de produire dans les grandes occasions.

Le "Sang et Or" a remporté son deuxième championnat d'Europe dimanche, grâce à un style de jeu riche en flair, finesse et en détermination, des qualités qui ont manqué chez les Espagnols lors de tant d'autres compétitions passées.

L'Espagne n'a peut-être pas encore collectionné les titres au même rythme que l'Allemagne ou l'Italie mais sa flamboyante performance à l'Euro 2008 aura enfin mis un terme à cette habitude de subir l'élimination en quarts de finale des grandes compétitions.

La formation espagnole a connu un lent début lors des matchs de qualification en vue de l'Euro 2008, subissant des défaites aux mains de l'Irlande du Nord et de la Suède. Mais elle s'est ressaisie de belle façon, récoltant huit victoires et annulant un autre match, chemin faisant vers la première position de son groupe.

L'Espagne a maintenu cette cadence pendant le tournoi, gagnant chacun de ses trois matchs du tour préliminaire avant de vaincre l'Italie 4-2 en tirs de barrage.

Ce duel contre l'Italie aura représenté le plus sérieux test des Espagnols, et ce fut le seul match au cours duquel ils n'ont pas trouvé le fond du filet en temps réglementaire. Mais cette rencontre était vitale pour la confiance d'une équipe qui cherchait, enfin, à franchir la ronde des quarts de finale lors d'un grand rendez-vous international.

Dès lors, plus rien ne devait arrêter l'Espagne, qui a ridiculisé la Russie 3-0 et conservé le rythme en finale face aux Allemands et ce, malgré l'absence de David Villa, le meilleur buteur du tournoi, blessé.

La victoire de 1-0 contre l'Allemagne, grâce au but de Fernando Torres, a prolongé à 22 matchs la séquence sans revers de l'Espagne et a permis au sélectionneur Luis Aragones de conclure son règne de quatre ans sur une note positive.

Après le coup de sifflet final, les joueurs en liesse ont donné la bascule à leur entraîneur pendant que les partisans espagnols dansaient dans les gradins du stade Ernst Happel.

Il s'agissait d'une troisième participation pour l'Espagne en finale de l'Euro après son triomphe face à l'Union soviétique en 1964 et son revers contre la France 20 ans plus tard. Depuis 1984, l'Espagne avait été incapable de franchir l'étape des quarts de finale d'un tournoi majeur.