DURBAN, Afrique du Sud - L'Espagne sera l'une des deux dernières équipes à entrer dans la danse en Afrique du Sud, mercredi. Bien qu'elle ait souvent tendance à décevoir à la Coupe du monde, l'équipe championne d'Europe espère aussi être l'une des deux dernières formations à rester à vie à ce Mondial 2010.

L'Espagne affrontera la Suisse à Durban en sachant que si elle joue à la mesure de son vaste potentiel, elle pourrait ajouter un championnat du monde à son titre européen raflé en 2008. Elle a d'ailleurs connu un parcours parfait en qualifications.

"L'Espagne a été excellente au cours de la campagne de qualification mais la Coupe du monde, c'est différent, a noté le gardien Iker Casillas, mardi. Nous venons ici avec beaucoup d'espoir et le désir d'être champions du monde. Si nous jouons à notre niveau, nous pouvons l'emporter."

Alors que par le passé, les attentes élevées semblaient alourdir les jambes des Espagnols, les joueurs de la sélection actuelle, qui sont pratiquement toutes des stars du FC Barcelone et du Real Madrid, semblent être stimulés par la pression.

Le sélectionneur Vicente del Bosque se méfiait quand même un peu de l'euphorie qui entoure son équipe, qu'on qualifie de grande favorite.

"Il y a un optimisme extraordinaire. Mais plusieurs parlent comme si l'Espagne profitera d'une route directe jusqu'à la finale et ce n'est pas vrai, a dit Del Bosque. Nous ne sommes pas sur cette autoroute de pensée que tout le monde semble avoir avoir empruntée. Si tu veux réussir quelque chose, tu dois le réussir par le travail et en étant un grand athlète."

L'Espagne et la Suisse auront attendu longtemps avant d'amorcer leur tournoi. Elles seront les deux dernières formations à disputer leur premier match de groupe quand elles s'affronteront au stade Moses Mabhida.

Même s'ils ont eu l'occasion de regarder leurs rivaux jouer, ces derniers jours, et profité des jours de repos supplémentaires pour panser leurs blessures, Casillas hésitait à dire que l'Espagne était supérieure à ses adversaires. Ou encore, meilleure qu'elle ne l'était il y a deux ans.

"Laissez-moi répondre à cela le 11 juillet (après la finale), a affirmé le capitaine espagnol. Tout dépend des résultats. Si nous ne remportons pas la Coupe du monde, alors tout cela aura été pour rien."

Pour la Suisse, le match du groupe H viendra quand même trop tôt. Le vétéran capitaine Alex Frei et le milieu de West Ham Valon Behrami sont tous deux blessés.

"J'ai décidé que Alex Frei n'est pas encore apte à jouer", a fait savoir l'entraîneur Ottmar Hitzfeld, qui a ajouté qu'il mettrait également Behrami de côté dans l'espoir qu'ils soient tous deux en pleine forme en vue de la rencontre suivante contre le Chili.

Hitzfeld a qualifié d'absurdes les rumeurs à l'effet que Frei ne jouera pas du tournoi à cause de sa blessure à la cheville.

Frei, dont les 40 buts marqués en sélection sont un record suisse, s'est blessé la semaine dernière, durant la dernière séance d'entraînement de l'équipe avant son départ pour l'Afrique du Sud.

Behrami s'est étiré un muscle de la cuisse gauche lors du dernier match préparatoire de la Suisse, une nulle de 1-1 contre l'Italie le 5 juin.

L'attaquant Frei n'aurait peut-être pas été très occupé de toute manière contre l'Espagne, alors que la Suisse aura besoin de toutes ses ressources pour contenir l'attaque percutante et le jeu collectif rapide de l'équipe espagnole.

"Nous avons passé beaucoup de temps à les étudier et nous connaissons le style qu'ils ont préconisé au dernier Euro et à la dernière Coupe du monde, a noté Del Bosque. Nous les respectons énormément."

L'Espagne n'est jamais allée au-delà des quarts de finale de la Coupe du monde depuis qu'elle a connu son meilleur résultat à ce tournoi - une quatrième place - en 1950.