MANCHESTER (AFP) - L'Espagne, victorieuse d'un match amical sans grand intérêt (1-0) mercredi à Manchester, a enfoncé dans ses doutes une Angleterre sans âme dont le sélectionneur Steve McClaren va être soumis à un torrent de critiques.

En cherchant bien, ce match amical avait deux intérêts. C'était le dernier de l'exil de l'Angleterre à Old Trafford avant le retour à Wembley; il permettrait surtout de savoir qui de McClaren ou de Luis Aragones allait être livré à la vindicte populaire jeudi.

Les deux hommes ne sont pas les plus populaires de leurs pays après des débuts de qualifications de l'Euro-2008 catastrophiques pour l'Espagne, médiocres pour l'Angleterre. Avant, respectivement, de recevoir le Danemark et d'aller en Israël en mars, les deux équipes sont 5e et 3e de leur groupe.

L'explication semblait évidente pour ceux qui avaient pris la peine d'affronter le froid de Manchester. Les deux équipes livraient une première mi-temps d'une indigence rare, à peine égayée par leurs errements défensifs.

Carles Puyol, sur un centre en retrait de Kieron Dyer (2), et Iker Casillas, sur une frappe de Michael Carrick (3), préservaient l'essentiel, alors que le coup de sifflet inaugural avait fait souffler un vent de panique derrière.

Anglais limités

Puis les Anglais s'illustraient. Orphelin d'Ashley Cole, le flanc gauche, occupé par un Phil Neville dépassé et abandonné par Frank Lampard, prenait des allures d'autoroute dans laquelle s'engouffraient Angulo et David Villa qui tirait dans le petit filet (9).

Fernando Morientes faisait ensuite passer Jonathan Woodgate et Rio Ferdinand pour des lourdauds mais sa frappe s'envolait (18). Les Anglais, toujours aussi limités, procédaient par contres mollassons, qui n'aboutissaient à rien d'autre qu'une frappe trop croisée de Peter Crouch (39).

Timides, peu inspirés, les Espagnols apparaissaient meilleurs footballeurs. Le novice Ben Foster, sur une frappe lourde de Villa repoussée (58), réussissait son premier arrêt international. Juste après, il déplorait son premier but, sur une frappe dans la lucarne opposée d'Iniesta, qui récupérait, encore seul à droite de la surface, un centre que la défense anglaise avait été incapable d'intercepter (63).

Les Espagnols pouvaient chanter. Il était évident que les Anglais resteraient inoffensifs jusqu'au bout. Aragones ne s'est offert qu'un répit. Mais le bouc-émissaire de jeudi sera bien McClaren.