JOHANNESBURG, Afrique du Sud - L'Espagne, grâce au but d'Andres Iniesta marqué à 116e minute de jeu, a remporté dimanche une première Coupe du monde de football en défaisant les Pays-Bas 1-0.

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Avec les deux équipes contemplant la possibilité de régler le tout aux tirs au but, Iniesta a mis un terme à cette rencontre marquée par de nombreux cartons - les Pays-Bas ont d'ailleurs terminé à 10 - et de bonnes chances ratées de chaque côté.

Le milieu de terrain espagnol a accepté la passe de Cesc Fabregas à l'entrée de la zone de réparation néerlandaise avant de marquer d'un tir croisé, que le gardien Maarten Stekelenburg a touché de la main, mais n'a pu stopper.

"Je ne peux pas le croire, a déclaré Iniesta, qui a été élu le joueur par excellence du match. J'avais l'opportunité de marquer ce but, qui était si important pour mon équipe. C'est quelque chose de carrément incroyable. J'ai simplement offert ma petite contribution dans un match qui a été très éprouvant."

L'Espagne devient ainsi la troisième nation européenne seulement à détenir le titre européen et mondial en même temps après l'Allemagne de l'Ouest (Euro '72 et Mondial '74) et la France (Mondial '98 et Euro 2000).

"C'est toute une coupe, a lancé le gardien espagnol Iker Casillas. Le Championnat européen fut un moment important dans nos vies, mais aujourd'hui (dimanche) c'est plus gros que tout ce que nous avons vécu jusqu'ici."

Les deux équipes ont créé peu de bonnes chances de marquer pendant le temps réglementaire à Soccer City, mais le jeu s'est quelque peu ouvert après l'heure de jeu, alors que la "cage" néerlandaise empêchait l'Espagne d'installer son jeu de passes avec du football très physique, qui lui a valu huit cartons.

"Nos fautes peuvent être tristes pour une finale, mais ce n'est pas notre style de jeu", a déclaré le sélectionneur néerlandais Bert van Marwijk.

Le défenseur John Heitinga a d'ailleurs été sanctionné pour une deuxième fois à la 19e minute de la prolongation, forçant les Pays-Bas à terminer la rencontre à 10 joueurs. C'est seulement le cinquième joueur de l'histoire de la Coupe du monde à être expulsé lors de la finale.

L'Espagne a aussi reçu son lot de cartons - cinq - pour faire de cette finale celle présentant le jeu le plus salaud de l'histoire. Le précédant record de sanctions dans une finale était de six, entre l'Allemagne de l'Ouest et l'Argentine, en 1986.

"Nous avons éprouvé beaucoup de difficulté à établir notre jeu, a confié le sélectionneur espagnol Vicente del Bosque. Ce fut un match très intense."

C'est la troisième fois que les Pays-Bas perdent la finale du Mondial. Ils s'étaient inclinés en 1974 et en 1978, face à l'Allemagne de l'Ouest et à l'Argentine, respectivement.

"Nous sommes frustrés d'avoir perdu car nous sommes passés si près, a commenté l'attaquant des Pays-Bas Dirk Kuyt. Je sais qu'on ne peut blâmer les autres, mais l'arbitre était en faveur de l'Espagne."

L'Espagne s'illustre tôt

L'Espagne a entamé la rencontre dans une configuration identique à celle de la demi-finale face à l'Allemagne, dans laquelle le Barcelonnais Pedro Rodriguez a encore été préféré à Fernando Torres. Côté néerlandais, van Marwijk a procédé à deux changements avec les retours de Nigel de Jong et de Gregory van der Wiel, suspendus pour la demi-finale contre l'Uruguay. Ils ont remplacé respectivement Demy de Zeeuw et Khalid Boulahrouz.

L'Espagne s'est rapidement illustrée. Sur un coup-franc de Xabi Hernandez, une reprise de la tête de Sergio Ramos a obligé Stekelenburg à effectuer un arrêt de grand classe (5e). Un peu plus tard, une reprise de volée de David Villa a échoué dans le petit filet (12e). Le match était lancé car, entre-temps, Kuyt a profité d'une mauvaise passe de Sergio Busquets pour adresser une frappe molle et sans danger pour Casillas (8e).

Les Néerlandais ont cherché leur salut en pressant haut pour empêcher leurs adversaires de monopoliser le ballon au centre du terrain. Ils y ont mis la manière forte et c'est un peu par miracle que Mark Van Bommel, puis de Jong, les deux chiens de garde de l'entrejeu, n'ont pas écopé d'un carton rouge, mais d'un simple avertissement pour des agressions caractérisées (22e et 28e).

"J'aurais adoré l'emporter en jouant du football moche", a dit van Marwijk.

Focalisés sur la défense, les Hollandais ne sont pas parvenus à organiser leur attaque. La dernière situation chaude de la première période est pourtant à mettre à leur crédit, avec un tir d'Arjen Robben sur lequel Casillas a dû se coucher (45e+2).

"Nous savions que le match se déciderait par un seul but, a indiqué van Marwijk. Nous avons obtenu deux belles chances de marquer grâce à Arjen (Robben). Nous étions véritablement dans la partie."

Au retour des vestiaires, les deux formations ont continué de se neutraliser. Il a fallu attendre l'heure de jeu pour voir la meilleure occasion de la rencontre. Servi par une passe lumineuse en profondeur de Wesley Sneijder, Robben s'est présenté seul devant Casillas, mais a perdu son duel face au Madrilène, qui a détourné la frappe du Néerlandais de la jambe droite (62e). En réponse, Sergio Ramos, à la réception d'un corner, a lui aussi profité d'une balle de but, mais n'a pas cadré pas sa reprise de la tête (77e).

Puis, Robben est venu de nouveau se buter sur Casillas après avoir resisté à plusieurs grosses fautes de Carles Puyol qui, lui aussi, aurait mérité un carton rouge (82e).

Trente-quatre minutes plus tard, Iniesta inscrivait son nom à l'encre "Roja" dans l'histoire.