YOKOHAMA (AFP) - L'Allemagne et le Brésil, les deux plus fidèles courtisans, avec l'Italie, de la Coupe du monde de soccer ont rendez-vous dimanche pour un duel entre deux géants que tout oppose mais qui, depuis 72 ans qu'ils sont rivaux, n'avaient jamais eu l'occasion de se le dire en face.

A Yokohama, près de Tokyo, il sera 20h00 (11h00 GMT) quand ils entreront dans l'arène. Leur notoriété est telle qu'il suffit pour les identifier de les désigner par les termes les plus essentiels de leur sport. "L'équipe", c'est l'Allemagne, la Mannschaft. "La sélection", c'est le Brésil, la Seleçao.

Seuls à avoir remporté le titre à quatre reprises, les Brésiliens veulent faire le trou en tête du palmarès avec un "penta", un cinquième trophée. Deuxièmes, à égalité avec l'Italie, de ce classement avec trois couronnes, les Allemands ont l'occasion de rejoindre leurs adversaires du jour en première ligne de la hiérarchie.

L'opposition est presque caricaturale. Entre le Brésil meilleure attaque et l'Allemagne meilleure défense, entre les plus brillants attaquants, Rivaldo, Ronaldinho et Ronaldo, et le plus hermétique des gardiens de but, Oliver Kahn, entre des Brésiliens qui privilégient l'inspiration et le talent individuel et des Allemands qui, surtout privés de leur meneur de jeu Michael Ballack, ne sont que solidarité et rigueur collective.

Au point de se demander, en souvenir du talon d'Achille, si ce ne sont pas sur leurs faiblesses relatives que se jouera le sort de la rencontre: sur la capacité d'une défense brésilienne un peu trop généreuse à résister à une attaque allemande un peu trop avare.

La Coupe, en fait une statuette de près de cinq kilos d'or, attend son nouveau maître. Cafu, le capitaine brésilien, ou Kahn, son homologue allemand. Qui pourrait faire valoir que, ainsi, elle s'éviterait le déplacement pour le prochain Mondial. En 2006, en Allemagne.