PARIS (AP) - Fabien Barthez va jouer gros jeudi devant la commission supérieure d'appel de la Fédération française de football. Suspendu en première instance pour trois mois par la commission de discipline pour avoir craché sur un arbitre, le gardien de l'équipe de France et de Marseille risque six mois ferme. Une sanction qui pourrait signifier la fin de carrière du "Divin chauve", champion du monde et d'Europe avec les Bleus en 1998 et 2000. Il aura 34 ans le 28 juin prochain.

Son avocat, Me Philippe Pech de la Clause, se dit à la fois "inquiet et confiant" avant cette convocation devant la commission d'appel de 13 membres, présidée par Xavier Lebray.

"Confiant", car Barthez dans sa carrière a reçu "un seul avertissement en équipe de France" et a été expulsé seulement une fois, en finale de la Coupe de l'UEFA la saison dernière. "Inquiet", parce que "le dossier est vicié par des pressions en tous genres", déclare l'avocat dans une interview paraissant jeudi dans "Le Figaro".

"Les interventions du ministre des Sports sont juridiquement intempestives et inacceptables. Il ne faut pas oublier la séparation des pouvoirs. M. Lamour n'avait pas à faire pression pour qu'un appel soit interjeté par la Fédération française afin que la sanction soit aggravée", dit-il.

Après le crachat de Barthez, adressé le 12 février dernier à Abdellah el-Achiri, l'arbitre de la rencontre amicale WAC Casablanca - Olympique de Marseille, la commission de discipline de la FFF avait condamné le 22 avril dernier le gardien français à six mois de suspension dont trois avec sursis.

Jean-François Lamour avait alors témoigné son étonnement. "Je suis surpris quant à la sanction prise par la commission de discipline, une sanction qui est clémente. Je suis d'autant plus surpris que ces trois mois ferme sont en réalité cinq matches. Je ne sais pas si cette clémence est adaptée à la réalité de ce qui se passe tous les jours sur les terrains", avait déclaré le ministre.

Jean-Pierre Escalettes, le président de la FFF, avait concomitamment fait appel de cette décision, la jugeant lui aussi trop clémente.