IRENE - La hernie discale de Gianluigi Buffon, dont le retour a été reporté sine die, a fait un heureux au Mondial-2010, l'inconnu Federico Marchetti, désormais gardien titulaire de l'Italie, championne du monde, après deux années seulement en première division, à Cagliari.

A 27 ans, le natif de Bassano del Grappa (Vénétie, nord-est) a la lourde tâche de remplacer l'idole "Gigi", 102 sélections, héros du Mondial-2006 et considéré comme l'un des meilleurs du monde à son poste.

Une mission qui peut sembler surdimensionnée pour un joueur qui ne compte que six sélections depuis 2009 - la dernière en date lorsqu'il a remplacé Buffon contre le Paraguay lundi - et surtout seulement 69 matches de Serie A au sein d'un club dont l'ambition se limite au maintien et qui ne joue pas sur la scène européenne.

"Tout cela va très vite, mais je le vis sereinement. Et si je suis dans le groupe, c'est que j'ai des qualités, répond-il jeudi, interrogé à la Casa Azzurri (à Irene, sud de Pretoria). Je sens que mes coéquipiers ont confiance en moi. C'est ça le plus important."

Prometteur et formé au Torino, il a cependant dû quitter le club en 2005 lorsque celui-ci a fait faillite. Il a ensuite évolué dans des équipes de divisions inférieures (Pro Vercelli, Biellese, AlbinoLeffe). "Ce sont les vicissitudes de la vie, narre-t-il. Mais c'était peut-être un bien car c'est à l'AlbinoLeffe que Cagliari m'a remarqué".

"La mort en face"

Et c'est au sein du club sarde qu'il a tapé dans l'oeil de Marcello Lippi, puisque, Juventus mise à part avec Buffon, aucun grand club de Serie A ne se repose sur un gardien titulaire italien. "Etre ici, c'est déjà une histoire unique. Jouer, c'est encore mieux", note-t-il.

Devant les journalistes, Marchetti raconte qu'il a failli perdre la vie dans un accident de la route il y a cinq ans. "Quand tu vois la mort en face, tu le gardes en toi", dit-il, comme pour justifier son apparent détachement et son grand calme malgré la pression qu'il a désormais sur les épaules.

"Je suis différent de +Gigi+, continue-t-il, forcément invité à se comparer au +maître+. Il est très complet, sinon il ne serait pas le N.1 au monde. Moi, je suis plus en muscles, plus explosif".

Celui-ci l'encourage-t-il particulièrement? "Il a confiance en moi", rétorque-t-il.

Depuis le début de la compétition, les gardiens se sont surtout illustrés par leurs "boulettes". La faute au désormais fameux Jabulani? "C'est un ballon difficile, le pire même, explique-t-il. Il est imprévisible. A tout moment on peut avoir un changement de trajectoire ou un rebond étrange".

"Mais, conclut-il, on ne vit pas avec la hantise d'une erreur, sinon on ne serait pas gardien".