YOKOHAMA, Japon (AFP) - Abécédaire du Mondial-2002 de soccer qui s'est terminé dimanche à Yokohama par la victoire du Brésil sur l'Allemagne (2-0).

. A comme arbitres. Ils ont été au centre de nombreuses polémiques. L'Italie s'en est violemment pris à l'Equatorien Byron Moreno après les huitièmes de finale, tandis que l'Espagne s'est offusquée de voir un Ougandais, Ali Tomusange, et un ressortissant de Trinité et Tobago, Michael Ragoonath, officier sur la ligne de touche en quarts. A chaque fois, l'adversaire était la Corée du Sud. Les deux pays ont crié au complot en faveur du pays-hôte. Tout en reconnaissant des erreurs, la FIFA a nié.

. B comme Brésil. A l'été 2001, les Brésiliens peinaient en éliminatoires, alors que l'Argentine caracolait en tête du groupe Amsud. Un an après, la Seleçao a conquis son cinquième titre mondial. L'Argentine, elle, est rentrée à la maison à la fin du premier tour.

. C comme Corée du Sud. Infatigables, volontaires, offensifs... Tous les qualificatifs ont été utilisés pour désigner les étonnants Coréens qui ont terminé quatrièmes du tournoi alors qu'ils n'avaient jamais gagné un match en cinq participations jusque-là. Mais leur épopée n'a pas été exempte de sous-entendus, de leur forme explosive parfois jugée suspecte à un arbitrage dénoncé comme partial en leur faveur, en tant qu'équipe du pays co-organisateur.

. D comme défenses. Beaucoup moins offensives que le premier tour, les phases finales (à partir des huitièmes) ont été moins riches en buts. La faute à des défenses bien organisées mais aussi à des gardiens excellents, comme le Brésilien Marcos, l'Allemand Oliver Kahn, le Turc Rustu, l'Espagnol Iker Casillas, le Coréen Lee Woon-jae ou l'Américain Brad Friedel.

. E comme énervés. Les Suédois Fredrik Ljungberg et Olof Mellberg, qui en sont venus aux mains lors d'un entraînement avant le début du tournoi, ont illustré de la manière la plus spectaculaire la tension qui peut régner lors d'une compétition d'une telle envergure.

. F comme fusée. Le Turc Hakan Sukur, qui n'avait marqué aucun but jusque-là, est devenu le buteur le plus rapide de l'histoire de la Coupe du monde. Il a marqué à la 11e seconde de la "petite finale" contre la Corée du Sud et mis les Turcs sur orbite pour un premier podium mondial.

. G comme gloire. Celle du Brésil, évidemment, qui a remporté son cinquième titre mondial. Et, par-dessus tout, celle de Ronaldo, auteur d'un doublé en finale, homme du match, meilleur buteur du tournoi (8) et de l'histoire du soccer brésilien, à égalité avec le Roi Pelé (12). Oubliées, les quatre années de galère, de tables d'opération en centres de rééducation en passant par les retours ratés.

. H comme Hiddink, équivaut à D comme demi-dieu. Le sélectionneur néerlandais a gagné quatre ans de voyage gratuit en première classe sur Korean Air après avoir conduit la Corée du Sud en demi-finale de son Mondial, a reçu le Dragon bleu, plus haute distinction civile du pays, et a été fait citoyen d'honneur.

. I comme inattendu. Le Mondial-2002 a été celui de toutes les surprises. La Corée du Sud et la Turquie demi-finalistes, le Sénégal et les Etats-Unis en quarts de finale, la France et l'Argentine sorties au premier tour: qui aurait pu pronostiquer tout cela avant le début de la compétition ?

. J comme Japon. Le pays co-organisateur, emmené par le Français Philippe Troussier, a atteint les huitièmes de finale, où il a été sorti par la Turquie. Une performance remarquable pour une deuxième participation, même si elle a été éclipsée par l'épopée coréenne.

. K comme Kahn. Qu'aurait fait l'Allemagne, finaliste, sans son gardien de but et capitaine, ses arrêts décisifs, ses parades rageuses et ses coups de gueule ? Désigné meilleur gardien du tournoi, il a porté son équipe à bout de bras, notamment lors du quart de finale contre les Etats-Unis, et malgré une erreur - sa seule - sur le premier but de la finale.

. L comme look. Des cheveux peroxydés des Japonais aux "pétards" de David Beckham et Fredrick Ljungberg en passant par les Iroquois Umit Davala, Christian Ziege et Clint Mathis, sans oublier la demi-lune sur le crâne de Ronaldo et les chevelus Argentins, ce Mondial a aussi été celui des coiffeurs.

. M comme mauvais perdant. Employeur du Coréen Ahn Jung-hwan, auteur du but en or contre la Squadra Azzurra en huitièmes de finale, le club italien de Pérouse s'est vengé en mettant l'attaquant à la porte avant de se rétracter.

. N comme nerfs. Ceux du Portugais Joao Pinto ont lâché. Il a été suspendu sine die par la FIFA pour avoir donné un coup à l'arbitre du match perdu contre la Corée du Sud. Pinto a vite pu aller retrouver son calme chez lui, le Portugal ayant été éliminé au premier tour.

. O comme organisation. La co-organisation du Mondial-2002 par la Corée du Sud et le Japon, la première de l'histoire, s'est globalement déroulée sans problème, malgré les craintes qu'elle avait fait naître. "Je ne vois pas ce qui nous empêcherait de renouveler l'expérience de la co-organisation, mais en limitant à douze stades", a souligné le président de la FIFA, Joseph Blatter.

. P comme pleurs. Les larmes de Gabriel Batistuta, éliminé au premier tour avec l'Argentine pour son dernier Mondial, ainsi que celles du gardien anglais David Seaman, mis en cause sur le second but du Brésil en quarts, scellant l'élimination des siens. Et les larmes, de joie cette fois, des Brésiliens sacrés champions.

. Q comme qualifications. Le Mondial-2002 était le dernier pour lequel le champion en titre était qualifié d'office. Ainsi, le Brésil devra en passer par les éliminatoires pour décrocher son billet pour l'édition 2006, qui se déroulera en Allemagne.

. R comme les 3 R, Ronaldo, Rivaldo et Ronaldinho. Avec ce trio d'enfer en pointe, le Brésil a terminé avec la meilleure attaque du tournoi (18 buts, dont 8 pour Ronaldo, 5 pour Rivaldo et 2 pour Ronaldinho).

. S comme Sénégal. Les "Lions de la Teranga" du sélectionneur français Bruno Metsu ont commencé par croquer la France championne du monde, puis ont finalement atteint les quarts de finale, où ils ont été battus par la Turquie. Pas mal pour une première participation.

. T comme trois. Le latéral droit et capitaine du Brésil, Cafu (111 sélections), est devenu, dimanche contre l'Allemagne (2-0), le premier joueur de l'histoire à avoir disputé trois finales de Coupe du monde, après celles de 1994 aux Etats-Unis (0-0, victoire 3 t.a.b. à 2 face à l'Italie) et 1998 en France (défaite 3-0 face au pays organisateur).

. U comme USA. Plus mauvaise équipe du Mondial-98, les Etats-Unis ont disputé cette année les quarts de finale, ne s'inclinant que de justesse face à l'Allemagne (0-1). Une défense très compacte et des contre-attaques habilement exploitées leur ont permis de se hisser à un niveau qu'ils n'avaient plus atteint depuis 1930.

. V comme virus. A priori immunisés contre la "soccermania", les 47 millions de Sud-Coréens ont pourtant attrapé le virus devant les exploits de leur sélection. C'est également par millions que les "Red Devils" sont descendus dans les rues après les victoires coréennes.

. W comme Wilmots. Si son but contre le Brésil en huitièmes, manifestement valable, avait été accepté, la face du Mondial en aurait peut-être été changée. Mais Marc Wilmots, le "Sanglier des Ardennes", désormais retraité international, a tout de même été le moteur de la Belgique durant le Mondial 2002.

. X comme X. Le Mondial-2002 aurait été à deux doigts de sombrer dans la pornographie si les Etats-Unis s'étaient qualifiés pour les demi-finales à la place de l'Allemagne. "Mec, si on se qualifie pour les demi-finales, je jouerai tout nu!", avait ainsi promis le défenseur Tony Sanneh, une des grandes révélations du tournoi, selon Michel Platini.

. Y comme Yildiray Basturk. Le meneur de jeu de la Turquie est pour beaucoup dans le parcours des siens, troisièmes de ce Mondial. Seul le Brésil a empêché les Turcs d'atteindre la finale. Grâce à ses capacités techniques et son efficacité en contre, Basturk s'affirme comme la relève du soccer national.

. Z comme Zidane et zéro. Privée de Zidane pendant les deux-tiers de sa courte campagne, la France, championne du monde en titre, s'est offert un zéro pointé: zéro victoire, zéro but et "zou !", à la maison. Méconnaissables malgré leur statut d'hyper-favoris, les Bleus n'ont rien pu faire face à l'enthousiasme des Sénégalais et des Danois.