MUNICH(AFP) - La Fédération internationale de football (Fifa) est désormais en conformité avec le Code mondial de l'Agence mondiale antidopage (AMA) à la suite de la modification de ses statuts et de son code disciplinaire lors de son 56e Congrès, jeudi à Munich.

Cette mise en conformité met fin à de longs mois de conflits entre la Fifa et l'AMA. Les deux institutions n'étaient pas d'accord sur l'échelle des sanctions contenues dans le Code mondial antidopage (CMA).

"En principe, il y aura désormais (dans le code disciplinaire de la Fifa) une suspension de deux ans pour la première infraction et, en cas de récidive, une suspension à vie. Comme cela est dit dans le CMA", a expliqué l'Ecossais David Will, vice-président de la Fifa.

"Cependant, a continué M. Will, l'accord intervenu entre la Fifa et l'AMA prévoit aussi qu'il y aura une gestion individuelle des cas. Cela a été approuvé par le Tribunal arbitral du sport (TAS)".

Exceptions

David Will a ensuite détaillé les trois exceptions à la suspension de deux ans pour une première infraction:

1. Si l'on peut prouver que la substance n'améliore pas la performance sportive ou n'a pas été prise en ce sens, la sanction pourra être ramenée à un simple avertissement. La suspension sera de deux ans s'il y a une nouvelle infraction, puis à vie s'il y a récidive.

2. Si une personne peut prouver qu'elle n'est pas responsable de façon significative, la suspension sera d'un an.

3. Si une personne inculpée peut démonter qu'elle n'a aucune responsabilité, il n'y aura aucune sanction.

"La sanction pourra donc aller de zéro à la suspension à vie", a conclu le vice-président, assurant que l'AMA avait confirmé par écrit à la Fifa qu'avec ces modifications, elle serait respectueuse du CMA.

Quant à l'AMA, celle-ci aura le droit de faire appel devant le TAS si elle n'est pas satisfaite des sanctions des instances disciplinaires de la Fifa.

"Je remercie la Fifa de s'être mis en conformité avec le CMA", a déclaré de son côté le président du Comité international olympique (CIO) qui était invité à assister au Congrès.

Le TAS avait jugé le 24 avril que les règles de la Fifa ne respectaient pas le code dans certains domaines clés, notamment les sanctions et le droit d'appel de l'AMA au TAS concernant les décisions liées au dopage.

En mai, l'AMA avait donné quelques jours à la Fifa pour manifester sa volonté de se conformer au CMA, faute de quoi elle recommanderait des sanctions pouvant aller jusqu'à l'exclusion du soccer des Jeux olympiques. L'organisation chargée de la lutte antidopage avait ensuite laissé à la Fifa un délai jusqu'au début du Mondial en Allemagne, le 9 juin.