PARIS (AP) - Pays exportateur depuis plusieurs saisons, la France a réussi cette saison a retenir ses meilleurs joueurs, avec une baisse des ventes vers l'étranger de l'ordre de 40 pour cent, selon une étude de la Ligue de soccer professionnel (LFP).

Pour la première fois en trois ans, les clubs français ont plus acheté à l'étranger qu'ils n'ont vendu, révèle l'étude parue dans "Footpro", le magazine de la LFP.

Pendant le mercato cet été, un seul départ de joueur majeur a été enregistré, celui du Lyonnais Michael Essien, acheté par Chelsea contre la somme de 38 millions d'euros. A l'inverse, le nombre de joueurs recrutés par les clubs français à l'étranger s'est accru de 14,3 pour cent par rapport à l'an dernier, et les formations tricolores ont dépensé 93 millions d'euros, contre 69,2 millions la saison dernière et 56,7 millions il y a deux ans.

"Le soccer français monte en puissance, aussi bien sur le plan sportif qu'économique", se félicite le président de la LFP, Frédéric Thiriez. "Les clubs ont plus de moyens, le championnat est plus attractif. Du coup, la France, qui était structurellement exportatrice de joueurs, semble avoir stoppé l'exode. C'est une petite révolution!"

La balance commerciale avec l'étranger est donc logiquement déficitaire (-37,5 millions d'euros contre +49 millions l'an dernier et +21,5 millions il y a deux ans).

"C'est un signe de maturité de notre championnat", poursuit Thiriez. "Comme les grandes nations du soccer européen, nous devenons importateurs de joueurs. L'hémorragie a-t-elle enfin cessé? Il est encore un peu tôt pour le dire. Mais le signal est clair."

"Je constate que les clubs ont été particulièrement raisonnables", se félicite Thiriez. "Les leçons du passé servent. Le dérapage annoncé par les esprits chagrins n'a pas eu lieu. Les clubs ont conservé une grande rigueur de gestion. Onze transferts seulement dépassent les 5 millions, contre 14 l'an dernier."