TORONTO - La saga entourant le choix de la surface artificielle pour la Coupe du monde de soccer féminin qui sera présentée au Canada l'été prochain est terminée.

Les joueuses n'y ont toutefois pas mis un terme dans la discrétion. Un avocat les représentant a effectué une charge contre la FIFA et l'Association canadienne de soccer (ACS), puisqu'elles considèrent que les deux organisations ont agi sans scrupule dans ce dossier qui s'est retrouvé devant le Tribunal des droits de la personne de l'Ontario.

L'avocat Hampton Dellinger a accusé les autorités d'avoir menacé les joueuses de les suspendre, d'avoir volontairement retardé le processus judiciaire et d'avoir agi de mauvaise foi en refusant "la proposition assurément juste" présentée par les joueuses.

L'ACS n'a pas retourné les appels de La Presse Canadienne à ce sujet.

« Suite aux gestes irresponsables posés par la FIFA et l'ACS, les joueuses ont choisi de retirer leur plainte, a déclaré Dellinger par voie de communiqué mercredi. Les joueuses font ce que la FIFA et l'ACS ont démontré qu'elles étaient incapables de faire - c'est-à-dire mettre les intérêts du soccer en premier. »

Les avocats ont ajouté que la requête des joueuses avait atteint certains de ses objectifs, dont celui de démontrer que les athlètes féminines n'accepteront pas la discrimination entre les sexes.

De plus, Tatjana Haenni, la directrice des compétitions féminines de la FIFA, a reconnu vendredi dernier à Philadelphie que certaines des surfaces artificielles qui seront utilisées lors du tournoi pourraient devoir être remplacées.

« Nous sommes conscients qu'il y a un problème à Vancouver », a dit Haenni à propos de la pelouse du B.C. Place Stadium, qui sera le théâtre de nombreux matchs - dont la finale de la Coupe du monde.

Pour sa part, le secrétaire général de la FIFA Jérôme Valcke a confié que l'organisation avait travaillé très fort avec les joueuses et le personnel technique "afin de régler leurs préoccupations et leurs doutes".

« Ce qui est ressorti des rencontres avec les joueuses, c'est qu'elles semblaient déterminées et enthousiastes à l'idée de réaliser la plus belle Coupe du monde de l'histoire, a-t-il déclaré par voie de communiqué. C'est l'objectif qu'elles partagent avec la FIFA, et nous sommes totalement dévoués à leur offrir la meilleure surface possible afin de permettre à tout le monde de savourer un grand spectacle sportif.

« Nous - les équipes représentées et les organisateurs - pouvons maintenant nous concentrer sur la préparation et la promotion du plus grand tournoi de soccer féminin au monde en juin au Canada. »

La Coupe du monde sera disputée du 6 juin au 5 juillet à Moncton, Montréal, Ottawa, Winnipeg, Edmonton et Vancouver.

Les dames considéraient que de les faire jouer sur une surface synthétique était discriminatoire, puisque la Coupe du monde de soccer masculin est toujours présentée sur du gazon naturel.

Le gazon synthétique ne sera pas un enjeu pour la Coupe du monde féminine de 2019. La France et la Corée du Sud, les deux pays candidats pour l'obtention du tournoi, prévoient l'organiser sur du gazon naturel.

« Au nom des joueuses, je veux remercier tous ceux qui ont contribué à notre bataille pour disputer nos matchs de la Coupe du monde de 2015 sur du gazon naturel, dont les avocats canadiens et américains », a commenté l'attaquante étoile américaine Abby Wambach, dont le nom s'est retrouvé au coeur de la plainte déposée au Tribunal des droits de la personne de l'Ontario.

« Notre plainte devant les tribunaux est terminée. Mais j'espère que la volonté des joueuses de contester l'inéquité - et l'impressionnant appui des gens dans notre démarche - marquera le début d'un activisme encore plus engagé pour assurer un traitement équitable en matière de sports féminins. »