BERLIN (AFP) - Le gardien allemand Oliver Kahn, "héros tragique" de la finale de la Coupe du monde 2002 de soccer et Brésiliens en liesse se partagent lundi la Une de la presse allemande, fière de sa Mannschaft.

A la 67e minute, en laissant échapper un tir du Brésilien Rivaldo, le capitaine de la Mannschaft "a commis sa seule faute du Mondial", commente le populaire "Bild". Ce ballon a "atteint le coeur du soccer allemand", mais Bild semble finalement tenir peu rigueur au "roi Kahn", que l'on voit boire et fumer après la défaite 2 à 0 face à la Selaçao, aux côtés de son épouse et de sa mère.

Peu revanchard, le quotidien le plus lu d'Allemagne consacre même sa troisième page à la vague de samba qui a envahi les rues de Berlin dimanche après-midi. "Le Dieu du soccer doit être brésilien", philosophe Bild, qui conseille juste à Ronaldo de "changer de coiffeur".

"Il est arrivé à Kahn, peut-être le meilleur gardien de l'Histoire du soccer, un malheur, comme il en arrive à tous les gardiens de but", temporise aussi la Sueddeutsche Zeitung. "Malheureusement cette faute a été sévèrement punie", continue le journal bavarois.

"Le Brésil réduit les rêves allemands à néant", titre le Frankfurter Rundschau. "Lors de cette Coupe du monde, aucune autre équipe (que la Mannschaft) n'a réussi avec autant de perfection à reconnaître ses propres fautes, à les analyser concrètement et à en tirer les conclusions", analyse le quotidien de gauche.

"L'Allemagne vice-champion du monde", relativise le quotidien conservateur Die Welt qui ajoute: "Pourtant, le titre de champion nous aurait fait du bien comme jamais. Dans un contexte de chômage, de crachs boursiers (...) et de pannes de réformes, des buts auraient été comme des écus d'or".

"Mais ce n'est pas une honte de céder face aux Brésiliens, qui offrent le meilleur jeu du monde: la Mannschaft peut rentrer à la maison la tête haute", conclut Die Welt.