MONTREAL (AFP) - La presse canadienne se montre très sévère jeudi après les explications du capitaine de l'équipe de France de football Zinédine Zidane, auteur d'un coup de tête spectaculaire contre le défenseur italien Marco Materazzi lors de la finale du Mondial.

C'est un "non-scoop", selon le quotidien québécois La Presse qui s'étonne de "la frénésie quai-planétaire qui entoure" l'événement. "Que l'on mette fin à l'hypocrisie qui entoure cette histoire. Non, Zidane n'est pas un martyr. Non, Zidane n'est pas l'homme blessé jusque dans son âme. C'est un simple joueur qui réagit en crétin à une provocation crétine", ajoute le quotidien.

Le Journal de Montréal estime pour sa part que Zidane "aurait pu sortir encore grandi de cette dernière épreuve s'il n'avait pas cherché à se justifier avec des explications tarabiscotées".

Pour le quotidien anglophone Globe and Mail, le "pardon" que Zinédine Zidane a obtenu en France est à lier aux tensions raciales qu'a récemment connues l'Hexagone. La colère qu'ont brièvement ressentie les Français a vite été remplacée par la recherche d'excuses pour son "comportement indigne", note le journal, qui cite en particulier les paroles conciliantes, voire flatteuses, du président Jacques Chirac à l'égard du capitaine des Bleus.

"Il y a indubitablement de bonnes raisons politiques pour clamer de l'affection au fils de pauvres immigrés algériens, étant donné la récente histoire de tensions raciales et de violence" en France. Zidane est perçu "comme un exemple de ce que le travail assidu, les valeurs familiales et la simple décence peuvent réaliser", précise le journal.

Au Canada, l'affaire Zidane a été suivie avec intérêt et a fait la Une des journaux, dans un pays où le sport national, le hockey sur glace, donne régulièrement lieu à des incidents autrement plus violents.