Le Brésil exulte: bière, sueur et samba à Copacabana
Soccer dimanche, 30 juin 2002. 11:47 samedi, 14 déc. 2024. 15:43
RIO DE JANEIRO (AFP) - Le Brésil tout entier exultait dimanche après la victoire sur l'Allemagne (2-0) à Yokohoma et la conquête du "penta", le cinquième titre de champion du monde de soccer, dans un concert de pétards, feux d'artifices et hurlements: "Brasil campeo!" (Brésil champion!).
Sur la plage de Copacabana, les milliers de supporteurs massés devant un écran géant, soulagés, se sont laissés entraîner par les percussions d'une école et ont commencé à danser avec frénésie.
Les hommes, en sueur, une bière à la main, retiraient leur tee-shirt sous le soleil déjà chaud de dix heures du matin tandis que les filles se mettaient en bikini "pour être à l'aise pour fêter la victoire".
"Brasil (prononcer Brasiou) pentacampeo!", hurlaient-ils à tue-tête, affirmant qu'ils "croyaient depuis le début à la victoire".
Le second but de "Il Fenomeno" Ronaldo avait augmenté leur confiance pour conquérir le premier titre du XXIe siècle.
Dans le quartier populaire de Tijuca (zone nord), dans le rue Alzira Brandao, l'école de samba Salgueiro fait la fête.
"La fête ne fait que commencer", crient les supporteurs, en déclarant que "le soccer au Brésil fait oublier tous les problèmes".
Certains, plus timides, pleurent de joie dans un coin.
Atmosphère tendue
Le match avait commencé sur les déclarations optimistes de Galvao Bueno, le commentateur de TV Globo, en direct du Japon: "La fréquence du rythme cardiaque augmente", affirmait-il tandis que l'on entendait l'hymne allemand. Et d'ajouter: "On les respecte mais on va gagner!"
C'est alors l'hymne brésilien, plus entraînant, que les milliers de supporteurs chantent à gorge déployée, la plupart la main sur le coeur. La dernière phrase est hurlée: "Patrie aimée Brésil !"
Mais la première période se déroule dans une atmosphère tendue, dans l'impatience d'un but qui ne vient pas. Les supporteurs en vert et jaune se prennent la tête entre les mains, à chaque tentative ratée, notamment sur une occasion de Ronaldo: "Porra!" (M....) lâche l'un d'eux.
"Jambe de verre!", crie un autre, irrité quand un joueur allemand tombe à terre et se tient la jambe après un contact avec un Brésilien.
Une jeune fille allume une cigarette, une autre se ronge les ongles. D'autres agitent les mains en avant, un geste destiné à chasser les mauvais esprits ou fluides.
Un vendeur ambulant de rafraîchissements, sa caisse de polystyrène sur la tête, s'arrête de circuler dans la foule pour scruter l'écran: ""Toca, toca desgraçado !" (passe la balle malheureux !), lance-t-il, nerveux, à l'un des joueurs brésiliens comme s'il pouvait l'entendre.
"Força Ronaldo!", lance un autre à titre d'encouragement.
Le coup de sifflet de l'arbitre marquant la mi-temps relâche quelque peu la tension.
"Goooooooal !"
"Le soccer c'est la seule joie que nous ayons. Ici, c'est la guérilla urbaine déclarée mais le soccer réunit, les pauvres les riches, les pères de famille, les bandits et les hommes politiques. Ce pays a tout pour être un grand pays mais les gouvernants sont tous des voleurs, écrivez-ça !", déclare à l'AFP, José Amado, un avocat de 45 ans.
La deuxième période commence. Les expressions se crispent à nouveau à mesure que le temps passe et soudain, à la 67e minute: "Goooooooal!!!!!! de Ronaldo!", hurle Galvao Bueno du Japon tandis que les supporteurs font des bonds en l'air et que pétards et feux d'artifices explosent. La confiance s'installe désormais et, à la 79e, "Gooooooal!" de nouveau. Les Brésiliens croient désormais au "penta".
Au coup de sifflet final de l'arbitre c'est la joie sans retenue et la frénésie de la samba aux cris de "Brasil pentacampeo!". Les gens qui, pour la plupart, ont regardé le match chez eux descendent dans la rue.
Les rues désertes, sauf dans les endroits de concentration où étaient installés les écrans géants et dans quelques bars et restaurants, reprennent vie. Les autobus qui s'étaient garés sur le bas-côté en raison du manque absolu de passagers recommencent à circuler.
La fête du "penta" a commencé.
Sur la plage de Copacabana, les milliers de supporteurs massés devant un écran géant, soulagés, se sont laissés entraîner par les percussions d'une école et ont commencé à danser avec frénésie.
Les hommes, en sueur, une bière à la main, retiraient leur tee-shirt sous le soleil déjà chaud de dix heures du matin tandis que les filles se mettaient en bikini "pour être à l'aise pour fêter la victoire".
"Brasil (prononcer Brasiou) pentacampeo!", hurlaient-ils à tue-tête, affirmant qu'ils "croyaient depuis le début à la victoire".
Le second but de "Il Fenomeno" Ronaldo avait augmenté leur confiance pour conquérir le premier titre du XXIe siècle.
Dans le quartier populaire de Tijuca (zone nord), dans le rue Alzira Brandao, l'école de samba Salgueiro fait la fête.
"La fête ne fait que commencer", crient les supporteurs, en déclarant que "le soccer au Brésil fait oublier tous les problèmes".
Certains, plus timides, pleurent de joie dans un coin.
Atmosphère tendue
Le match avait commencé sur les déclarations optimistes de Galvao Bueno, le commentateur de TV Globo, en direct du Japon: "La fréquence du rythme cardiaque augmente", affirmait-il tandis que l'on entendait l'hymne allemand. Et d'ajouter: "On les respecte mais on va gagner!"
C'est alors l'hymne brésilien, plus entraînant, que les milliers de supporteurs chantent à gorge déployée, la plupart la main sur le coeur. La dernière phrase est hurlée: "Patrie aimée Brésil !"
Mais la première période se déroule dans une atmosphère tendue, dans l'impatience d'un but qui ne vient pas. Les supporteurs en vert et jaune se prennent la tête entre les mains, à chaque tentative ratée, notamment sur une occasion de Ronaldo: "Porra!" (M....) lâche l'un d'eux.
"Jambe de verre!", crie un autre, irrité quand un joueur allemand tombe à terre et se tient la jambe après un contact avec un Brésilien.
Une jeune fille allume une cigarette, une autre se ronge les ongles. D'autres agitent les mains en avant, un geste destiné à chasser les mauvais esprits ou fluides.
Un vendeur ambulant de rafraîchissements, sa caisse de polystyrène sur la tête, s'arrête de circuler dans la foule pour scruter l'écran: ""Toca, toca desgraçado !" (passe la balle malheureux !), lance-t-il, nerveux, à l'un des joueurs brésiliens comme s'il pouvait l'entendre.
"Força Ronaldo!", lance un autre à titre d'encouragement.
Le coup de sifflet de l'arbitre marquant la mi-temps relâche quelque peu la tension.
"Goooooooal !"
"Le soccer c'est la seule joie que nous ayons. Ici, c'est la guérilla urbaine déclarée mais le soccer réunit, les pauvres les riches, les pères de famille, les bandits et les hommes politiques. Ce pays a tout pour être un grand pays mais les gouvernants sont tous des voleurs, écrivez-ça !", déclare à l'AFP, José Amado, un avocat de 45 ans.
La deuxième période commence. Les expressions se crispent à nouveau à mesure que le temps passe et soudain, à la 67e minute: "Goooooooal!!!!!! de Ronaldo!", hurle Galvao Bueno du Japon tandis que les supporteurs font des bonds en l'air et que pétards et feux d'artifices explosent. La confiance s'installe désormais et, à la 79e, "Gooooooal!" de nouveau. Les Brésiliens croient désormais au "penta".
Au coup de sifflet final de l'arbitre c'est la joie sans retenue et la frénésie de la samba aux cris de "Brasil pentacampeo!". Les gens qui, pour la plupart, ont regardé le match chez eux descendent dans la rue.
Les rues désertes, sauf dans les endroits de concentration où étaient installés les écrans géants et dans quelques bars et restaurants, reprennent vie. Les autobus qui s'étaient garés sur le bas-côté en raison du manque absolu de passagers recommencent à circuler.
La fête du "penta" a commencé.