LISBONNE, (AFP) - Le président de la Ligue portugaise de soccer professionnel a menacé de suspendre le Championnat du Portugal et de stopper la construction des stades pour l'Euro-2004 si le procureur général ne dévoile pas quels clubs sont soupçonnés de détournement de fonds.

"J'ai reçu des coups de téléphone de plusieurs présidents de club qui disent qu'ils sont prêts à arrêter le Championnat et à stopper les travaux sur les stades pour l'Euro-2004, si le procureur ne révèle pas à quels cas isolés il fait allusion", a déclaré jeudi Valentim Loureiro au micro de la radio privée TSF.

Le président de la Ligue Valentim Loureiro estime en effet que des déclarations récentes du procureur général de la République José Souto Moura font peser des soupçons injustes sur tous les présidents de clubs.

La polémique a démarré après que le procureur eut indiqué jeudi que les enquêtes sur détournements de fonds par des clubs allaient bien au-delà des accusations contre le président du Vitoria Guimaraes (1re div.) Antonio Pimenta Machado, arrêté dimanche dernier.

"Il y a d'autres cas dans le football portugais, mais ce sont des cas isolés qui ne ternissent en aucun cas l'image du sport au Portugal, a déclaré le procureur. Le football n'est ni une maison en feu ni un marécage, mais il y a des flammèches qui doivent être éteintes."


"Tragique pour le pays"

"A la veille de l'Euro 2004, ce serait tragique pour le pays si le Championnat et les travaux sur les stades étaient arrêtés", a souligné M. Loureiro.

Le Portugal, qui accueillera du 12 juin au 4 juillet 2004 le Championnat d'Europe des nations, a entrepris de construire sept nouveaux stades et d'en rénover trois.

Le président de la Ligue a reçu vendredi le soutien du président du FC Porto, actuellement en tête du Championnat.

"Si tous les présidents se mettent d'accord, je pense que nous devrions rendre les clés des clubs au président (du Portugal Jorge Sampaio)", a déclaré Jorge Nuno Pinto da Costa à la TSF.

Le président du Vitoria Guimaraes, accusé d'avoir détourné 450.000 euros lors du transfert du défenseur Fernando Meira vers le Benfica Lisbonne (1re div.) en 2000, a été arrêté le 15 décembre par la police. Il a été libéré le lendemain en échange d'une caution record d'un million d'euros. M. Pimenta Machada a nié toute malversation.

Les milieux du football avaient déjà été secoués par un scandale touchant l'ancien président du Benfica Lisbonne, Joao Vale e Azevedo, condamné au mois d'avril à quatre ans et demi de prison ferme pour détournement de fonds publics.