La troisième journée de l'Euro débute dimanche et nous réserve encore bien des surprises en perspective…Une seule équipe est qualifiée, la République tchèque, alors que toutes les autres joueront leur sort dans les matchs qui viennent. De « grosses » équipes risquent d'être écartées alors que des plus modestes voient leur chance de poursuivre leur parcours.

Dans le groupe A, le Portugal risque de payer cher sa défaite de 2-1 devant la Grèce. Pour passer, il lui faut absolument battre l'Espagne, qui deuxième derrière cette même Grèce au classement, a aussi besoin d'un résultat pour assurer sa qualification. Ça va compliquer la tâche de l'équipe hôte qui jusqu'ici n'a pas montré grand-chose. Les changements apportés par Felipe Scolari lors du 2e match lui ont permis d'aller chercher la victoire contre la Russie, mais devant une formation réduite à 10 hommes et dépourvue d'arguments solides.

L'Espagne n'a pas particulièrement brillé contre la Grèce, mais présente un jeu beaucoup plus fluide et diversifié que les Portugais. Si le jeu de Morientes, Raul et Joaquin, entré à la mi-temps contre la Grèce, arrivent à s'accorder, l'Espagne devrait imposer une pression terrible à ses voisins de l'est. En défense, le verrou Albelda-Helguera a montré sa solidité et le milieu de terrain, moins bien occupé par Baraja et compagnie dans le 2e match, a quand même montré qu'il pouvait contrôler le jeu. Du côté Portugais, il faudra qu'enfin Luis Figo trouve un but à ses courses effrénées, que Pauleta soit alimenté en ballons, et que la défense soit très présente devant le but d'un Ricardo qui a parfois de la difficulté à gérer son espace. Ah Vitor, Vitor, où es-tu? La Grèce et l'Espagne devraient passer.

Dans le groupe B, ce sont des Bleus pâles qu'on a vu jusqu'à maintenant. Jusqu'à maintenant, ils ont joué de chance (on fait sa chance quand même) dans le match contre l'Angleterre, et aussi contre la Croatie où le but de Tudor contre son camp leur permet de s'en sortir avec une égalisation qui devrait bien les servir aujourd'hui. Mais la France jusqu'à maintenant joue en-dessous de son talent. Elle n'a rien de l'équipe qu'on nous promettait, de celle qui a survolé les éliminatoires et qui avait laissé l'adversaire sans but pendant près de 1200 minutes. Elle devra profiter de ce dernier match contre la Suisse pour ajuster son jeu et trouver enfin l'élan qui lui permettrait effectivement d'aller plus loin. L'Angleterre de son côté trouvera un adversaire sérieux avec la Croatie, mais l'attaque que certains estimaient anémique avant l'entame du tournoi, pourrait bien faire encore la différence aujourd'hui. Le milieu de terrain, la force des insulaires, a fait son travail jusqu'à maintenant et la défense qui a retrouvé sa solidité avec le retour de Terry devra bien tenir sa place devant un James pas toujours impeccable devant son filet. La Croatie a redonné un peu d'ardeur à ses carreaux dans le match contre la France, mais l'enjeu est trop fort aujourd'hui pour que l'Angleterre se laisse surprendre. La France et l'Angleterre poursuivront leur route.

Le groupe C présente une situation fort complexe. Tant le Danemark, la Suède et l'Italie peuvent prétendre à une place en quart-de-finale, devant une Bulgarie déjà éliminée. Pour que l'Italie passe, il lui faut absolument une victoire contre la Bulgarie qui n'a toujours pas marqué durant le tournoi et qui jouera aujourd'hui sans son étoile Stilian Petrov et son défenseur Kirilov. Les Italiens devraient gagner sans peine, mais encore faudra-t-il voir, le premier ennemi à battre est bien souvent eux-même…Et l'Italie se retrouve encore une fois dans la situation délicate où elle n'a pas complètement son sort entre ses mains. Le match Suède-Danemark est déterminant. Si l'Italie gagne et qu'il y a un résultat entre les deux équipes scandinaves, elle passe. Si Suède-Danemrak font match nul, on ira à la calculette… Il faudra alors qu'ils aient fait match nul 0-0 ou 1-1 et que l,Italien ait gagné par deux buts d'écart. Les Italiens, qui n'ont jusqu'à maintenant qu'un seul but dans le tournoi doivent donc marquer. Aller chercher des buts. Engranger des munitions et de la confiance. Profiter du combat entre deux équipes qui se connaissent trop et qui pourrait laisser des victimes sur le terrain. Mais l'Italie a toujours eu cette curieuse faculté de s'en sortir in extremis, de souffrir dans un premier tour pour se retrouver libérée par la suite. L'absence de Totti n'a pas trop pesé contre la Suède et l'Italie s'est retrouvée avec une attaque plus diversifiée et des joueurs mieux impliqués dans le jeu. La Suède, que j'avais choisi pour éventuellement causer la surprise du tournoi, devrait de son côté battre le Danemark qui joue un cran en-dessous de la troupe de Larsson et Ibrahimovic. La Suède et l'Italie vont passer.

Enfin le groupe D, ce fameux groupe de la mort où seule pour l'instant la République tchèque n'a pas gagné son billet pour l'au-delà. République tchèque-Allemagne sera déterminant…pour l'Allemagne et les Pays-Bas. La qualification de ces derniers passe inévitablement par une défaite de l'Allemagne. Ils pourraient même se contenter d'un match nul contre la Lettonie, à condition que l'Allemagne perde. Mais l'Allemagne perdra-t-elle? La République tchèque a seule le privilège de pouvoir faire reposer ses étoiles et d'aligner sur le terrain autre chose que son équipe type. De leur côté, les finalistes de la Coupe du Monde 2002 aborderont le terrain au pas de charge,menés par un Ridi Voller qui a ce qu'il faut pour aller chercher le meilleur de ses hommes. Les Tchèques pourraient bien se donner comme objectif d'être la seule équipe de cet Euro à remporter ses trois matchs, mais ce serait un mauvais calcul que d'y mettre trop d'effort. Ils seront présents sur le terrain face à l'Allemagne, mais leur engagement risque d'être un cran en-dessous de ce qu'ils ont montré dans ce match débridé contre des Pays-Bas à la défense poreuse et anémique. Les Pays-bas pourraient bien se mettre à plancher dès maintenant sur la Coupe du Monde 2006… République tchèque et Allemagne pour sortir du groupe.

Encore quatre jours de suspense, quatre jours où les matchs seront joués de façon simultanée pour éviter que les équipes se laissent influencer sur le terrain par le résultat de l'autre match. Encore quatre jours de pur bonheur, avant les affrontements directs des quarts-de-finale