MUNICH - Le FC Barcelone s'est qualifié pour les demi-finales de la Ligue des champions en se contentant d'un nul (1-1) mardi soir sur le terrain d'un Bayern Munich courageux mais limité et toujours hanté par l'affront du match aller (4-0).

Si dans leurs discours d'avant-match, les Catalans disaient se méfier d'une réaction d'orgueil des joueurs du Bayern, leurs craintes ont certes été justifiées, mais l'orgueil bavarois n'a pas pesé bien lourd face aux inspirations offensives espagnoles.

Il aurait fallu un exploit pour que le Bayern élimine la meilleure équipe d'Europe.

Jamais dans l'histoire de la Ligue des champions, un club battu de quatre buts à l'aller n'avait en effet réussi à renverser la vapeur au retour et obtenir sa qualification.

Le Bayern a échoué, mais peut se consoler en se disant qu'il a fait illusion pendant une heure.

Avec les retours de Philipp Lahm et de Lucio en défense, Jürgen Klinsmann, conspué à son entrée sur le terrain par les spectateurs de l'Allianz-Arena qui ont encore réclamé son départ, a pu aligner une équipe plus ambitieuse, même en l'absence de Miroslav Klose, convalescent, de Lukas Podolski, blessé, et de Bastian Schweinsteiger.

Emmenés par un Ribéry intenable, les Bavarois ont été les plus dangereux en première période grâce à une tête de Luca Toni (5), un tir de l'ancien Marseillais rasant la transversale catalane (13) et une reprise de Toni (45) frôlant le montant droit de Victor Valdes.

Abidal de retour

Privé de Thierry Henry, grippé, le FC Barcelone a laissé passé l'orage pendant quinze minutes avant de reprendre la direction des opérations.

Les joueurs de Josep Guardiola, qui, suspendu, a suivi la rencontre des tribunes, ont fait alors l'étalage de leur supériorité technique, tout en cédant à une certaine et légitime facilité.

Comme à l'aller, les Catalans, notamment Dani Alves et Lionel Messi, ont donné le tournis à la défense bavaroise, à l'image de cette louche de Messi sur un défenseur bavarois (24) et d'un raid de l'Argentin rattrapé in extremis par son compatriote Martin Demichelis (36).

Dès le début de la seconde période, le Bayern a pris l'avantage grâce à Ribéry servi par Ze Roberto (47), l'ancien Marseillais profitant d'une hésitation de Valdes.

Réveillé par le but bavarois, le Barça, où le Français Eric Abidal faisait son retour après deux mois d'absence sur blessure, a retrouvé son allant offensif et a égalisé par Seydou Keita (73) à la conclusion d'une superbe combinaison.

Le Barça poursuivra son épopée européenne face à Chelsea, tandis que le Bayern tentera de sauver sa saison avec un titre de champion.

Comme en 2002, 2005 et 2007, la campagne du Bayern en Ligue des champions s'arrête en quart de finale. Plus grave, l'exercice 2008-09 a cruellement ramené le géant bavarois à la réalité.

Malgré les 70 millions d'euros dépensés à l'été 2007 pour Ribéry, Toni et Klose, le club le plus titré du soccer allemand n'a pas comblé l'écart qui le sépare du gotha européen depuis son dernier sacre en 2001.