BARCELONE (AFP) - Le Brésilien Ronaldinho (Paris SG) a pris samedi la direction du FC Barcelone pour cinq ans, tournant finalement le dos à Manchester United et mettant ainsi fin à deux mois d'un feuilleton quasi-quotidien conclu sur un transfert d'environ 35 millions de dollars.

Ce montant, dont une partie (4 à 6 millions de dollars) est fonction des futurs résultats du club catalan, est comparable en valeur au prix payé par le Real Madrid pour l'autre transfert à sensation de la saison, celui de l'Anglais David Beckham, transfuge de Manchester United, négocié pour plus de 40 millions dollars.

Ronaldinho, 23 ans, était attendu samedi soir à Barcelone pour signer son contrat finalisé le matin même entre son frère et agent, Roberto Assis, et le vice-président sportif du Barça, Sandro Rosell.

Selon un dirigeant catalan, le joueur passera une visite médicale dimanche avant d'être officiellement présenté lundi.

Son salaire - dont le montant n'est pas révélé - comprendrait une part fixe et une variable en fonction des performances, selon des sources proches du club catalan.

Revanche

Manchester United, qui comptait compenser le départ de l'idole David Beckham par l'arrivée d'un des joueurs les plus prometteurs au monde, se retrouve donc tout marri après un camouflet qui ne manquera pas de déclencher la colère de son manageur Alex Ferguson. Il avait en effet fait de Ronaldinho sa priorité.

A l'inverse, le tout nouveau président du Barça Joan Laporta signe une revanche en engageant le champion du monde après s'être fait souffler Beckham par l'ennemi juré madrilène.

Dans ce dossier extrêmement compliqué, dans lequel le Real Madrid et à un degré moindre Chelsea (1re div. anglaise) ont également été impliqués, le FC Barcelone l'a finalement emporté en jouant franc jeu jusqu'au bout, contrairement au club anglais dont la versatilité a agacé les dirigeants parisiens.

Le Barça avait d'abord proposé 31 millions de dollars plus deux joueurs au Paris SG, mais les salaires du Français Philippe Christanval et de l'Argentin Juan Roman Riquelme, trop lourds pour le club français, ont contraint le président Francis Graille à repousser cette offre.

Les Catalans ont alors modifié leur proposition en retirant les joueurs de la transaction et en offrant à la place un bonus lié aux résultats du club catalan.

C'est cette proposition - qui atteindrait 35 millions dans le meilleur des cas - que le PSG a retenu, car, en face, Manchester United a soufflé le chaud et le froid en ne sachant pas confirmer par écrit ses offres verbales.

Balance

En outre, le PSG a peu goûté le fait que le club anglais le "snobe" quelque peu et que son directeur exécutif Peter Kenyon passe par l'intermédiaire du frère et agent du joueur Roberto Assis.

"Contrairement aux règles de la FIFA (Fédération internationale de football), Manchester n'a pas joué le jeu et a mené les négociations directement avec le joueur. Même s'il a obtenu l'accord du joueur, il n'a pas encore celui de son club," confiait jeudi Francis Graille, président du PSG.

Le lendemain, il rejetait la dernière offre écrite de Manchester United, inférieure à 35 millions.

Pendant ce temps, le président du Barça, qui avait pourtant fixé une date butoir à mercredi dernier, est resté en contact avec le président du PSG en lui demandant de ne rien signer avec Manchester. Le Barça a néanmoins joué avec le feu en fin de semaine en refusant de passer par Roberto Assis pour contacter Ronaldinho.

Mais, à partir du moment où l'accord du joueur était acquis, le refus de la dernière offre de Manchester United, qui avait dépensé 54 millions de dollars l'an dernier pour le défenseur Rio Ferdinand, a fait pencher la balance côté catalan.

Le club espagnol, qui a terminé 6e du dernier Championnat d'Espagne, est qualifié pour la Coupe de l'UEFA.