BRUXELLES (AFP) - L'ancien international Enzo Scifo, qui a mis un terme mardi à sa carrière de footballeur en raison d'une douleur persistante à la hanche, est considéré comme l'un des meilleurs joueurs belges de l'après-guerre.

Surnommé à ses débuts chez les jeunes de La Louvière "le petit Pelé du Tivoli", en référence au stade de son premier club, le meneur de jeu d'origine sicilienne appartient au cercle fermé des joueurs qui ont disputé quatre phases finales de Coupe du monde, avec une place de demi-finaliste en 1986 au Mexique.

Entré dès 1983, à 17 ans, dans l'équipe-type d'Anderlecht, Enzo Scifo y est repéré dès l'année suivante par les dirigeants de l'Inter Milan, à l'occasion d'une finale de Coupe de l'UEFA perdue aux tirs aux buts contre Tottenham.

Après trois titres de champion de Belgique obtenus avec le club bruxellois de 1985 à 1987, Scifo endosse à 21 ans la tunique bleue et noire, mais il ne réussit pas à s'imposer au pays de ses ancêtres, et pas plus lors de son deuxième passage, au Torino (1991-1993).

Entre-temps, le joueur belge a rejoint à Bordeaux son compatriote Raymond Goethals, mais ce seront Guy Roux et Auxerre qui relanceront Scifo en 1989. Au sommet de son art, il passe deux saisons en Bourgogne où il retrouve la joie de jouer.

Après Torino, il revient en France de 1993 à 1997 à Monaco, où il décroche un titre de Champion de France. De retour au bercail, il aide le club d'Anderlecht à remporter en 2000 son 25e titre de champion de Belgique.

En juin 1998, malgré ses rapports presque haineux avec le sélectionneur des Diables rouges Georges Leekens, il participe en France à sa quatrième Coupe du monde mais se retire après le décevant parcours de la Belgique, éliminée au premier tour (trois matches nuls).

En juillet dernier, Scifo a rejoint le Sporting de Charleroi dont il est devenu vice-président, actionnaire et joueur, avec l'ambition de mener sa région de naissance vers les sommets du football belge. Depuis une semaine, il en était également entraîneur.

Mais ses médecins lui ont déconseillé lundi de continuer à jouer avec l'arthrose dont il souffre à la hanche gauche.

"Un professeur s'est demandé comment j'avais pu jouer aussi longtemps avec une hanche dans un tel état. Le cartilage est à ce point attaqué que, selon lui, il faudra rapidement me mettre une prothèse", a expliqué mardi le "petit Pelé du Tivoli".