MUNICH (AFP) - Le président du club de football 1860 Munich (1re div. allemande), Karl-Heinz Wildmoser, en détention provisoire depuis mardi dans le cadre d'une affaire de corruption présumée, a renoncé à ses fonctions avec effet immédiat, a annoncé mercredi son avocat, Steffen Ufer.

"Il ne veut pas nuire à son oeuvre - le club 1860 Munich - pour le moment et va suspendre l'ensemble de ses fonctions", a déclaré l'avocat à Munich (sud de l'Allemagne).

De son côté, le parquet de cette ville a annoncé qu'il avait gelé l'ensemble des avoirs de Wildmoser père et fils.

Le président de 1860 Munich et son fils, dirigeant la SARL Allianz Arena, propriétaire du nouveau stade de Munich en construction, qui devrait accueillir le match d'ouverture du Mondial-2006 en Allemagne, ont été incarcérés mardi.

Ils sont soupçonnés d'avoir fourni des informations privilégiées à la filiale allemande de la société autrichienne de bâtiment Alpina Bau, qui a décroché le contrat pour 280 millions d'euros, et perçu en échange une commission de 1%, soit 2,8 millions.

Pour sa part, le président du Comité d'organisation de la Coupe du Monde 2006, Franz Beckenbauer, a affirmé mercredi que ce scandale de corruption n'aurait pas de conséquences sur les préparatifs.

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"Le construction du stade et la Coupe du monde ne sont en aucun cas touchés", a-t-il confié au quotidien populaire Bild.

"De notre point de vue, le match d'ouverture aura bien lieu le 9 juin 2006 à Munich", dans le nouveau stade, a renchéri le vice-président du Comité d'organisation, Wolfgang Niersbach.

Reste à savoir quel sera l'impact de ce scandale sur l'image du Mondial-2006, a toutefois relevé M. Niersbach: "On ne peut encore pas le dire."

De son côté, le ministre de l'Intérieur, Otto Schily, a déclaré que ces "soupçons de corruption choquants et particulièrement lourds devaient être élucidés de manière exhaustive et indépendamment des personnes".

Un copain de Karl-Heinz Wildmoser fils, qui aurait servi d'homme de paille, est lui aussi sous les verrous, tandis qu'un quatrième suspect, responsable d'une société immobilière de la famille Wildmoser, a été relâché après avoir fait des aveux complets.

Par ailleurs, les spéculations autour de la possible succession de M. Wildmoser à la tête de 1860 Munich ont déjà commencé. Parmi les noms avancés, figure notamment celui de Theo Waigel, l'ancien ministre des Finances et ex-président de l'Union chrétienne-sociale (CSU), parti politique bavarois allié à l'Union chrétienne-démocrate (CDU).