MONTRÉAL - L'embauche du Suisse Marco Schällibaum au poste d'entraîneur-chef par l'Impact marque un retour aux sources pour la formation montréalaise.

C'est que la direction de l'équipe s'était laissée influencer avant son entrée en MLS, a indiqué le président de l'équipe de la Major League Soccer, Joey Saputo. La plupart des intervenants avec qui elle discutait de l'arrivée en première division nord-américaine lui avaient laissé entendre que le style européen, préconisé par l'équipe depuis sa fondation, ne fonctionnerait pas dans le circuit Garber.

L'Impact a donc décidé d'écouter ses conseillers et de mettre de côté sa philosophie. Il s'est tourné vers un entraîneur américain (Jesse Marsch) et a acquis plusieurs joueurs issus des rangs universitaires américains ou ayant une grande expérience de la MLS.

« Nous, on a toujours dit qu'à Montréal, on ne peut pas jouer un style américain, a noté Saputo. Montréal est une ville au style européen. Nous sommes différents de Toronto et nos fans veulent voir un style européen. »

À mi-chemin de sa première saison en MLS, se rendant compte que cette approche ne plaisait ni à la direction ni aux partisans de l'équipe, Saputo et De Santis ont décidé de revenir aux sources.

« On s'est dit qu'avec des joueurs comme (Marco) Di Vaio et (Alessandro) Nesta, il fallait recommencer à valoriser ce style, a ajouté le président. Ça fait 18 ans que nous faisons du soccer de cette façon. L'an passé, on a changé ça, mais ce n'était pas nous. »

Marsch a payé de son poste à la fin de la dernière campagne, ce qui a mené au long processus d'embauche, « que je ne veux pas revivre bientôt », a admis Saputo.

Le Suisse de 50 ans, présenté mardi aux médias montréalais par Saputo et le directeur sportif Nick De Santis, jouit d'une belle expérience d'abord comme joueur, mais également comme entraîneur dans les plus hautes sphères du football suisse. Il boucle ainsi la boucle pour l'Impact, qui retrouve sa culture d'entreprise et remet sa philosophie européenne à l'avant-plan.

Schällibaum s'amène à Montréal avec un objectif très précis — participer aux séries —, mais il ne dispose pas de beaucoup de temps pour l'atteindre: la direction de l'équipe ne lui a consenti qu'un contrat d'une saison, assorti d'une année d'option, qui entrera automatiquement en vigueur si l'équipe se qualifie.

Le nouvel entraîneur ne s'en formalise toutefois pas.

« Il faut avoir des buts dans la vie, a-t-il philosophé. Avoir du succès avec l'équipe et participer aux séries, c'est un défi extraordinaire pour moi. Alors on va partir avec cette idée, entouré avec des gens aux qualités humaines, mais aussi de football, excellentes. Des passionnés. Avec ce type de personnes, tu peux accomplir beaucoup de choses. »

Tout de même, après cinq entraîneurs différents au cours des cinq dernières années, un peu de stabilité n'aurait pas été souhaitable?

« La durée du contrat ne veut rien dire pour moi, a indiqué Saputo. Dans toutes les autres entreprises que je dirige, mes employés n'ont pas de contrat. Ils demeurent en poste tant qu'ils accomplissent le boulot. C'est la même chose ici. J'espère que Marco sera avec nous très longtemps. Pendant cinq, dix ans. »

Schällibaum, qui a dirigé les clubs FC Bâle, BSC Young Boys, Servette FC, FC Sion, FC Schaffhausen et AC Bellinzona en Suisse, est un entraîneur qui préconise l'attaque.

« Je suis un entraîneur qui aime bien le jeu offensif, jouer pour la victoire, a-t-il expliqué. Je trouve que c'est plus facile de courir avec le ballon que sans. »

À Montréal, il sera secondé par Mauro Biello, qui a agi comme entraîneur intérimaire après le départ de Marsch, et le directeur de l'Académie de l'Impact, Philippe Eullaffroy. Youssef Daha s'occupera des gardiens et Paolo Pacione de la préparation physique.