SAO PAULO (AFP) - Le roi Pelé, triple champion du monde avec le Brésil, a dénoncé mardi la corruption financière régnant dans certaines équipes de soccer du pays, responsable, selon lui, de la baisse de résultats sur les terrains.

"Le soccer brésilien est dans cet état de faillite en raison du manque de professionnalisme et du manque d'honnêteté de ses dirigeants. Ces derniers volent les clubs, disparaissent avec l'argent et ne respectent pas la loi" Pelé, qui a pour but de faciliter le transfert des joueurs, a-t-il déclaré à des journalistes à Sao Paulo, selon l'agence de presse Estado.

Cette dénonciation de Pelé constitue une réaction aux récentes déclarations des dirigeants des équipes professionnelles brésiliennes, qui attribuent la précarité de la situation des équipes à la "Loi Pelé", adoptée en 1998 alors que l'ancien champion était ministre des Sports.

"Cette loi a détruit le soccer brésilien", avait alors affirmé le vice-président des club des Corinthians, Antonio Roque Citadini, commentant le transfert, il y un mois, du milieu de terrain brésilien Rogerio au Sporting du Portugal.

En réponse, "Pelé" a estimé pour sa part que les problèmes inhérents aux équipes brésiliennes existaient déjà avant la loi qui porte son nom.

Ce dernier a déclaré que les équipes telles que le Flamengo, les Corinthians et le Vasco ont été affectées par des cas de corruption.

"Où est passé l'argent destiné au Flamengo, aux Corinthians et à Vasco?", s'est-il demandé, estimant qu'au moins 500 millions de reales (plus de 172 millions de dollars) ont été injectés dans les grandes équipes brésiliennes de soccer depuis que les entreprises étrangères ont commencé à investir dans le soccer national.

En juin dernier, Pelé avait déjà déploré l'état actuel du soccer brésilien où tous les meilleurs joueurs évoluent à l'étranger.

"Ca fait de la peine de voir le soccer brésilien aujourd'hui. Tous les joueurs de la sélection, même les remplaçants, jouent à l'étranger. Et nos stades sont vides", avait alors déclaré Pelé dans une interview au quotidien O Estado, à la veille de la sortie du film "Pelé éternel" qui retrace sa carrière.