Le soccer anglais ne fait plus le poids
Soccer jeudi, 22 nov. 2007. 16:57 samedi, 14 déc. 2024. 12:01
LONDRES - L'Angleterre a le championnat le plus riche du monde, avec des matches diffusés à travers le monde et des hommes d'affaires originaires des Etats-Unis, de Russie et d'Asie à la tête de ses clubs.
Alors pourquoi l'Angleterre ne peut pas mettre sur le terrain 11 Anglais et réussir au niveau international?
Le sélectionneur Steve McClaren a payé le prix du dernier fiasco de la sélection en se faisant limoger jeudi au lendemain de la défaite 3-2 de ses joueurs à Wembley contre la Croatie (3-2), qui a privé l'Angleterre de phase finale de l'Euro 2008 l'an prochain.
Alors que les champions du monde italiens, les Allemands, les Espagnols, les Français, les Néerlandais et les Portugais seront présents en Suisse et en Autriche en juin prochain pour tenter d'arracher son titre à la Grèce, les vedettes anglaises comme David Beckham, Wayne Rooney et Michael Owen devront regarder les matches à la télévision.
La Fédération anglaise a donc beaucoup de temps pour trouver un sélectionneur qui pourra porter la nation censée avoir inventé le football à un niveau digne de sa réputation.
Un seul titre de champion du monde, conquis à domicile en 1966, n'est pas suffisant pour l'une des nations les plus prestigieuses de la planète football. Des sélectionneurs comme Bobby Robson, Kevin Keegan, Glenn Hoddle et Sven-Goran Eriksson n'ont même pas été capables de conduire leur équipe en finale d'un grand championnat.
Le parcours de McLaren a été encore pire: pour la première fois depuis la Coupe du monde 1994, l'Angleterre ne sera pas présente en phase finale d'un grand tournoi et elle ne participera pas à l'Euro pour la première fois depuis 1984.
Quelles sont les causes de ce marasme? Peut-être le fait que les joueurs étrangers sont désormais deux fois plus nombreux que les Anglais dans les équipes de départ de Premier League.
Arsenal aligne souvent une formation privée de joueurs anglais. Les Gunners ont terminé dans les quatre premiers du classement chaque saison depuis 10 ans et sont en tête du championnat cette saison.
Manchester United, vainqueur de neuf titres en Premier League au cours des 15 dernières saisons, fait parfois jouer cinq Anglais mais n'en aligne souvent que deux. Chelsea et Liverpool ont rarement plus de trois Anglais sur le terrain en début de match. Et ces quatre clubs sont les seuls à gagner régulièrement des titres ou à atteindre des finales.
Grâce aux revenus issus des mirobolants contrats de télévision, les clubs de Premier League peuvent payer des salaires énormes. Cela a contribué à attirer des grands noms en provenance du Brésil, d'Argentine, d'Espagne, du Portugal et de France.
Manchester United et Liverpool sont la propriété de riches investisseurs américains et Chelsea est détenu par un Russe. Arsenal est la cible d'un rachat possible par un Russe.
Les règles de l'Union européenne sont un autre facteur. L'UE considère les joueurs comme des employés ayant le droit de circuler librement d'un pays à l'autre sans avoir besoin de contrats. L'afflux de centaines de stars étrangères dans le football anglais amenuise les chances de briller des jeunes pousses anglaises.
La fédération anglaise ne semble pas avoir de solution.
"Tout le monde dit qu'il n'y a pas assez de qualité chez les joueurs anglais. Qu'il y en ait ou pas, ce n'est que de la conjecture, a déclaré jeudi le président de la Premier League, Dave Richards. La Premier League ne peut pas toujours endosser la responsabilité pour l'équipe nationale."
Un autre problème vient du fait qu'aucun des entraîneurs des clubs les plus titrés n'est anglais. Les managers anglais n'ont pas le sens tactique pour rivaliser avec le Français d'Arsenal Arsene Wenger, l'Ecossais de Manchester United Alex Ferguson, l'Espagnol de Liverpool Rafa Benitez, ou encore l'Israélien de Chelsea Avram Grant, qui a remplacé le Portugais Jose Mourinho. Il suffit de jeter un oeil au classement de la Premier League pour constater qu'un seul entraîneur dans le top-9 est anglais, et il s'agit du vétéran de Portsmouth Harry Redknapp.
L'Angleterre a bien sûr des joueurs talentueux, comme Beckham, Rooney et Owen, les défenseurs centraux John Terry et Rio Ferdinand ou encore les milieux de terrain prolifiques Steven Gerrard et Frank Lampard.
Mais l'Angleterre n'a pas de gardien de but fiable, comme l'a encore démontré Scott Carson, auteur d'une erreur monumentale sur l'un des buts croates mercredi soir.
Certains critiques estiment aussi que trop d'ego est concentré au sein de l'équipe nationale.
"Je regarde l'équipe anglaise et je ne vois pas une bande de gars heureux", a commenté Roy Keane, l'ancien capitaine de Manchester United et de l'équipe d'Irlande, désormais manager de Sunderland.
"Je ne pense pas que le football en sélection soit si important que ça pour beaucoup de ces joueurs aujourd'hui. Le football de club a définitivement pris le dessus particulièrement pour les meilleurs joueurs qui disputent la Ligue des champions. Les egos sont un problème, c'est certain, particulièrement avec les joueurs anglais."
Alors pourquoi l'Angleterre ne peut pas mettre sur le terrain 11 Anglais et réussir au niveau international?
Le sélectionneur Steve McClaren a payé le prix du dernier fiasco de la sélection en se faisant limoger jeudi au lendemain de la défaite 3-2 de ses joueurs à Wembley contre la Croatie (3-2), qui a privé l'Angleterre de phase finale de l'Euro 2008 l'an prochain.
Alors que les champions du monde italiens, les Allemands, les Espagnols, les Français, les Néerlandais et les Portugais seront présents en Suisse et en Autriche en juin prochain pour tenter d'arracher son titre à la Grèce, les vedettes anglaises comme David Beckham, Wayne Rooney et Michael Owen devront regarder les matches à la télévision.
La Fédération anglaise a donc beaucoup de temps pour trouver un sélectionneur qui pourra porter la nation censée avoir inventé le football à un niveau digne de sa réputation.
Un seul titre de champion du monde, conquis à domicile en 1966, n'est pas suffisant pour l'une des nations les plus prestigieuses de la planète football. Des sélectionneurs comme Bobby Robson, Kevin Keegan, Glenn Hoddle et Sven-Goran Eriksson n'ont même pas été capables de conduire leur équipe en finale d'un grand championnat.
Le parcours de McLaren a été encore pire: pour la première fois depuis la Coupe du monde 1994, l'Angleterre ne sera pas présente en phase finale d'un grand tournoi et elle ne participera pas à l'Euro pour la première fois depuis 1984.
Quelles sont les causes de ce marasme? Peut-être le fait que les joueurs étrangers sont désormais deux fois plus nombreux que les Anglais dans les équipes de départ de Premier League.
Arsenal aligne souvent une formation privée de joueurs anglais. Les Gunners ont terminé dans les quatre premiers du classement chaque saison depuis 10 ans et sont en tête du championnat cette saison.
Manchester United, vainqueur de neuf titres en Premier League au cours des 15 dernières saisons, fait parfois jouer cinq Anglais mais n'en aligne souvent que deux. Chelsea et Liverpool ont rarement plus de trois Anglais sur le terrain en début de match. Et ces quatre clubs sont les seuls à gagner régulièrement des titres ou à atteindre des finales.
Grâce aux revenus issus des mirobolants contrats de télévision, les clubs de Premier League peuvent payer des salaires énormes. Cela a contribué à attirer des grands noms en provenance du Brésil, d'Argentine, d'Espagne, du Portugal et de France.
Manchester United et Liverpool sont la propriété de riches investisseurs américains et Chelsea est détenu par un Russe. Arsenal est la cible d'un rachat possible par un Russe.
Les règles de l'Union européenne sont un autre facteur. L'UE considère les joueurs comme des employés ayant le droit de circuler librement d'un pays à l'autre sans avoir besoin de contrats. L'afflux de centaines de stars étrangères dans le football anglais amenuise les chances de briller des jeunes pousses anglaises.
La fédération anglaise ne semble pas avoir de solution.
"Tout le monde dit qu'il n'y a pas assez de qualité chez les joueurs anglais. Qu'il y en ait ou pas, ce n'est que de la conjecture, a déclaré jeudi le président de la Premier League, Dave Richards. La Premier League ne peut pas toujours endosser la responsabilité pour l'équipe nationale."
Un autre problème vient du fait qu'aucun des entraîneurs des clubs les plus titrés n'est anglais. Les managers anglais n'ont pas le sens tactique pour rivaliser avec le Français d'Arsenal Arsene Wenger, l'Ecossais de Manchester United Alex Ferguson, l'Espagnol de Liverpool Rafa Benitez, ou encore l'Israélien de Chelsea Avram Grant, qui a remplacé le Portugais Jose Mourinho. Il suffit de jeter un oeil au classement de la Premier League pour constater qu'un seul entraîneur dans le top-9 est anglais, et il s'agit du vétéran de Portsmouth Harry Redknapp.
L'Angleterre a bien sûr des joueurs talentueux, comme Beckham, Rooney et Owen, les défenseurs centraux John Terry et Rio Ferdinand ou encore les milieux de terrain prolifiques Steven Gerrard et Frank Lampard.
Mais l'Angleterre n'a pas de gardien de but fiable, comme l'a encore démontré Scott Carson, auteur d'une erreur monumentale sur l'un des buts croates mercredi soir.
Certains critiques estiment aussi que trop d'ego est concentré au sein de l'équipe nationale.
"Je regarde l'équipe anglaise et je ne vois pas une bande de gars heureux", a commenté Roy Keane, l'ancien capitaine de Manchester United et de l'équipe d'Irlande, désormais manager de Sunderland.
"Je ne pense pas que le football en sélection soit si important que ça pour beaucoup de ces joueurs aujourd'hui. Le football de club a définitivement pris le dessus particulièrement pour les meilleurs joueurs qui disputent la Ligue des champions. Les egos sont un problème, c'est certain, particulièrement avec les joueurs anglais."