PORT ELIZABETH - Arrivée au Mondial en favorite, l'Angleterre va devoir surmonter sa grande peur du vide mardi face à la Slovénie à Port Elizabeth (10h, heure du Québec) pour éviter une élimination précoce en phase de groupes, un désastre qu'elle n'a plus connu depuis 1958.

La situation est simple : les Anglais se qualifieront pour les 8e de finale en cas de succès. Tout autre résultat (sauf éventuellement un nul riche en buts) les éliminerait.

Mais qu'arrive-t-il à maître Capello et à sa bande? Intraitable en qualifications, l'Angleterre balbutie son football en Afrique du Sud, incapable de dominer les États-Unis (1-1) et affligeante contre l'Algérie (0-0).

"Ce n'est pas l'Angleterre que je connais. J'espère qu'on va arrêter de jouer avec la peur", stigmatise le sélectionneur italien. C'est également ce qu'espèrent ses supporteurs (25 000 attendus au Nelson Mandela Bay Stadium) et la presse du pays, qui s'est régalée ces derniers jours du début de révolte mené par John Terry contre les choix et les méthodes de Capello.

Mais l'Angleterre n'est pas la France et la situation s'est apaisée entre gentlemen, au moins publiquement.

Lundi, Capello a réaffirmé son autorité: "Nous sommes ici pour jouer la Coupe du monde, pas en vacances". Et mardi, John Terry, qui milite pour la titularisation de Joe Cole, son équipier à Chelsea, a présenté des excuses par voie de presse.

La présence ou non de Cole dans le onze de départ contre la Slovénie sera un signe sur la capacité de Capello à garder la main sur son groupe tout en prenant en compte les doléances de ses joueurs.

Tactiquement, l'inclusion de Cole aurait l'avantage de permettre un repositionnement de Steven Gerrard derrière Wayne Rooney, seul en pointe. Un dispositif qui pourrait redonner de l'allant offensif à une équipe atone, où l'attaquant de Manchester United semble complètement perdu.

Une chose est sûre, Capello fera au moins un changement. A côté de Terry, il va titulariser Matthew Upson, son 4e choix en défense centrale après Rio Ferdinand et Ledley King, blessés, et Jamie Carragher, suspendu.

Et la Slovénie dans tout ça?

Chanceuse contre l'Algérie (1-0 grâce à une erreur du gardien Chaouchi), chanceuse contre les États-Unis (2-2, 3e but américain injustement refusé), elle entend profiter jusqu'au bout de sa bonne étoile pour décrocher le premier 8e de finale de sa jeune histoire. Quitte à jouer le nul dès le coup d'envoi, puisque ce résultat lui suffirait pour passer.