(AP) - L'équipe de France de soccer, qui n'a pas encore compromis ses chances de qualification pour la Coupe du monde 2006 en Allemagne malgré son match nul décevant face à l'Eire samedi soir à Saint-Denis, affiche un optimisme bien peu de circonstance et réclame de la patience.

"Je suis satisfait, il y a beaucoup de mieux, c'est encourageant", a résumé dimanche l'attaquant Djibril Cissé, avec un optimisme en parfaite contradiction avec sa mine renfrognée. "On est en progrès. Nous aussi cela ne nous plaît pas de ne pas gagner, mais je suis confiant. Je sais que cela va venir."

Après trois matches des éliminatoires, la France présente un bilan plus qu'inquiétant. Avec un succès pénible (2-0) aux Iles Féroé mais deux résultats de parité à domicile contre Israël et donc l'Irlande, sur un score nul et vierge à chaque fois, elle ne compte que cinq points alors qu'il n'était pas utopique d'en espérer neuf.

Certes, les résultats de la soirée de samedi et les nuls de la Suisse en Israël (2-2) et des Féroé à Chypre (2-2) entretiennent le suspense dans le groupe 4, où quatre sélections (Suisse, Eire, France et Israël) totalisent le même nombre de points.

"On ne pense pas trop au problème de la qualification", a affirmé le défenseur Gaël Givet. "Tous les prétendants sont à égalité. Tout reste à faire."

Illusion comptable ou véritable espoir? La situation présente au moins l'avantage d'offrir aux Tricolores une bulle pour se réfugier. Mais celle-ci crèvera si les Bleus ne ramènent pas trois points de leur voyage à Chypre mercredi.

Thierry Henry sait déjà la France au pied du mur. "Mathématiquement, nous en sommes encore au même point. Il va falloir réaliser de gros matches à l'extérieur", a expliqué le Gunner.

Mais prendre ou reprendre des points en Suisse, en Israël ou à Dublin semble encore hypothétique au vu de la qualité de jeu affichée samedi soir au Stade de France.

Avec un milieu de terrain dégarni par les absences de Patrick Vieira (suspension) et Benoît Pedretti (blessure) où il est vite apparu que Rio Antonio Mavuba (20 ans) aurait du mal à faire oublier sa jeunesse et son inexpérience (2 sélections), les Tricolores ont été très bousculés durant les vingt premières minutes.

"On a été un peu frileux", a noté le sélectionneur Raymond Domenech. "On leur a laissé le ballon pour ne pas se faire surprendre. On a tassé deux lignes de défense et on a reculé."

Dans ces minutes et sur l'ensemble de la rencontre, le meilleur Français a encore été Fabien Barthez. Se rappelant ses années anglaises, l'ancien portier de Manchester United fut surtout impérial dans les airs, empêchant une domination irlandaise qui aurait pu être fatale.

Les Tricolores ont ensuite eu de bonnes séquences autour de la pause notamment sur l'action qui a abouti à la frappe de Robert Pires, très difficilement écartée par Shay Given (37e).

La tendance s'est inversée dans la dernière demi-heure après la sortie du revenant Olivier Dacourt, qui a pris un coup sur le genou et se trouvait en soins dimanche matin.

Au final, les Bleus ont tenu le choc et ont gardé leur cage inviolée pour la troisième fois en trois matches, ce qui est un signe positif. En revanche, ils n'ont pas encore marqué contre un rival direct et n'ont pas justifié qu'ils méritaient mieux que ce nul très défavorable à leur plan de marche vers l'Allemagne.

Selon le sélectionneur, rien n'est anormal, la reconstruction est en marche. Ce qui ne l'empêche pas d'anticiper de possibles retards dans la livraison du bâtiment.

"On ne sait pas quand sera la fin des travaux", a-t-il souligné. "L'équipe avance mais à quelle allure? Comment empiler les briques? Est-ce que le ciment va tenir? Avec l'humain, on ne peut pas programmer".