Les fausses notes de la Coupe du monde 2002
Soccer dimanche, 30 juin 2002. 08:35 samedi, 14 déc. 2024. 16:57
SEOUL (AFP) - Une accumulation de fautes d'arbitrage sous la loupe implacable de la télévision, une billetterie défaillante trahie par les vides s'affichant dans les tribunes ont été les principales fausses notes du premier Mondial de soccer organisé en Asie, par la Corée du Sud et le Japon.
Parfait sur le plan de la sécurité, domaine dans lequel les attentats du 11 septembre contre les Etats-Unis et le souvenir des actes de hooliganisme en France lors de l'édition 1998 avaient suscité les pires craintes, le tournoi a péché par une série d'erreurs humaines dramatisées par les enjeux financiers.
Dès les premiers matches, une volée de contestations. Slovènes et Turcs sont les premiers à monter au créneau pour des affaires de penalties avant que les Italiens, battus (2-1) par les Croates, ne s'émeuvent que deux buts, valables à leurs yeux, leur aient été refusés pour hors-jeu.
Première mesure de la Fédération internationale (FIFA): le 12 juin, elle revient précipitamment sur l'autorisation de diffuser sur les écrans géants des stades les images, ralentis compris, de la télévision, trop accablantes pour les arbitres. Trois jours plus tard, à l'issue du premier tour, le président Joseph Blatter, admet publiquement que l'arbitrage pose problème. Il n'a encore rien vu.
En huitièmes de finale, les Italiens crient encore, mais plus fort, au vol après leur élimination (1-2, but en or) par la Corée du Sud et, en quarts de finale, le 22 juin, éclate le gros scandale. La Corée, encore elle, profite de deux coups de sifflets inopportuns pour éliminer l'Espagne aux tirs au but (0-0 a.p., 5 t.a.b. à 3).
Télévision
Inquiet pour l'équité sportive, angoissé que des soupçons de corruption et de manipulation politique puissent déconsidérer - donc dévaluer - le Mondial, M. Blatter monte au feu.
Il promet des réformes et montre du doigt le manque d'expérience de certains arbitres, implicitement ceux originaires d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. Pour lui, il faudra désormais ne recourir qu'aux "meilleurs", indépendamment de leur nationalité, sans plus se soucier d'universalité. Voeu entendu avec zèle: dès les demi-finales, les arbitres européens monopolisent les matches. Exit le "Tiers-Monde" socceristique.
Déjà décapité par les contre-performances de la France, de l'Argentine et du Portugal, auxquelles s'ajoute l'élimination de l'Angleterre en quart, le Mondial 2002 a mal vécu d'être aussi dépossédé sur décisions malencontreuses de l'Italie et l'Espagne.
Seul le Brésil a sauvé l'honneur des favoris avec le secours de sa vieille complice, l'Allemagne. Et permis aux télévisions, qui avaient acquis à prix d'or les droits de retransmission, de préserver quelques parts d'audience que Turcs, Coréens ou Nord-Américains ne pouvaient, malgré leurs qualités, garantir.
Témoin à charge dans les affaires d'arbitrage, la télévision a également été dénonciatrice d'une autre crise, celle de la billetterie.
Sur l'écran, des pans entiers de gradins déserts. Surprise de la FIFA, réaction d'humeur des organisateurs coréens mais hauts cris au Japon où ces vides béants rendent furieux les dizaines de milliers de demandeurs de billets non satisfaits.
Grains de sable
Deux gros grains de sables ont grippé la mécanique avant que des palliatifs soient trouvés.
Plusieurs fédérations qui avaient acquis leur quota de billets ont omis de remettre à disposition leur lot d'invendus. Conséquence: des places payées mais inoccupées en tribune. Second contretemps, un retard dans l'impression des billets. Les organisateurs devaient fournir au plus tôt les spécifications indispensables: identification de la tribune, de la travée et numéro du siège. Les matches se jouant dans vingt stades, neufs pour la plupart, la transmission de ces informations a pris beaucoup plus de temps que prévu. Conséquence: des sièges réservés et payés mais inoccupés car les billets n'avaient pu être délivrés à temps.
A côté de ces deux affaires qui ont menacé la crédibilité sportive et le succès populaire du Mondial, les autres fausses notes n'ont été qu'anecdotes ou incidents.
Un joueur sénégalais s'amusant à voler un collier presque de pacotille dans une bijouterie. Un président de club italien outré qu'un de ses joueurs, international coréen, ait osé marqué un but fatal contre l'Italie. La télévision de Corée du Nord se plaisant à montrer des morceaux choisis du Mondial en se moquant bien de ne pas en avoir payé les droits. Et l'animatrice d'une grande radio de Séoul s'empressant d'annoncer en scoop que la Corée était en finale suite à la disqualification de l'Allemagne.
Parfait sur le plan de la sécurité, domaine dans lequel les attentats du 11 septembre contre les Etats-Unis et le souvenir des actes de hooliganisme en France lors de l'édition 1998 avaient suscité les pires craintes, le tournoi a péché par une série d'erreurs humaines dramatisées par les enjeux financiers.
Dès les premiers matches, une volée de contestations. Slovènes et Turcs sont les premiers à monter au créneau pour des affaires de penalties avant que les Italiens, battus (2-1) par les Croates, ne s'émeuvent que deux buts, valables à leurs yeux, leur aient été refusés pour hors-jeu.
Première mesure de la Fédération internationale (FIFA): le 12 juin, elle revient précipitamment sur l'autorisation de diffuser sur les écrans géants des stades les images, ralentis compris, de la télévision, trop accablantes pour les arbitres. Trois jours plus tard, à l'issue du premier tour, le président Joseph Blatter, admet publiquement que l'arbitrage pose problème. Il n'a encore rien vu.
En huitièmes de finale, les Italiens crient encore, mais plus fort, au vol après leur élimination (1-2, but en or) par la Corée du Sud et, en quarts de finale, le 22 juin, éclate le gros scandale. La Corée, encore elle, profite de deux coups de sifflets inopportuns pour éliminer l'Espagne aux tirs au but (0-0 a.p., 5 t.a.b. à 3).
Télévision
Inquiet pour l'équité sportive, angoissé que des soupçons de corruption et de manipulation politique puissent déconsidérer - donc dévaluer - le Mondial, M. Blatter monte au feu.
Il promet des réformes et montre du doigt le manque d'expérience de certains arbitres, implicitement ceux originaires d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. Pour lui, il faudra désormais ne recourir qu'aux "meilleurs", indépendamment de leur nationalité, sans plus se soucier d'universalité. Voeu entendu avec zèle: dès les demi-finales, les arbitres européens monopolisent les matches. Exit le "Tiers-Monde" socceristique.
Déjà décapité par les contre-performances de la France, de l'Argentine et du Portugal, auxquelles s'ajoute l'élimination de l'Angleterre en quart, le Mondial 2002 a mal vécu d'être aussi dépossédé sur décisions malencontreuses de l'Italie et l'Espagne.
Seul le Brésil a sauvé l'honneur des favoris avec le secours de sa vieille complice, l'Allemagne. Et permis aux télévisions, qui avaient acquis à prix d'or les droits de retransmission, de préserver quelques parts d'audience que Turcs, Coréens ou Nord-Américains ne pouvaient, malgré leurs qualités, garantir.
Témoin à charge dans les affaires d'arbitrage, la télévision a également été dénonciatrice d'une autre crise, celle de la billetterie.
Sur l'écran, des pans entiers de gradins déserts. Surprise de la FIFA, réaction d'humeur des organisateurs coréens mais hauts cris au Japon où ces vides béants rendent furieux les dizaines de milliers de demandeurs de billets non satisfaits.
Grains de sable
Deux gros grains de sables ont grippé la mécanique avant que des palliatifs soient trouvés.
Plusieurs fédérations qui avaient acquis leur quota de billets ont omis de remettre à disposition leur lot d'invendus. Conséquence: des places payées mais inoccupées en tribune. Second contretemps, un retard dans l'impression des billets. Les organisateurs devaient fournir au plus tôt les spécifications indispensables: identification de la tribune, de la travée et numéro du siège. Les matches se jouant dans vingt stades, neufs pour la plupart, la transmission de ces informations a pris beaucoup plus de temps que prévu. Conséquence: des sièges réservés et payés mais inoccupés car les billets n'avaient pu être délivrés à temps.
A côté de ces deux affaires qui ont menacé la crédibilité sportive et le succès populaire du Mondial, les autres fausses notes n'ont été qu'anecdotes ou incidents.
Un joueur sénégalais s'amusant à voler un collier presque de pacotille dans une bijouterie. Un président de club italien outré qu'un de ses joueurs, international coréen, ait osé marqué un but fatal contre l'Italie. La télévision de Corée du Nord se plaisant à montrer des morceaux choisis du Mondial en se moquant bien de ne pas en avoir payé les droits. Et l'animatrice d'une grande radio de Séoul s'empressant d'annoncer en scoop que la Corée était en finale suite à la disqualification de l'Allemagne.