PARIS (AFP) - Les incidents qui ont conduit à l'arrêt du quart de finale retour de la Ligue des champions entre l'Inter Milan et le Milan AC ont complètement éclipsé la grande qualité du soccer produit lors de la soirée ainsi que les qualifications pour les demi-finales du Milan AC (qui menait 1-0) et de Chelsea défait 3-2 par le Bayern à Munich.

"Honte sans fin", titrait mercredi le quotidien italien La Gazzetta dello sport. "Sauvages" s'insurgeait en une le journal espagnol Marca. "Les fans de l'Inter gâchent les quarts" et "San Siro brûle" estiment sur leurs premières pages respectives les généralistes belges Het Nieuwsblad et Het Laatste Nieuws.

La presse européenne dans son ensemble a été choquée par les incidents et au lieu d'épiloguer sur la belle frappe de Andrei Schevchenko (30e), l'orgueil du Bayern Munich qui a lutté avec l'energie du désespoir remontant deux fois au score pour l'emporter ou encore la rechute de l'attaquant brésilien Adriano, les observateurs se retrouvent à évoquer la brûlure de Dida et les divers objets retrouvés sur la pelouse de San Siro (fumigènes mais aussi bouteilles, clés de porte, pièces de monnaie...)

L'écrasante supériorité du Milan AC, vainqueur 2-0 à l'aller et qui menait 1-0 lors du retour a été oubliée. Le suspense en Allemagne où Chelsea pourtant nanti d'une belle avance après les matchs aller (4-2) a souffert a été relégué à un second plan.

"Je suis triste qu'une partie de ce niveau se termine comme ça. Jusqu'à l'interruption, le match avait très correct, les supporteurs aussi", a commenté Carlo Ancelotti, l'entraîneur du Milan AC, alors que son homologue de l'Inter Roberto Mancini s'est lui excusé auprès de Dida, brûlé à l'épaule droite: "Je suis désolé pour Dida, qui est un grand gardien de but."

Quelles sanctions pour l'Inter?

Les affiches de ces quarts de finale étaient belles mais la violence a une nouvelle fois gâché la fête. La réunion de vendredi de la commission de discipline de l'UEFA va examiner le dossier. Il est probable que l'Inter écope de lourdes sanctions qui pourraient aller d'amendes et suspensions de terrain voire jusqu'à l'interdiction de compétition européenne. Plus généralement et même si ce n'est pas à l'ordre du jour officiel, l'UEFA devrait également s'interroger sur les problèmes récurrents de violence dans le soccer italien, en compétition européenne comme en championnat.

Vingt ans après le drame du Heysel (39 morts pour la plupart italiens) qui avait conduit à l'interdiction des clubs anglais, c'est au tour du football italien d'être atteint par la gangrène de supporteurs ultras. Mercredi soir, la Juventus accueillait justement Liverpool et l'Italie croisait les doigts pour que ses retrouvailles se déroulent comme la semaine dernière en Angleterre avec émotion mais dans une ambiance apaisée. Pour qu'on puisse parler de soccer...