KIEV - Entre l'orage biblique de Donetsk, la chanson de geste des joueurs français et Balotelli superstar, l'Euro 2012 a été riche en images fortes et s'est conclu dimanche sur un dernier moment marquant: le sourire de Casillas à Michel Platini au moment de soulever la Coupe « una otra vez » (encore une fois).

Le show Balotelli

L'attaquant italien a crevé l'écran. De son Euro, on retiendra trois images. D'abord, sa colère bâillonnée par son coéquipier Leonardo Bonucci après son joli but contre l'Eire, son premier du tournoi. Jusque-là contesté, l'attaquant de Manchester City, semble prêt à laisser exploser sa rage quand le défenseur de la Juventus lui pose fermement la main sur la bouche. « Je me suis occupé de lui au moment où il fêtait son but contre l'Irlande et il m'a remercié pour ça », a ensuite raconté Bonucci.

Deuxième épisode, « Balo » buteur. Sa frappe monstrueuse vient de laisser Manuel Neuer et l'Allemagne à genoux. Il part en courant vers la droite, se retourne brusquement, enlève son maillot et se fige, muscles contractés et visage fermé. C'est l'incroyable Hulk.

Troisième et dernier acte, la photo qui a fait le tour des médias italiens et même européens : Balotelli dans les bras de sa mère adoptive après la demi-finale contre l'Allemagne. « Mon meilleur moment ç'a été quand j'ai embrassé ma mère après le match », raconte l'enfant terrible redevenu bon fils.

Quand les Bleus parlent, ou pas, avec les mains

C'est Samir Nasri qui a lancé les jeux de mains de l'équipe de France. Buteur contre l'Angleterre (1-1), le no 10 des Bleus exulte avant de placer son doigt sur la bouche en regardant, l'air très remonté, en direction de la tribune de presse. Après avoir été félicité par ses coéquipiers, le joueur de Manchester City en remet une couche, doigt sur la bouche, encore, et sur ses lèvres un très clair « ferme ta gueule ».

Le quart de finale perdu contre l'Espagne a été l'occasion de nouvelles manifestations gestuelles de la colère des Bleus. Jérémy Ménez a invité de la main son gardien et capitaine Hugo Lloris à arrêter de le critiquer et Yann M'Vila a quitté la pelouse sans serrer la main de son sélectionneur Laurent Blanc, ni de son remplaçant Olivier Giroud.

Les chants, l'orage et la détresse de Ronaldo

Ils ont tellement marqué cet Euro, qu'ils vont recevoir un prix. Inoubliables, les supporteurs irlandais ont fait encore mieux que leurs homologues suédois, beaux deuxièmes du très officieux classement des supporteurs. Après leur troisième défaite en poule, un cinglant 4-0 contre l'Espagne à Gdansk, les fans verts sont restés dans les tribunes et ont chanté, plusieurs minutes, pour remercier leur équipe. L'image a marqué et ils recevront la visite de Michel Platini qui viendra leur remettre un trophée spécial au nom de l'UEFA.

L'orage qui s'est abattu sur Donetsk le soir du duel Ukraine-France a offert quelques-unes des plus incroyables images de cet Euro. Le tonnerre a interrompu la Marseillaise, les éclairs ont brouillé les écrans géants et des trombes d'eau se sont abattues sur la pelouse et les tribunes. Une heure après ce déluge, le match reprenait. Incroyable.

Ils auront aussi laissé une belle empreinte sur ce tournoi. Andreï Shevchenko, idole de l'Ukraine, a inscrit un magnifique doublé pour le premier match de son équipe, à Kiev face à la Suède. L'immense joie que l'on a pu lire sur le visage de ce buteur qui a tant marqué a montré que cet Euro était spécial pour lui. Quant à Cristiano Ronaldo, on se souviendra de son visage interdit, sa stupeur presque, à la fin de la séance de tirs aux but perdue face à l'Espagne. Il n'a même pas eu l'occasion de frapper le sien.