Les Pays-Bas en patron
Soccer lundi, 9 juin 2008. 18:14 samedi, 14 déc. 2024. 12:32
C'est un sacré coup de tonnerre qui résonne sur l'Euro en ce lundi. L'ouverture du groupe C, si attendu, nous promettait quelque chose de spécial. Mais pas à ce point là!
En l'emportant nettement sur l'Italie (3-0), les Pays-Bas se sont d'un coup rappelés à notre bon souvenir - et même s'il ne s'agit que d'une première sortie (à confirmer dans quatre jours contre la France), les Oranje se posent par la force des choses comme un prétendant tout à fait crédible à la victoire finale.
Le retour du collectif
Depuis le début de la compétition, aucune équipe n'aura montré une telle détermination à aller aussi généreusement vers l'avant. Chaque duel gagné, chaque récupération du ballon se fait avec l'objectif de faire avancer l'équipe dans le sens du but. Ce qui lui permet à la fois de se déployer rapidement, de trouver rapidement des solutions et de faire aboutir toutes ses actions.
On a longtemps critiqué Van Basten pour sa volonté affichée de passer outre le sacro-saint 4-3-3 prôné par Johann Cruijff, et de mettre en place une organisation basée sur les joueurs, leur talent, leur complémentarité, plutôt que sur le système. Aujourd'hui, le succès néerlandais est bien celui d'un football qui vit à l'heure de son temps, avec deux récupérateurs et trois accélérateurs de jeu (pour une seule pointe). Le succès d'une équipe qui a misé sur son sens collectif.
La paire De Jong - Engelaar a longtemps (jusqu'au milieu de la deuxième période) pris la mesure du milieu italien, avalant toutes les montées de Pirlo, coupant régulièrement les transmissions entre Camoranesi et ses partenaires axiaux. En soutien de ces deux-là, Sneijder et Kuyt ont régulièrement coupé les solutions de relance sur les cotés (Panucci et Zambrotta), tandis que Van der Vaart, dans un rôle «médian» (à mi-chemin de Van Nistelrooy) harcelait régulièment le porteur du ballon.
Les « vieux » brillent
Un travail de sape, parfaitement complété par les latéraux, Boulahrouz et Van Bronckhorst, selon que l'action se développait sur une aile ou une autre. Avec un peu plus de liberté offensive, « Gio » aura même été le grand bonhomme de cette rencontre. À l'origine et à la conclusion des trois buts néerlandais (la frappe sur le premier, le contre sur le deuxième, le contre et le but sur le troisième). Une liberté qui lui est donnée par l'intensité du travail de ses partenaires.
Et comme derrière Ooijer et Mathijsen ont assuré avec sobriété devant Toni et Di Natale, que Van der Sar a effectué les trois gros arrêts nécessaires au cœur de la révolte italienne, rien ne semblait vraiment pouvoir déstabiliser cette équipe.
L'Italie sans idées
L'Italie a, de son coté, déçu. Longtemps incapable de sortir des ballons « propres » d'attaque, le milieu « naturel » Pirlo - Gattuso - Ambrosini a paru trop souvent en retard, emprunté, à court de solutions. À droite, Camoranesi et Panucci ont tenté - mais se sont peu souvent trouvés, et ont eu toutes les peines du monde à s'intégrer au jeu de leurs partenaires. À gauche, Zambrotta et Di Natale n'ont que très rarement peu combiner, trop souvent abandonnés par Ambrosini.
Quand à la défense centrale Elle était sous les projecteurs après le forfait de Cannavaro, elle va le rester après une prestation catastrophique. Barzagli et Materazzi n'ont jamais été dans le même tempo, leur positionnement est resté approximatif et nettement défaillant sur le travail constant dans la profondeur effectué au bénéfice de Van Nistelrooy (même s'il est tout de même hors-jeu sur le premier but). C'est sur la «reconstruction» d'un axe central (et de tout ce qui suit au milieu) que l'Italie jouera la suite de son tournoi.
Et les Bleus empêtrés
Un mot rapide sur le premier match de ce Groupe C. Ce Roumanie - France a bel et bien suivi le scénario écrit par Victor Piturca: à sa voir une équipe roumaine n'hésitant pas à faire reculer sept à huit joueurs de champ derrière le ballon, à dresser deux rideaux à partir des 30-35 mètres et réduire systématiquement tous les espaces de jeu des Français. Lesquels s'y sont franchement empêtrés durant la première mi-temps, incapables de trouver les changements de rythmes susceptibles d'ouvrir les espaces (aucune participation des latéraux aux mouvements offensifs, peu de prises de risques individuels sur des dribbles).
S'ils trouvèrent quelques éléments de réponse en deuxième mi-temps (Malouda plus présent, Toulalan plus proche de ses joueurs offensifs, Ribéry totalement libre de ses mouvements), les Français auront encore peiné à mettre ces éléments bout à bout pour arriver à terminer une action, une occasion. Dans quatre jours, avec les Pays-Bas, ils auront affaire à un adversaire plus ambitieux dans le jeu - ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose - mais possédant aussi un éventail offensif plus large. Il n'y aura plus de place pour de l'à-peu-près.
En l'emportant nettement sur l'Italie (3-0), les Pays-Bas se sont d'un coup rappelés à notre bon souvenir - et même s'il ne s'agit que d'une première sortie (à confirmer dans quatre jours contre la France), les Oranje se posent par la force des choses comme un prétendant tout à fait crédible à la victoire finale.
Le retour du collectif
Depuis le début de la compétition, aucune équipe n'aura montré une telle détermination à aller aussi généreusement vers l'avant. Chaque duel gagné, chaque récupération du ballon se fait avec l'objectif de faire avancer l'équipe dans le sens du but. Ce qui lui permet à la fois de se déployer rapidement, de trouver rapidement des solutions et de faire aboutir toutes ses actions.
On a longtemps critiqué Van Basten pour sa volonté affichée de passer outre le sacro-saint 4-3-3 prôné par Johann Cruijff, et de mettre en place une organisation basée sur les joueurs, leur talent, leur complémentarité, plutôt que sur le système. Aujourd'hui, le succès néerlandais est bien celui d'un football qui vit à l'heure de son temps, avec deux récupérateurs et trois accélérateurs de jeu (pour une seule pointe). Le succès d'une équipe qui a misé sur son sens collectif.
La paire De Jong - Engelaar a longtemps (jusqu'au milieu de la deuxième période) pris la mesure du milieu italien, avalant toutes les montées de Pirlo, coupant régulièrement les transmissions entre Camoranesi et ses partenaires axiaux. En soutien de ces deux-là, Sneijder et Kuyt ont régulièrement coupé les solutions de relance sur les cotés (Panucci et Zambrotta), tandis que Van der Vaart, dans un rôle «médian» (à mi-chemin de Van Nistelrooy) harcelait régulièment le porteur du ballon.
Les « vieux » brillent
Un travail de sape, parfaitement complété par les latéraux, Boulahrouz et Van Bronckhorst, selon que l'action se développait sur une aile ou une autre. Avec un peu plus de liberté offensive, « Gio » aura même été le grand bonhomme de cette rencontre. À l'origine et à la conclusion des trois buts néerlandais (la frappe sur le premier, le contre sur le deuxième, le contre et le but sur le troisième). Une liberté qui lui est donnée par l'intensité du travail de ses partenaires.
Et comme derrière Ooijer et Mathijsen ont assuré avec sobriété devant Toni et Di Natale, que Van der Sar a effectué les trois gros arrêts nécessaires au cœur de la révolte italienne, rien ne semblait vraiment pouvoir déstabiliser cette équipe.
L'Italie sans idées
L'Italie a, de son coté, déçu. Longtemps incapable de sortir des ballons « propres » d'attaque, le milieu « naturel » Pirlo - Gattuso - Ambrosini a paru trop souvent en retard, emprunté, à court de solutions. À droite, Camoranesi et Panucci ont tenté - mais se sont peu souvent trouvés, et ont eu toutes les peines du monde à s'intégrer au jeu de leurs partenaires. À gauche, Zambrotta et Di Natale n'ont que très rarement peu combiner, trop souvent abandonnés par Ambrosini.
Quand à la défense centrale Elle était sous les projecteurs après le forfait de Cannavaro, elle va le rester après une prestation catastrophique. Barzagli et Materazzi n'ont jamais été dans le même tempo, leur positionnement est resté approximatif et nettement défaillant sur le travail constant dans la profondeur effectué au bénéfice de Van Nistelrooy (même s'il est tout de même hors-jeu sur le premier but). C'est sur la «reconstruction» d'un axe central (et de tout ce qui suit au milieu) que l'Italie jouera la suite de son tournoi.
Et les Bleus empêtrés
Un mot rapide sur le premier match de ce Groupe C. Ce Roumanie - France a bel et bien suivi le scénario écrit par Victor Piturca: à sa voir une équipe roumaine n'hésitant pas à faire reculer sept à huit joueurs de champ derrière le ballon, à dresser deux rideaux à partir des 30-35 mètres et réduire systématiquement tous les espaces de jeu des Français. Lesquels s'y sont franchement empêtrés durant la première mi-temps, incapables de trouver les changements de rythmes susceptibles d'ouvrir les espaces (aucune participation des latéraux aux mouvements offensifs, peu de prises de risques individuels sur des dribbles).
S'ils trouvèrent quelques éléments de réponse en deuxième mi-temps (Malouda plus présent, Toulalan plus proche de ses joueurs offensifs, Ribéry totalement libre de ses mouvements), les Français auront encore peiné à mettre ces éléments bout à bout pour arriver à terminer une action, une occasion. Dans quatre jours, avec les Pays-Bas, ils auront affaire à un adversaire plus ambitieux dans le jeu - ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose - mais possédant aussi un éventail offensif plus large. Il n'y aura plus de place pour de l'à-peu-près.