La Lazio accable le Bayern Munich
Le Bayern Munich est au bord de la dépression: quatre jours après sa déroute à Leverkusen (3-0), le champion d'Allemagne s'est incliné face à la Lazio (1-0) en 8e de finale aller de la Ligue des champions, mercredi à Rome.
Rélégué à cinq points du Bayer Leverkusen en Bundesliga, éliminé de la Coupe d'Allemagne, le Bayern n'a peut-être déjà plus que la Ligue des champions pour sauver sa saison et la tête de son entraîneur, Thomas Tuchel.
Et à mi-parcours de sa confrontation avec la Lazio, le géant bavarois, réduit à dix après l'exclusion de Dayot Upamecano à la 67e minute, n'a pas rassuré ses supporters, loin de là.
« On aurait dû prendre l'avantage en première période, on s'est créé deux-trois occasions nettes, il y avait de notre part une réaction (après la défaite contre Leverkusen), mais après la pause, on a à nouveau perdu notre assuranc, », a résumé l'international allemand Thomas Müller.
Trois ans après leur seule confrontation à ce même stade de la compétition-reine du football européen, le Bayern ne gardera pas un bon souvenir de son escapade romaine.
En mars 2021, les Bavarois étaient repartis de Rome avec leur billet pour les quarts de finale quasiment en poche grâce à leur démonstration 4-1 au Stade olympique.
Il leur faudra renverser une Lazio, certes limitée mais accrocheuse, devant leur public le 5 mars pour décrocher le précieux sésame et éviter de sombrer dans une de ces crises graves qui émaillent sa longue histoire.
Avec le retour de Müller parmi les titulaires et l'omniprésent Leroy Sané sur le flanc droit, Tuchel croyait avoir trouvé la solution.
Penalty d'Immobile
Mais si son équipe a monopolisé le ballon, elle n'a pas toujours su quoi en faire, à l'image de cette "passe à dix", à la 21e minute, lancée par Upamecano et stoppée sans mal par Luis Alberto.
Il a fallu attendre la 31e minute pour que les Bavarois se créent leur première occasion.
Sur un coup franc à l'entrée de la surface, Harry Kane a fait mine de frapper et Sané a raté de peu le cadre pour le plus grand soulagement d'Ivan Provedel, battu.
A la 40e minute, c'est une combinaison entre Müller et Kane qui a démarqué Jamal Musiala, mais le jeune international allemand a trop enlevé sa frappe.
La Lazio, discrète jusque là à part un tir de loin de Luis Alberto bien au-dessus de la transversale allemande (21e), a débuté la seconde période pied au plancher grâce à Gustav Isaksen.
L'attaquant danois s'est engouffré entre deux défenseurs bavarois et s'est présenté seul devant Manuel Neuer, mais il a tardé à tirer et permis au capitaine bavarois de remporter leur duel.
Les vice-champions d'Italie, plus incisifs, ont commencé à trouver des espaces dans une arrière-garde bavaroise de plus en plus fébrile.
Sur un raid de Felipe Anderson, Ciro Immobile a résisté à quatre défenseurs dans la surface et a trouvé Isaksen, fauché par Upamecano.
Exclusion et penalty, a aussitôt jugé l'arbitre français de la rencontre, François Letexier.
Quatre jours après avoir inscrit son 200e but en Serie A, Immobile a pris à contrepied Neuer (69e) et envoyé les 60.000 spectateurs du Stadio olimpico au paradis.
Ils auraient pu repartir chez eux avec un avantage plus net et croire encore plus à une deuxième participation aux quarts de finale de la C1, après 2000, si Pedro dans le temps additionnel (90+2), démarqué dans la surface, n'avait pas tiré sur Neuer.
« On a bien préparé ce match, j'étais convaincu qu'on allait tout donner et qu'on pouvait faire quelque chose de grand », a assuré Immobile qui faisait même la fine bouche après cette victoire surprise.
« On aurait pu marquer un ou deux buts plus, il faudra être plus réaliste au retour », a-t-il conclu.
Le PSG s'en sort grâce à Mbappé et Barcola
Le Paris Saint-Germain a réussi à se sortir du piège de la Real Sociedad (2-0) en 8e de finale aller, mais la pression sera au rendez-vous le 5 mars pour valider son ticket pour les quarts.
Tout reste à faire: il faudra pour les Parisiens être à la hauteur le 5 mars à Saint-Sébastien pour voir les quarts de finale, loin du Parc des Princes et là où ils ont toujours été moins bons cette saison en Ligue des champions (deux défaites, un nul).
Mercredi soir au Parc, les hommes de Luis Enrique s'en sont sortis grâce à un coup de pied arrêté et une attaque rapide, alors qu'ils étaient jusque-là pressés très forts par les Basques.
Autoritaires en Ligue 1 mais restant sur deux éliminations coup sur coup en 8e de C1, ils n'ont pas répondu en première période à l'intensité ni vraiment résisté au jeu agressif des Basques, connus pour avoir cette identité claire de jeu.
A part un duel perdu de Mbappé avec le gardien de la Real Sociedad (6e) et une percée de Dembélé (25e), les Parisiens n'ont pas été dangereux et on même failli être menés quand le capitaine Mikel Merino a touché la barre (45e).
A la différence des deux matches contre Newcastle qui avaient également pressé haut et où le PSG n'avait pas dégagé grand chose (4-1, 1-1), ils ont résisté et trouvé la faille.
C'est sur un corner qu'ils ont trouvé la solution grâce à une reprise au second poteau de Mbappé (58e, 1-0), son quatrième but cette saison en C1.
La star française, touché à la cheville la semaine dernière contre Brest en Coupe de France et préservé contre Lille samedi en Ligue 1, a été tout proche du doublé mais sa frappe puissante a été déviée par Alex Remiro sur la barre.
Premier but en C1 de Barcola
Puis sur une offensive rapide, Bradley Barcola, l'autre élément du trident offensif parisien avec Dembélé et Mbappé, s'est débrouillé tout seul pour faire le break (70e), bien lancé par Fabian Ruiz. Premier but de sa carrière en C1.
Ils ont alors attaqué la profondeur en jouant vite vers l'avant, loin de la philosophie de Luis Enrique qui axe son jeu sur le contrôle et la circulation du ballon.
Redoutable en Ligue 1, le trio d'attaque n'a pas été aussi efficace et complice contre la Real Sociedad. Plutôt performant sur ses individualités.
Septièmes de Liga et décimés par les blessures notamment celle de son capitaine Mikel Oyarzabal, les Espagnols ont moins pressé, fatigués après avoir pris un coup sur la tête.
A la différence du club de la capitale, qui s'est qualifié de justesse en 8e de finale derrière Dortmund après deux défaites et un match nul en phase de groupe, l'équipe de Saint-Sébastien a terminé en tête du sien devant l'Inter Milan, finaliste de la dernière édition.
Les Basques, qui n'avaient plus atteint ce stade de la C1 depuis 20 ans, n'avaient pas encore perdu par plus d'un but d'écart cette saison. Côté attaque, ils n'ont pas marqué depuis cinq matches.
Avec cette victoire, la porte des quarts s'est un peu ouverte alors que le PSG a été éliminé en 8e cinq fois sur les sept dernières éditions
Mais les Parisiens n'ont jamais livré de contre-performance face à des équipes plus faibles comme la Real Sociedad: Valence en 2013, Leverkusen en 2014, Dortmund, Atalanta Bergame et Leipzig en 2020.
Tout n'est cependant pas parfaitement rodé côté parisien et une élimination le 5 mars, date du match retour à Saint-Sébastien, constituerait donc un nouvel échec cuisant pour Paris dans la compétition européenne reine.