MARSEILLE - Marseille a préservé un minimum d'espoir après son match nul (0-0) devant Manchester United mercredi au Stade Vélodrome en 8e de finale aller de Ligue des champions, un match frappé du sceau de la défense sans occasion franche des deux côtés.

Ne pas encaisser de but à la maison : telle était l'obsession du coach marseillais Didier Deschamps, considérant avant la rencontre qu'un 0-0 n'aurait rien de pénalisant. Ce voeu-là est exaucé, mais il faudra sacrément tenir le choc au retour dans l'antre d'Old Trafford pour espérer toucher l'exploit.

Il faudra parallèlement faire preuve de plus de tranchant offensivement. Les grands gabarits de la défense anglaise n'ont pas franchement tremblé mercredi. Le retour attendu de Gignac, blessé samedi, et l'impact espéré en hausse de Valbuena, entré en fin de partie après un mois d'absence, peuvent nourrir quelques ambitions marseillaises.

Car mercredi, la difficulté à créer du danger dans la surface de Van der Sar a sauté aux yeux. Les champions de France livraient une première mi-temps d'une prudence de sioux.

Une fois mesuré la fluidité des mouvement offensifs anglais dont on percevait illico la menace, notamment de Nani et d'Evra, sifflé pour sa première apparition post-Mondial en France, Marseille tentait d'assurer les fondamentaux.

Très tactique

Extrêmement discipliné dans le repli défensif, tout comme Manchester d'ailleurs où Rooney et Nani descendaient récupérer les ballons très bas, le champion de France s'attachait d'abord à jouer en bloc. Ce n'était pas forcément spectaculaire, à l'exception des percées d'un Rémy très en jambes, mais cela limitait le rayonnement anglais.

Ce match d'attente, très tactique, ne débouchait sur aucune occasion nette des deux côtés, à la légère exception d'une frappe de Fletcher repoussée par Mandanda (9) et d'un corner direct tenté par André Ayew (41).

L'OM offrait un autre visage après la pause. Celui d'une équipe consciente de ses chances, visiblement décomplexée, décidée à prendre le match en main.

La formation de Deschamps haussait ainsi le rythme, tout en décalages et en mouvement. Le danger était un brin plus palpable autour du but de Van der Sar, mais ne se matérialisait pas, même si Rémy, encore lui, était dans tous les bons coups.

Il sortait sous les applaudissements d'un public ragaillardi, laissant place à Valbuena de retour après un mois d'absence pour cause d'entorse à un genou.

Mandanda n'était guère plus sollicité que son collègue mancunien, et ne s'employait qu'une seule fois, devant Nani servi par Berbatov. Pour une fois, la défense française, où l'axe Diawara-Mbia ne laissait rien passer, avait baissé sa garde (82). Dans deux semaines, elle subira sans doute un tout autre assaut.