MONTRÉAL – Quand Laurent Ciman a mis les pieds au Stade Saputo pour la première fois dans un uniforme autre que celui de l’Impact, il a été accueilli comme s’il faisait encore partie de la famille. On l’a ovationné deux fois avant même que le match commence et on a célébré son but comme s’il jouait encore pour l’équipe locale.

 

« C’est une journée parfaite pour moi », avait dit le populaire défenseur belge après ce retour réussi à Montréal dans les couleurs du Los Angeles Football Club. C’était en avril 2018.

 

L’accueil a été beaucoup moins chaleureux mercredi soir alors que Ciman faisait partie de la formation partante du Toronto FC pour le premier duel de la finale du Championnat canadien. Pire que l’anonymat dans lequel il a commencé le match, l’ancien Général a entendu son nom être chahuté par les Ultras. La bruyante section de supporteurs en section 132 lui a fait savoir, dans des mots qu’on ne répétera pas ici, qu’il n’était plus le bienvenu dans son ancienne demeure.

 

C’est le prix à payer, il faut croire, pour porter les couleurs de l’ennemi juré.

 

« Je comprends les fans et je respecte leur opinion, a réagi Ciman après la victoire de 1-0 de l’Impact. Moi j’ai la mienne. J’ai des choix à faire pour le bien de ma famille et je les accepte. Je suis un gars honnête et franc et je n’ai pas de problème avec ça. Ça m’a fait plaisir de jouer au Stade Saputo ce soir. »

 

Le défenseur de l’année 2015 en MLS ne serait pas à Toronto si son plan initial s’était déroulé comme prévu. Il y a un an, incapable de s’entendre sur les termes d’un contrat à long terme avec LAFC, le défenseur a accepté un transfert à Dijon, en Ligue 1, et est reparti en Europe en croyant qu’il y finirait sa carrière. Mais l’aventure n’a duré que quelques mois. En décembre, les démarches étaient entreprises pour un retour en Amérique du Nord.  

 

« J’ai fait une erreur en partant à Dijon, mais c’est la vie, se résigne-t-il. Des fois tu fais des mauvais choix, il faut les accepter et vivre avec. Donc voilà, je suis de retour. »

 

Ciman a débuté six des dix premiers matchs du TFC avant d’être ralenti par une blessure à une cheville en mai. Il a retrouvé son rôle de titulaire durant l’été, mais l’acquisition du défenseur central Omar Gonzalez lors du mercato estival l’a relégué à un rôle de réserviste. Avant d’arriver à Montréal, il n’avait obtenu qu’un départ dans les onze derniers matchs des siens.

 

« Ça a été compliqué en début de saison, on n’arrivait pas à trouver un juste milieu, un équilibre. Après, il y a eu des choix qui ont été faits en interne. J’en ai discuté avec le coach et là je reviens petit à petit dans le coup. Je me sens bien. À 34 ans, je pense que je ne suis pas encore fini. Je peux rendre de fiers services. Après, on verra où la vie nous mènera. »

 

Dans l’immédiat, la vie, qui fait parfois bien les choses, mènera Ciman à Los Angeles, la deuxième ville qui l’a adoptée comme un fils après son départ de sa Belgique natale. À l’occasion de la visite du TFC au Bank of California Stadium, il retrouvera l’équipe dont il a été le premier capitaine, un entraîneur dont il a énormément apprécié le mentorat et des partisans qui l’ont traité comme un roi.

 

« Je pense que là, je vais être bien accueilli, prédit-il en souriant. Je n’ai pas signé pour le Galaxy. »​