À 39 ans, Patrick Vieira va ajouter une nouvelle ligne à son CV déjà prestigieux en lançant réellement sa carrière d'entraîneur dimanche à Chicago, à la tête du New York City FC, en MLS, ce championnat nord-américain qu'il voit comme la nouvelle Angleterre.

« Cela me rappelle quand j'étais dans le Championnat d'Angleterre il y a une dizaine d'années : à l'époque, la Premier League n'était que le 3e ou 4e Championnat en Europe derrière l'Italie, l'Espagne, voire derrière les Pays-Bas ou même le Portugal », explique à l'AFP l'ancien international français, sélectionné à 107 reprises entre 1997 et 2009.

« Je suis certain que la MLS va suivre la même évolution, avec de plus en plus de jeunes joueurs et d'entraîneurs européens qui vont venir et aider au développement du Championnat », poursuit le champion du monde 1998 et champion d'Europe 2000.

Après la France (Cannes), l'Angleterre (Arsenal, Manchester City) et l'Italie (AC Milan, Juventus, Inter Milan), Vieira va donc découvrir un nouveau championnat.

Alors que la MLS a encore du mal, hors des États-Unis, à sortir de son image de championnat très accueillant pour les vedettes en fin de parcours (Gerrard, Lampard, Drogba), Vieira assure qu'« il est plus difficile d'entraîner un club en MLS qu'en Europe, en raison notamment du plafond salarial ».

Dix victoires en 2015

Après deux saisons à la tête des équipes de jeunes de Manchester City qui, comme le New York City FC, appartient à un consortium contrôlé par la famille régnante des Émirats arabes unis, l'ancien milieu de terrain emblématique des Bleus est attendu au tournant.

Pour sa première saison en MLS, en 2014-2015, le New York City FC a en effet largement déçu (8e de l'Association Est avec seulement 10 victoires en 34 matchs) et n'a pas participé aux séries malgré les présences de Frank Lampard, David Villa et Andrea Pirlo.

Résultat : Jason Kreis a été limogé à l'issue de la saison régulière et le NYCFC a offert à Vieira « l'un des plus grands défis de (sa) carrière ».

« Passer de joueur à entraîneur n'a pas été facile. Ce boulot me passionne, et je suis persuadé d'être au meilleur endroit pour m'améliorer, pour devenir un entraîneur encore meilleur et continuer à apprendre », estime-t-il.

Avant un éventuel retour en Europe dans l'un des clubs du gotha, et pourquoi pas Manchester City, qui sera dirigé à partir de l'été par Pep Guardiola, Vieira veut s'inscrire dans la durée aux États-Unis.

« Tout est possible »

« Je ne pense pas à partir. Ce projet me fascine, c'est pour cela que j'ai signé un contrat de trois ans. Si je devais rester dix ans et gagner un titre chaque saison, je serais ravi », insiste-t-il.

« Tout est possible ici », martèle-t-il, tout en rappelant que le renom et le palmarès de ses vedettes ne sont pas une garantie de succès, comme l'a montré Portland, sacré en 2015 à la surprise générale.

« Le collectif est plus important que les individualités : le talent peut faire gagner des matchs, mais c'est le collectif qui permet de soulever un trophée en fin de saison », relève Vieira.

Pour parvenir à ses fins, le champion du monde 1998, qui se lance dans le grand bain après ses illustres coéquipiers Didier Deschamps, Laurent Blanc ou Zinédine Zidane, n'exclut pas de se priver de ses « vaches sacrées » qui commencent à faire leur âge.

« Je préfère avoir Andrea (Pirlo, 36 ans) et Frank (Lampard, 37 ans) dans mon effectif que contre moi [...] Mais si je dois décider de ne pas les titulariser, cela ne sera pas problématique ou difficile. Le plus important, c'est l'équipe », conclut-il.