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RÉSULTATS

MLS : le baptême mémorable de Charles Auguste

Charles Auguste Charles Auguste - @HoustonDynamo sur Twitter
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MONTRÉAL – Arrivées chez les professionnels, toutes les recrues ne se font pas souhaiter la bienvenue de la même façon.

Celles du CF Montréal, par exemple, apprennent depuis un mois, en se trempant les orteils un à la fois, à lire les forts courants qui dictent les remous du sport de haut niveau. Un match contre les vétérans de leur propre équipe, un autre contre les étoiles d'un circuit semi-professionnel local. De beaux tests, mais rien qui justifie d'en coller des souvenirs dans un scrapbook.

Charles Auguste, en comparaison, s'est fait livrer directement aux requins. Le Montréalais de 23 ans, mis sous contrat par le Dynamo de Houston en décembre, a pris part au premier match préparatoire de l'équipe cette semaine. L'adversaire : Club América, équipe la plus titrée du championnat mexicain, six fois sacrée en Ligue des champions de la CONCACAF.

Nage, le jeune!

Comment ça s'est passé? À peu près comme on pourrait s'attendre d'un duel entre une équipe au tout début de sa préparation et une autre, supérieure sur papier, qui est déjà bien engagée dans sa saison. Auguste raconte que la première demie s'est soldée par un score de 3-1 à l'avantage de Club América. Durant la deuxième, à laquelle il a participé, la machine mexicaine a ajouté trois buts au tableau.

Déprimant? Pas du tout. Ces premières minutes à galérer « dans le creux », Auguste les considère comme un luxe bien plus que comme une source de découragement.

« Jouer contre un gros club comme ça, tu ne peux pas avoir mieux, estime celui que le Dynamo souhaite former comme milieu défensif. Je trouve que ma performance a été bonne avec le ballon. Défensivement, c'est sûr que contre des attaquants de 6 M$, si tu fais des erreurs, ils vont te le faire payer très vite. » 

« Mais c'est bon parce qu'après, ça peut juste me donner de la confiance. »

L'arrivée d'Auguste à Houston s'est faite dans des conditions particulières. À la conclusion de sa quatrième saison avec les Bluejays de l'Université Creighton, l'ancien du Collège Ahuntsic a commencé sa préparation pour le repêchage de la MLS. Mais une semaine avant l'encan, on lui a appris qu'il n'y était pas admissible puisque son nom avait paru sur la liste des joueurs disponibles l'année précédente.

Il décrit les jours qui ont suivi comme « une grosse période de confusion ». Il s'est demandé ce qui allait advenir, à court terme, de sa carrière. Il a cru que des portes venaient de se fermer devant lui. Mais on a fini par lui faire comprendre que c'était tout le contraire.

Parce qu'il ne pouvait être repêché, Auguste était en quelque sorte un joueur autonome, libre d'offrir ses services à qui voudrait bien négocier. Et ça tombait bien parce qu'il avait plusieurs bons arguments dans sa manche. Les plus convaincants, il les avait accumulés en menant son équipe à la demi-finale du championnat national de la NCAA. Il savait que cette visibilité lui avait été précieuse.

Son agent a senti de l'intérêt en provenance de la Première Ligue Canadienne, mais une poignée de clubs de la MLS se sont aussi joint aux enchères. La plupart voulait le greffer à leur équipe réserve avec une chance de promotion si les performances étaient au rendez-vous. Houston a  été plus agressif.

Auguste a cru comprendre que le Dynamo avait originalement l'intention de le repêcher avec le cinquième choix du repêchage. En apprenant son indisponibilité, le club texan a simplement décidé de lui offrir un contrat et de monnayer son choix dans une transaction.

« J'étais déçu l'année dernière quand je ne m'étais pas fait repêcher, mais quand je vois ce qui m'est arrivé depuis, je me dis que ça ne pouvait pas mieux tomber, se réjouit le Québécois. Surtout qu'avec Creighton, on n'avait pas eu une saison formidable. Si je m'étais fait repêcher, ça aurait sûrement été en troisième ronde. J'aurais dû me battre pour gagner un contrat, ça aurait été encore plus de stress. »

La sécurité d'un contrat en poche n'évacue évidemment pas toute la nervosité inhérente à un saut d'une telle envergure. Elle ne vous immunise pas non plus contre les erreurs de débutant et toutes les remises en question qu'elles peuvent provoquer. Auguste avoue humblement avoir traversé toutes ces étapes qui attendent généralement un joueur de son âge et de son statut.

« Mes débuts ont été... je ne veux pas te dire difficiles, mais surprenants. Dans la transition entre le collège et le pro, tout se joue dans les petits détails, la rapidité du jeu. Il a fallu que je m'y fasse rapidement. Ça m'a pris une ou deux semaines avant de trouver la confiance, gagner celle de mes coéquipiers et des entraîneurs. Avant que la peur de faire une erreur ne disparaisse. »

Après bientôt quatre semaines d'exploration, il a trouvé ses repères et se sent à sa place. Le travail consiste maintenant à la conserver.