Pour la coupe au Canada, finalement, on repassera. Malgré la domination de l’équipe hôtesse, les Sounders de Seattle ont trouvé le moyen de s’imposer face au Toronto FC à l’issue des tirs de barrage. Après 120 minutes de jeu sans qu’on trouve l’ouverture pour marquer, il s’agissait d’un dénouement certainement décevant pour la majorité des partisans ayant assisté à la rencontre au Stade BMO.

Voici trois constats tirés de ce dernier match de l’année en MLS.

Bonne organisation des Sounders

Le duo d’attaquants du Toronto FC a eu beau cogner à la porte assez souvent, il faut reconnaître que Seattle a su bien résister aux assauts de Sebastian Giovinco et Jozy Altidore. Les performances des deux défenseurs centraux, Chad Marshall et Roman Torres, sortent du lot. Tous les deux étant très costauds (voire lourdaud dans le cas de Torres), on craignait que la mobilité de Giovinco ne causent des problèmes que les Sounders ne seraient pas capable de régler.

Or, la solidarité au sein de la ligne arrière et une bonne anticipation des intentions de jeu des Torontois auront permis aux deux sentinelles de limiter les occasions franches à l’adversaire. Ni les déplacements de Giovinco, ni la puissance d’Altidore n’ont semblé suffisants pour faire trembler le bloc plutôt bas de Seattle. De plus, les replis efficaces d’Osvaldo Alonso, l’infatigable milieu récupérateur des Sounders, et de son collègue Cristian Roldan auront aussi prêté main forte aux défenseurs. Enfin, le latéral gauche Joevin Jones se sera révélé comme un élément fiable sur son côté.

Par ailleurs, on aura également remarqué la bonne préparation des Sounders sur jeux arrêtés. Le club de l’Association Ouest a sûrement pris le temps d’analyser les buts marqués par le TFC lors de la finale de l’Est contre l’Impact de Montréal.

Domination de Bradley en milieu de terrain

La rencontre a été complètement dominée au milieu de terrain par le capitaine des Torontois Michael Bradley. Auteur de 16 récupérations de ballon et de 6 interceptions, Bradley s’est vite chargé de limiter l’influence de Nicolas Lodeiro dans le jeu des Sounders. Comme on avait droit à un match où les conditions climatiques favorisaient les joueurs appliquant une pression forte sur le porteur du ballon, Bradley s’est distingué en harcelant l’Uruguayen.

Quant à sa contribution en attaque, le milieu torontois a également assumé ses responsabilités pour distribuer le ballon. Dans ce domaine, ses statistiques sont prolifiques avec 80 passes réussies sur les 103 tentées. Or, ce que les chiffres ne disent pas, c’est qu’on a rarement trouvé les passes dans l’intervalles qui permettaient à ses partenaires d’accélérer le mouvement vers l’avant. Certes, Bradley couvre beaucoup de terrain, mais le rythme qu’il impose généralement à la circulation du ballon pourrait être plus rapide.

Changements qui font parler

Greg Vanney avait eu la main heureuse avec ses changements tout au long des séries. Mais en choisissant de faire entrer Tosaint Ricketts à la place de Sebastian Giovinco lors des prolongations, on peut se demander s’il n’a pas ensuite regretté de ne pas pouvoir compter sur l’attaquant italien lors de la séance de tirs aux buts. À la défense de Vanney, il faut mentionner que Ricketts a encore une fois bien fait lors de son entrée. Mais se priver d’un joueur désigné coûtant 7 millions à la fin du match considéré comme le plus important de l’histoire de la franchise, ça reste osé comme décision.

Si Giovinco perdait de son influence sur le jeu en fin de match, il reste qu’on aurait pu décider de le replacer en milieu de terrain de la même façon que l’entraîneur torontois l’avait fait lors du match aller contre l’Impact. Or, à la 103e minute du match contre Seattle, Vanney avait déjà utilisé ses deux changements précédents pour renouveler sa ligne médiane avec Johnson et Cheyrou. Il a donc semblé réticent à retirer un de ses joueurs de couloir ou même un de ses trois défenseurs pour faire entrer Ricketts, et cela, malgré l’absence quasi totale d’attaque du côté des Sounders.

Évidemment, il est facile de remettre en cause cette décision une fois le résultat connu. Il ne faut pas oublier que Ricketts est quand même parvenu à centrer un ballon pour la tête Altidore, obligeant le gardien Stefan Frei à se signaler de façon extraordinaire. La saison se termine donc sur une note amère pour le TFC. Les joueurs ont tout donné et ne peuvent plus rien changer au résultat. La discussion, quant à elle, ne fait que commencer. Et on suivra attentivement ce qu’elle aura comme répercussions au sein du club de la Ville Reine.