C’est passé en coup de vent.

Moins de deux semaines après le début du calendrier éliminatoire, trois rondes sont déjà derrière nous. Une dizaine de jours nous séparent maintenant de la grande finale de MLS Cup, le 10 novembre.

Bien qu’elles ne soient pas encore terminées, on peut déjà tirer quelques constats intéressants des éliminatoires 2019.

Pouce en l’air au nouveau format

La réponse est sans équivoque. Pour cette année du moins.

Il y a deux semaines à peine, on se questionnait sur le nouveau format des éliminatoires. On comprenait la volonté de jouer la finale avec la trêve internationale de la mi-novembre, mais on se demandait si l’abandon de la formule aller-retour allait nuire au spectacle.

Avec 12 rencontres disputées, 49 buts marqués, quelques grosses surprises et des matchs excitants, on ne peut demander mieux.

Vous pouvez mettre un 2$ qu’on ne reviendra pas l’ancienne formule en 2020.

Travail de fond

Il y aura un air de déjà vu en grande finale.

Pour la 3e fois en 4 ans, le Toronto FC et les Sounders de Seattle croiseront le fer lors du match ultime. On attendait pourtant un duel mettant aux prises Atlanta Utd et le LAFC.

Comme quoi le travail de fond peut rivaliser avec le glamour et l’argent des nouveaux clubs du circuit.

Il est vrai que les  équipes d’expansion ont des moyens impressionnants. Les clubs qui travaillent bien saison après saison, comme Toronto et Seattle, sauront garder le rythme. Les autres seront laissés derrière à se plaindre de l’injustice que présente l’arrivée de nouvelles fortunes dans la ligue.

Patience

On le sait, le Toronto FC n’hésite pas à dépenser lorsqu’une opportunité se présente.

Les supporters et la haute direction de l’Impact de Montréal en ont été les premiers témoins ces dernières années. C’est d’ailleurs l’excuse refuge qui refait constamment surface lorsque vient le temps d’expliquer l’écart entre le TFC et le XI montréalais depuis 2015.

Il est toutefois réducteur de résumer les succès du TFC à ses ressources financières.

Il ne faudrait pas perdre de vue que des poches plus profondes peuvent aussi être un cadeau empoisonné si la personne qui met la main dedans agit émotivement sans penser aux conséquences à long terme.

L’an dernier, le TFC a raté les séries. Du 8 mai au 22 juin 2019, il n’a gagné aucun de ses huit matchs (5d, 3n). Il a ensuite passé 14 matchs en sérieux danger d’être exclu des séries pour une 2e fois de suite.

Dans les mêmes circonstances, Greg Vanney aurait-il gardé son emploi s’il avait été à la barre de l’Impact de Montréal? Je penche vers la négative.

Avec les ressources financières dont elle dispose, la direction du Toronto FC aurait facilement pu limiter son évaluation aux résultats, agir sous le coup de l’émotion et remercier Vanney en cours de route. De nombreux candidats auraient fait la file pour le remplacer.

Elle a pourtant opté pour la stabilité. Un concept dont on parle souvent à Montréal, mais qui n’a pas encore des racines assez profondes pour chasser les anciens réflexes d’impulsivité.

L’arrivée d’un directeur sportif changera-t-elle cette réalité?